Au 1er juin, le prix de l’essence est de 2,06 €/l (soit une hausse de 13 centimes) et le prix du gazole est de 1,91 €/l (soit une baisse de 2 centimes). Le prix de la bouteille de gaz est fixé à 26,45 € contre 27,31 € au mois de mai (soit une baisse de 86 centimes).
Ces tarifs incluent la remise carburant de 0,15 €/l prévue par le plan de résilience économique et sociale. Pour rappel, celui-ci a été mis en place par l’État en mars 2022 pour pallier les conséquences économiques du conflit russo-ukrainien, en particulier l’augmentation exponentielle des prix de l’énergie.
L’INSEE observe une augmentation mensuelle des prix plus marquée en Guyane qu’en France métropolitaine pour le mois d’avril 2022 (+0,9 % contre + 0,5 %). Cette inflation est toujours portée par la hausse des prix de l’énergie (+3,6 %) qui s’avère encore plus forte qu’au mois de mars (+2,1 %).
Les prix des produits manufacturés ne varient pas entre le mois de mars et d’avril, mais le secteur des services enregistre une hausse de 1 % alors que son évolution était quasi nulle au mois précédent (+0,1 %). L’inflation s’accélère également pour l’alimentation (+0,8 %).
Entre avril 2021 et avril 2022, les prix de l’ensemble des produits ont augmenté de 3 % en Guyane contre 4,8 % à l’échelle nationale.
Le premier lancement d’Ariane 6 depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG) est reporté à une date indéfinie pour le moment. Il ne devrait pas avoir lieu avant 2023, après avoir été déjà retardé à plusieurs reprises (initialement prévu en 2020) du fait de la crise sanitaire. L’agence spatiale européenne n’a pas précisé les raisons de cette nouvelle décision.
Ariane 6 devait permettre à l’ESA de gagner en compétitivité face à son concurrent américain SpaceX. Vieillissante, bien que performante, Ariane 5 entraine des coûts d’entretien supplémentaires. Son usage devrait cependant être prolongé jusqu’à ce qu’Ariane 6 soit opérationnelle. Aucun test n’a été effectué sur le pas de tir pour le moment, mais les deux étages de la fusée ont été reçus en début d’année 2022.
Le secteur spatial est soumis à une forte pression du fait de la concurrence grandissante sur le marché. Il fait par ailleurs face à la perte engendrée par la suspension du partenariat russo-européen (avec le lanceur Soyouz) en conséquence de la guerre en Ukraine. Arianespace a cependant conclu un partenariat avec Amazon prévoyant 18 lancements à partir de 2024.
L’actualité spatiale guyanaise a par ailleurs été marquée par la visite du spationaute Thomas Pesquet à Kourou. Il s’est rendu au niveau de l’Ensemble de lancement Ariane n°4 (ELA-4), d’où seront lancées les fusées Ariane 6. Il a également participé à une mission éducative sur place.
Parallèlement à cette visite, ArianeGroup, le Rectorat et la Collectivité territoriale de Guyane ont annoncé l’inauguration en septembre prochain d’une nouvelle filière aéronautique et spatiale. Cette filière pro sera basée à Cayenne au lycée Jean-Marie Michotte pour la partie théorique, tandis que les travaux pratiques auront lieu au Centre spatial guyanais et à l’aérodrome de Kourou. Cette décision répond à un besoin local de développer des compétences en la matière, en vue de l’arrivée d’Ariane 6 et des lancements Kuiper. La première promotion sera réservée à sept élèves guyanais. Un BTS aéronautique devrait également voir le jour d’ici 2024 grâce à l’ouverture du lycée de Macouria.
Le 19 juin, les Guyanais ont élu les deux députés qui siégeront à l’Assemblée nationale pendant les cinq prochaines années. Dans la première circonscription (comprenant Approuague-Kaw, Cayenne, Matoury, Remire-Montjoly, Roura, Saint-Georges-Oyapock), Jean-Victor Castor remporte la victoire avec 56,53 % des voix, face à sa concurrente Yvane Goua, du collectif « Trop Violans ». Figure connue des mouvements sociaux et syndicaux guyanais, Jean-Victor Castor est issu du Mouvement de Décolonisation et d’Émancipation Sociale (MDES) et est soutenu par le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) au niveau national.
