La Guadeloupe est dans le top trois des destinations les plus prisées par les touristes depuis les fêtes de fin d’année. L’île va toutefois voir son nombre de visiteurs diminué considérablement avec le renouvellement des motifs impérieux.
Pour se rendre sur le territoire, il suffisait d’avoir son passeport, son billet d’avion, son attestation sur l’honneur de non-présentation de symptômes de la COVID-19 et son test PCR négatif. L’apparition des nouveaux variants a poussé les autorités françaises à revoir les mesures mises en place pour éviter la propagation du virus sur le territoire.
Depuis le 31 janvier, une attestation de déplacement et ses justificatifs (raison d’ordre personnelle, familiale, professionnelle ne pouvant être différée ou encore médicale relevant de l’urgence) sont également nécessaires pour entrer sur le territoire guadeloupéen. Les nouvelles mesures comprennent aussi une septaine dès l’arrivée avec un autre test RT-PCR à faire après cette période d’auto-isolement.
Patrick VIAL-COLLET président de la CCI des îles de Guadeloupe manifeste son désaccord en lançant une pétition pour demander la levée des motifs impérieux. Selon lui, cette action vise à aider un secteur meurtri qui a déjà subi les frais des restrictions passées. Il considère que ces motifs devraient être ajustés à la réalité sociale et économique de la Guadeloupe.
En 2019, l’aéroport Pôle Caraïbes enregistrait 2,5 M de passagers contre 1,3 M en 2020, soit une baisse de 49 % liée à la crise sanitaire de la COVID-19. Après une éclaircie pour les mois de décembre 2020 et janvier 2021 avec l’accueil de plus de 36 000 touristes, les prévisions pour le mois de février sont mauvaises : -73,6 %.
La fermeture du Terminal T2, consacré aux vols régionaux, le gel des investissements, le gel des recrutements avec une limitation des CDD et l’apurement des congés payés sont autant de mesures qui ont déjà été prises pour contrer les difficultés liées à la crise. Malgré cela, l’aéroport déplore une perte de chiffre d’affaires de 22 M€, une diminution de 6 M€ de recette au titre de la taxe aéroportuaire, une consommation de 15 M€ de trésorerie et une augmentation de son endettement estimé à 33 M€. Certains professionnels du secteur restent toutefois optimistes à l’instar du directeur régional Caraïbes de la compagnie Corsair, Samuel VIVARES : « On est certain de passer cette crise ».
En septembre dernier, l’armateur marseillais CMA-CGM signait un protocole d’accord avec la maison mère d’Air Caraïbes, le groupe Dubreuil, afin d’acquérir 30 % du capital de la compagnie aérienne et développer une activité de fret aérien. Ce protocole n’a pas abouti. Cet abandon a été suivi par la création d’Air Cargo par l’armateur, confirmant ainsi son arrivée dans le fret aérien. Air Cargo compte d’ores et déjà quatre Airbus A320-200F de seconde main.
Air Caraïbes, victime de la crise sanitaire, doit quant à elle redoubler d’efforts pour maintenir le cap. Parmi ses résolutions, la compagnie a dû adapter ses frais à la baisse de son chiffre d’affaires. Les contrats avec les fournisseurs ont été renégociés ainsi que les salaires (-10 %). Un accord de performance a également été signé avec les syndicats. La compagnie a également bénéficié d’un Prêt Garanti par l’État. Malgré ces difficultés, Air Caraïbes a investi dans deux Airbus A350-1000 prévus pour l’année en cours. La compagnie reste optimiste et croit en un redémarrage post-covid.