Des études menées en 2019 au Centre Hospitalier de Cayenne ont permis d’établir qu’au moins 14,3 % des personnes interrogées sur l’île de Cayenne sont en stress alimentaire, c’est-à-dire qu’elles se déclaraient préoccupées quotidiennement par le fait de trouver à manger. Cette situation découle directement du taux de pauvreté en Guyane : 53 % de la population vit en dessous le seuil de 1 020€ par mois, contre 14 % dans l’Hexagone.

Le Covid-19 aurait accentué ce phénomène, avec une insécurité alimentaire aggravée dès le premier confinement en mars 2020. Des enquêtes menées par l’hôpital de Cayenne, Médecins du Monde et la Croix-Rouge Française pendant la crise sanitaire en 2020 ont mis en exergue l’urgence de la situation : sur les 221 ménages interrogés, 49 % signalaient un budget hebdomadaire dédié à l’alimentation inférieur ou égal à 30 €, soit une somme plus basse par rapport à celle enregistrée avant la crise sanitaire. Ce faible budget contraint 2 ménages sur 5 à une alimentation insuffisante et hypocalorique.

Cette situation a perduré en 2021, avec cependant une légère amélioration. Le fait de vivre dans un logement avec de l’eau courante, bénéficier de l’accès à un jardin urbain et d’un soutien social sont des facteurs qui prémunissent de l’insécurité alimentaire.

L’insécurité alimentaire touche également les étudiants. Une enquête de 2022 menée auprès de 276 étudiants guyanais a montré qu’un étudiant sur deux est touché par cette forme de précarité, affectant directement leur parcours scolaire (manque de sommeil, de concentration, détresse psychologique, etc.).

14,3% de Guyanais en stress alimentaire (franceguyane.fr)