Dans la seconde circonscription (Iracoubo, Kourou, Macouria, Mana, Maripasoula, Montsinéry-Tonnegrande, Saint-Laurent-du-Maroni, Sinnamary), Davy Rimane l’emporte avec 54,12 % des voix face à son adversaire Lénaïck Adam, député sortant qui était soutenu par la majorité présidentielle. Davy Rimane, autre personnalité active pendant les mouvements sociaux de 2017, siègera au sein de la Nupes à l’Assemblée nationale.
L’abstention au second tour s’élève à 70,08 % pour la 1re circonscription et à 66,35 % pour la 2e circonscription.
Au total, 27 députés ultramarins rejoindront l’Assemblée nationale, dont 4 femmes (chiffre en nette baisse par rapport à 2017). 10 députés rejoignent le groupe GDR, 5 le groupe Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires, 4 le groupe SOC, 3 le groupe LFI, 3 le groupe Renaissance, 1 le groupe LR et 1 le groupe MODEM. Le RN, malgré ses bons scores aux présidentielles, ne gagne aucun député d’Outre-Mer.
L’état fortement dégradé de la route d’Apatou à Saint-Laurent-du-Maroni avait soulevé de nombreuses préoccupations, jusqu’à la mise en place d’un barrage par ses usagers. Il s’agit en effet de l’unique accès routier pour la commune d’Apatou (47 km de route). Le manque de rénovation de cette route provient de son statut juridique. N’appartenant légalement à personne, les travaux n’ont été pris en charge, ni par l’État, ni par la collectivité.
Le débat est en réalité plus ancien, puisque plusieurs discussions avaient déjà eu lieu en 2004 avec le ministre des transports pour rendre cette route nationale. Ce changement de statut n’a cependant jamais été opéré. Après délibération en assemblée plénière, Gabriel Serville a annoncé que la route ferait désormais partie du patrimoine de la CTG. En conséquence, la collectivité territoriale a déjà engagé 500 000 € pour la première phase des travaux.
Initialement programmés pour débuter le 31 mai, les travaux ont pris du retard à cause des conditions météorologiques. Ils ont finalement commencé mi-juin. La société EIFFAGE a été choisie pour les mener à bien.
L’agriculture guyanaise fait face à un problème d’approvisionnement majeur. Bien que cela soit un enjeu ancien en Guyane, la pénurie des aliments pour bétails et volailles a été fortement aggravée par la réduction des échanges extérieurs causée par la pandémie ainsi que par la hausse des prix des matières premières agricoles engendrée par la guerre russo-ukrainienne. Les éleveurs pâtissent ainsi d’un approvisionnement irrégulier, des prix élevés, mais également d’un manque de qualité des produits.
Le développement de l’élevage en Guyane dépend de la capacité du territoire à constituer des stocks de sécurité et à produire localement des aliments pour animaux afin de réduire le volume d’importations et d’être ainsi moins vulnérable aux fluctuations du commerce extérieur. La production locale de viande est actuellement insuffisante pour subvenir aux besoins grandissants de la population. En 2021, le taux d’autosuffisance s’établit à 17 % pour la viande bovine et à 12 % pour la viande porcine. Les agriculteurs prônent donc une croissance endogène du secteur et alertent sur une situation qui ne fait que s’aggraver, compromettant les élevages et générant un risque de santé publique.
Par ailleurs, le gouvernement a récemment mis en place son plan de résilience économique et sociale, qui propose notamment une aide financière aux éleveurs de bétail qui sont fortement affectés par l’augmentation du coût d’approvisionnement des céréales et protéines. Cette mesure vise ainsi à amortir la perte de marge sur les premiers mois de l’année 2022.