Plus d’un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Paramaribo le 17 février contre la hausse des prix des produits alimentaires, de l’essence et de l’électricité. La manifestation a dégénéré en émeute, quelques participants ont tenté d’entrer dans le Parlement et des pillages ont eu lieu dans le centre-ville. Une vingtaine de personnes ont été blessées et un couvre-feu a été décrété le soir même. Le 19 février, les commerçants ont pu rouvrir, annonçant cependant des pertes importantes.
Après l’annonce d’Air France d’une une reprise des vols Cayenne-Belém dès mai 2023, c’est désormais une seconde option internationale qui se présente pour la Guyane : la compagnie Fly All Ways annonce que ses vols allant du Suriname vers le nord du Brésil passeront par la Guyane. Pour ce faire, la compagnie utilisera un Airbus A320 prêté par une compagnie espagnole, Aura Airlines. Ces vols, effectuant des rotations les mercredis et dimanches, devraient à terme aller jusqu’à Fortaleza. Le dossier, présenté par la Direction générale de l’aviation civile, avait été ouvert en 2019, mais la crise sanitaire avait retardé la mise en place de la liaison. Cette escale est par ailleurs le fruit d’un travail conjoint entre la Chambre de Commerce de Guyane, la CTG et l’ambassade de France au Suriname.
Au Brésil, l’orpaillage illégal a envahi le territoire des Yanomani, au point d’entraîner une famine au sein de ce peuple indigène. Le territoire yanomani se trouve dans le nord du Brésil, dans l’état du Roraima.
En réaction à cette situation, le président Lula da Silva a décrété que les permis d’exploitation ne seraient plus autorisés sur les territoires indigènes et a réaffirmé sa volonté de lutter contre l’orpaillage illégal. Par ailleurs, l’espace aérien a été fermé le 1er février et la Marine a pris le contrôle des fleuves du secteur. Cette opération a pour but d’asphyxier les ravitaillements des orpailleurs illégaux. Ils seraient environ 20 000, pour une population de 26 780 personnes. Selon une enquête de la plate-forme Mapbiomas, l’activité aurifère menée illégalement aurait détruit environ 1 038 hectares par an en Amazonie durant le mandat de Jair Bolsonaro, et serait ainsi directement responsable de la famine des Yanomani.
La ministre de la Santé a déclaré le territoire en urgence sanitaire, à la suite de la visite du président à Boa Vista (capitale de l’état du Roraima). Des évacuations de personnes les plus gravement malades ont pu être organisées (près de 1 000 personnes). En effet, les installations sanitaires locales n’étaient plus en état de fonctionnement, notamment à cause de leur destruction ou occupation par des garimpeiros. Des ravitaillements ont également pu être mis en place par voie aérienne. Une partie des fonds internationaux dédiés à la protection de l’Amazonie ont été débloqués à ces fins, selon la ministre de l’Environnement Marina Silva. L’octroi de ces fonds internationaux avait été suspendu pendant la mandature de Jair Bolsonaro, période durant laquelle l’orpaillage illégal s’est fortement répandu avec des conséquences aggravées pour l’Amazonie et ses populations.
La société Marlink a signé un accord de 15 ans avec le groupe SES pour fournir des services de connectivité à haut débit en Guyane dans le cadre d’un contrat de Délégation de service public (DSP). Grâce à l’aide financière de l’Union européenne, du gouvernement français et de la Collectivité territoriale de Guyane, les deux entreprises prévoient de construire et de gérer l’infrastructure locale de terminaux satellitaires multi-orbites pour acheminer près de 3,5 Gb/s de capacité satellitaire pour les services grand public fixes et mobiles à large bande. Cette connectivité, prévue pour l’année 2024, permettra de combler la fracture numérique et d’améliorer l’accès à des services haut débit pour les applications professionnelles et résidentielles ainsi que pour les établissements scolaires de la région.
Ces services viendront s’ajouter à ceux du concurrent Starlink, qui propose également un système d’internet haut débit par satellite en Guyane depuis le 3 février.
Désenclavement numérique en Guyane : Marlink accélère la transformation digitale de la Guyane grâce au réseau de satellites multi-orbites de SES
Starlink : l’internet haut débit satellitaire éligible en Guyane (Radio Péyi)
Le Comité du Tourisme de la Guyane et la société MTA Consulting ont présenté le 15 février les résultats de l’enquête de fréquentation touristique en Guyane pour l’année 2022. Plus de 90% des voyageurs étaient satisfaits de leur séjour et la fréquentation touristique a montré une reprise encourageante malgré les restrictions liées au transport aérien qui n’ont été totalement levées qu’en août 2022. L’enquête a porté sur les vols extérieurs et intérieurs ainsi que sur les résidents. Les visiteurs ont principalement été motivés par la consommation de produits locaux, la découverte de la nature et la rencontre avec la population locale. Les résidents ont quant à eux réalisé en moyenne 5 séjours avec des motifs de séjour principalement axés sur les loisirs, la famille et le travail. Les villes qui ont été les plus visitées sont Roura, Kourou, Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne, Sinnamary et Montsinéry-Tonnegrande.
Les présidents des 4 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de Guyane se sont réunis début février. Ce premier conseil a permis de discuter des problématiques communes et de gagner en visibilité auprès des interlocuteurs européens, nationaux et locaux. Le Président de la Communauté de communes des Savanes (CCDS) et Maire de Kourou a ainsi reçu ses homologues.
La gestion des déchets, la fiscalité, le foncier ou encore l’amélioration de la gestion des compétences transférées aux EPCI ont été des sujets centraux de la conférence. La conjoncture actuelle a été plus favorable pour les communes que pour les EPCI, avec une dotation globale de fonctionnement (octroyée par l’État) en augmentation pour les premières et en diminution pour les secondes. Le transfert de certaines compétences communales aux EPCI se couple ainsi avec une diminution des ressources disponibles, restreignant leurs marges de manœuvre.
La gestion des déchets, de l’eau et de l’assainissement à l’horizon 2026 constitue un enjeu majeur pour les EPCI. Cette prise de compétences s’inscrit dans un contexte où le taux d’intégration demeure bas pour les communautés de communes, celui-ci étant freiné par la distance et des réalités socio-économiques contrastées. Il en résulte une situation financière des EPCI très hétérogène : deux d’entre eux présentent des résultats favorables tandis que deux autres voient leur situation financière se dégrader fortement ces dernières années.