La Commission européenne a approuvé, le 11 décembre, l’aide de l’État (comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI)) attribuée à Corsair pour un montant total de 141 M€. Ces mesures de soutien de Corsair par la France sont, en grande partie, attribuées dans le cadre de la reprise de la compagnie aérienne. Une première aide prend la forme de prêts participatifs, de reports d’impôts, de prêts bonifiés et de crédits d’impôt. Elle est destinée à la restructuration de l’entreprise. Une seconde vise à indemniser la compagnie des dommages induits par la crise sanitaire de la Covid-19. Déjà en grande difficulté financière avant la crise, Corsair emploie actuellement 1 100 collaborateurs et transporte 1,2 million de passagers par an. Pour rappel, au printemps dernier, la compagnie a été déclarée non éligible au PGE.

Dans le détail, le 30 décembre 2020, le consortium (nommé Outre-mer R Plane : OMRP) d’investisseurs guadeloupéens, guyanais, mahorais, martiniquais et réunionnais et présidé par Patrick VIAL-COLLET a racheté la totalité des actions de la compagnie permettant ainsi son sauvetage. Le coût de celui-ci atteint 300 M€ répartis entre l’État (141 M€), TUI, ancien actionnaire allemand (126 M€, sous la forme d’abandon de créances et du don d’un Airbus A330-300, déjà exploité par Corsair) et les nouveaux actionnaires à hauteur de 30 M€. Les différentes collectivités d’Outre-mer s’engagent également dans cette alliance public/privé. Ainsi, la Région Guadeloupe va injecter 3 M€ dans le capital d’OMRP.

Corsair, afin de renforcer son ancrage dans les DOM, va faire l’acquisition de 5 nouveaux avions (Airbus A330 900 NEO) d’ici à janvier 2022 et abandonne ses liaisons avec les États-Unis et le Canada. Le siège social est transféré en Guadeloupe. À l’horizon de 2024, l’entreprise souhaite créer 150 à 200 emplois. En attendant, la compagnie a annoncé la suppression de 10 % de son effectif parmi le personnel navigant et le personnel au sol.