Un tribunal fédéral brésilien, faisant suite à l’appel d’une décision de 2017 suspendant la licence environnementale de Belo Sun Mining Corp., a confirmé l’annulation du projet. La société canadienne prévoyait d’exploiter l’une des plus grandes mines d’or à ciel ouvert du pays. Le projet aurait un impact dévastateur sur la rivière Xingu, qui a déjà subi les conséquences du barrage hydroélectrique de Belo Monte. La diminution des ressources en poissons et les risques socio-environnementaux pour les populations amérindiennes à proximité ont été des éléments déterminants dans l’arrêt de justice. La société peut cependant encore faire appel à un tribunal supérieur.
Le Guyana convoite les eaux du Suriname, plus poissonneuses, attisant des tensions entre les deux pays. Lors de la visite du président surinamais au Guyana, l’octroi de 150 licences de pêche a été annoncé, provoquant de vives réactions dans la filière. Les deux gouvernements négocient les termes de cette promesse de licences. Le Suriname fait de plus face à une carence de surveillance de ses eaux, ce qui permet aux pêcheurs guyaniens de s’approvisionner librement. C’est une affaire qui concerne toute la côte des Guyanes, puisque la Guyane française se heurte aux mêmes pratiques. Le Suriname, en collaboration avec le WWF, travaille sur une base de données permettant de recenser tous les navires de pêches opérant sur son territoire, ce qui permettrait de lutter contre la pêche illégale.
Cet été, des avions circuleront entre la Guyane et le Brésil. Trois allers-retours sont prévus entre Cayenne et Belém, et des vols desservant Fortaleza ont été également annoncés. Depuis le départ de la compagnie Azul en mars 2020, aucun avion n’assurait ces liaisons. Air France va détacher un A320 d’une autre ligne afin de répondre à la demande d’affrètement de Havas Voyages. Cette ligne pourrait être pérennisée si les premiers vols affichent un taux de remplissage satisfaisant. La faible couverture vaccinale serait un des facteurs freinant le développement des liaisons aériennes, puisqu’un schéma vaccinal complet est obligatoire pour aller au Brésil.
L’économie guyanaise a fait preuve de résilience en 2021, et ce malgré un contexte sanitaire instable. L’ICA s’est maintenu au-dessus de sa moyenne de longue période pendant les trois derniers trimestres de l’année, et son niveau annuel s’établit à 102,5 points. La demande intérieure des ménages et les besoins structurels du territoire ont permis de soutenir l’activité. Les aides publiques déployées ont également joué un rôle essentiel pour pallier les conséquences économiques de la pandémie.
Les indicateurs de l’activité bancaire suivent une dynamique similaire, avec une progression des encours de crédits de la place. Le résultat net des ECIL augmente de 4,4 %, porté par une augmentation du produit net bancaire et une amélioration du coefficient net d’exploitation.
Cependant, les inquiétudes des entreprises sont demeurées présentes, alimentées par l’accélération de l’inflation (+2,7 % en un an) et notamment des prix de l’énergie (+22,2 %). Les nouveaux pics épidémiques se sont ajoutés aux préoccupations conjoncturelles, et expliquent en grande partie les résultats mitigés de certains sous-secteurs plus vulnérables aux restrictions sanitaires, qui ne bénéficient pas pleinement de la reprise économique. En dépit de ce contexte incertain, les perspectives de croissance restent globalement favorables en Guyane pour 2022.