Ce 19 janvier, l’Insee a débuté son enquête de recensement de la population, en partenariat avec les communes de Guyane. Au cours de l’année, 10 000 logements seront recensés sur 13 communes.
Selon ses premières estimations, l’institut a annoncé que la population guyanaise devrait officiellement dépasser les 300 000 habitants en 2023. La dernière enquête recensait 284 000 habitants en Guyane en 2020. Le solde migratoire s’avère quasi nul, du fait d’un nombre à peu près égal d’entrants et de sortants du territoire (5 079 pour les premiers, 5 775 pour les seconds).
La présence de nombreux quartiers informels en Guyane complexifie le recensement de la population. Pour rappel, la méthode calcul de l’Insee s’étale sur 5 ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants, un échantillon de 8 % des logements est recensé chaque année. Pour celles d’une taille inférieure, le recensement total est fait tous les 5 ans. Le recensement par internet, s’il facilite le travail des recenseurs en leur permettant de se concentrer sur les quartiers informels, reste cependant minoritaire en Guyane (seulement 15 % des ménages contre 63 % dans l’Hexagone).
Le recensement est la base sur laquelle se fonde la répartition des dotations et des subventions de l’État pour les collectivités territoriales. Il permet également d’évaluer les besoins du territoire pour la construction d’infrastructures et la mise en place des services publics.
Le redressement financier de la ville de Cayenne a été souligné par la Chambre régionale des comptes dans le rapport qui a suivi une séance du 22 novembre 2022. Tout en rappelant que les charges de gestion n’étaient pas clairement maîtrisées, les efforts fournis ont permis de résorber le déficit de la collectivité. En effet, si la commune enregistrait un déficit de 25,4 M€ en 2017, elle affiche en 2021 un résultat global de clôture de 8,5 M€.
Selon le plan de redressement mis en place, le délai de retour à l’équilibre budgétaire s’étendait jusqu’au 31 décembre 2024. Au vu du niveau élevé des recettes de la collectivité, la poursuite du plan de redressement n’est plus nécessaire. Les raisons du dynamisme des recettes de fonctionnement sont majoritairement ponctuelles : le transfert des revenus de l’octroi de mer perçu par la CTG joue un rôle déterminant dans la bonne santé fiscale de la commune (représentant 6,3 M€ par an, soit 23 % du total). En outre, l’augmentation de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État a également permis à Cayenne d’améliorer l’état de ses finances. Les dépenses de fonctionnement ont quant à elles augmenté moins rapidement que les recettes sur l’année 2021 (tendance générale aux communes guyanaises).
Malgré ces bons résultats, la Chambre émet quelques réserves, notamment au sujet des charges de personnel, qui dépassent de 3,2 M€ l’objectif fixé. La revalorisation du point d’indice contribue à l’augmentation des charges de personnel constatée (+4,3 % en 2022).La Chambre a également jugé que le plan de titularisation de plus de 200 agents de catégorie C représentait une charge lourde non obligatoire pour la collectivité.
Une mission majeure de lutte contre l’orpaillage illégal a été menée fin 2022 dans l’Ouest guyanais. Le bilan de sept semaines de mobilisation s’évalue à 4 M€ de préjudice financier pour les orpailleurs. Plus de 500 soldats ont été déployés afin de démanteler les sites aurifères illégaux, conjuguant des moyens terrestres, aériens, maritimes et fluviaux.
Une première étape a consisté à cloisonner la façade du fleuve Maroni et du littoral, pour permettre une infiltration dans les sites d’orpailleurs. La seconde phase a consisté à démanteler les sites visés de la façade nord-ouest. Au total, plus de 900 carbets ont été démantelés tandis que 140 moteurs, 37 quads, 15 pirogues, 6 concasseurs, 90 groupes électrogènes, 30 000 litres de carburant, 12 km de tuyaux de chantier, 3 kg de mercure, 750 grammes d’or et 50 tonnes de matériel divers ont été saisis.
Le succès de cette opération tient également du fait de « l’effet d’inflation » qu’elle a engendré. Les flux logistiques ayant été taris et les sites prioritaires de l’Ouest neutralisés, les coûts d’acheminement ont augmenté. En conséquence, l’exploitation s’avère moins rentable pour les orpailleurs.
Activité économique clandestine majeure sur le territoire, l’orpaillage illégal a des effets dévastateurs pour l’environnement, notamment sur le bassin du Maroni. Le Conseil scientifique du Parc amazonien de Guyane signale ainsi un niveau de pollution extrême et une aggravation alarmante. Pour les populations du fleuve, cette réalité se traduit parfois par une impossibilité de boire l’eau de la rivière, et par une diminution drastique des espèces de poissons observées et capturées. Le Conseil insiste sur la nécessité d’une harmonisation transfrontalière des cadres de gouvernance et d’action avec les pays voisins afin d’enrayer la dégradation profonde et rapide du Maroni.
Le projet de réforme des retraites, présenté en ce mois de janvier 2023 au parlement, concernera l’Hexagone comme les DROM, où les retraités ont une situation économique plus fragile.
La Guyane étant composée d’une population jeune, les retraités représentent moins de 5 % des ménages. Cependant, les Guyanais partent généralement plus tard à la retraite qu’en France métropolitaine : l’âge moyen de départ à la retraite est de 65 ans contre 62,7 dans l’Hexagone. Le besoin de bénéficier d’une retraite à taux plein s’explique par des parcours professionnels plus discontinus en Guyane, marqués notamment par des emplois informels ne leur permettant pas de cotiser. En outre, les emplois occupés sont en moyenne moins qualifiés et en conséquence, les pensions de retraite sont moins élevées. En moyenne, les pensions mensuelles perçues dans l’ensemble des DROM sont inférieures de 10 % à 17 % à celles de l’Hexagone.
Cette plus grande fragilité économique en Guyane se manifeste par des formes de pauvreté plus sévères pour les séniors : 15 % des retraités sont en situation de grande pauvreté en 2018 selon l’Insee contre une moyenne de seulement 1 % en Hexagone. La grande pauvreté se définit par un niveau de vie inférieur à 50 % du niveau médian français, cumulé à au moins 7 formes de privations matérielles et sociales.
L’indice des prix à la consommation en Guyane a augmenté de 0,9 % au mois de décembre, contre +0,5 % au mois précédent. En France, l’évolution mensuelle est évaluée à -0,1 %.
L’inflation demeure toujours portée par la hausse des prix de l’énergie (+3,8 % sur un mois) tandis que les autres postes connaissent des variations plus modérées : +0,6 % pour l’alimentation, +0,8 % pour les services et +0,3 % pour les produits manufacturés.
En glissement annuel, les prix de l’énergie conservent la plus forte augmentation (+8,8 %), suivis des produits alimentaires (+7,7 %). Cependant, globalement, l’IPC en Guyane subit une augmentation moins forte que dans l’Hexagone : +3,3 % contre +5,8 % au niveau national en glissement annuel.
Au 1er janvier 2023, le prix de l’essence est de 1,73 €/l (soit une baisse de 10 centimes sur un mois) et le prix du gazole est de 1,85 €/l (soit une diminution mensuelle de 11 centimes). Le prix de la bouteille de gaz de pétrole liquéfié de 12,5 kg est de 21,44 € (soit une baisse de 1,13 €).
La remise forfaitaire de l’État, mise en œuvre pour lutter contre l’augmentation des prix des produits pétroliers due à la guerre russe en Ulkraine, a pris fin le 31 décembre 2022. De même, la baisse de la taxe spéciale sur les carburants décidée par la CTG n’est plus valable depuis ce début d’année 2023.