Responsable de rédaction : XX
Martin Kaufman et Daniel Leigh
Le monde a été frappé par la pandémie de COVID-19 alors qu’il présentait des déséquilibres extérieurs persistants. La crise a entraîné une forte réduction des échanges commerciaux et de fortes variations des taux de change, mais une réduction limitée des déficits et excédents des transactions courantes à l’échelle mondiale. Les perspectives restent très incertaines, car les risques de nouvelles vagues de contagion, d’inversion des flux de capitaux et de nouvelle diminution des échanges internationaux se profilent toujours à l’horizon.
Selon la dernière édition de notre Rapport sur le secteur extérieur, les déficits et les excédents des transactions courantes se situaient juste au-dessous de 3 % du PIB mondial en 2019, soit à un niveau légèrement inférieur à celui de l’année précédente. D’après nos dernières prévisions pour 2020, ils ne devraient diminuer que d’environ 0,3 % du PIB mondial, soit une baisse plus modeste que celle enregistrée après la crise financière mondiale d’il y a dix ans.
En juin 2020, un mois marqué dans de nombreux États membres par un certain assouplissement des mesures de confinement liées à la Covid-19, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a augmenté de 9,1% tant dans la zone euro que dans l’UE, par rapport à mai 2020, selon les estimations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. En mai 2020, la production industrielle avait augmenté de 12,3% dans la zone euro et de 11,6% dans l’UE. En juin 2020, par rapport à juin 2019, la production industrielle a diminué de 12,3% dans la zone euro et de 11,6% dans l’UE.
Malgré une chute de 2,0% du PIB réel par habitant dans la zone OCDE au premier trimestre de 2020, le revenu réel des ménages par habitant, qui donne une meilleure idée de l’évolution du bien-être économique des personnes, a augmenté de 0,1%. En réponse au COVID-19, plusieurs gouvernements ont mis en place des politiques visant à soutenir le revenu des ménages. Par conséquent, dans les sept principales économies, la croissance du revenu réel des ménages par habitant s’est mieux maintenue que la croissance du PIB réel par habitant, qui s’est fortement contractée au sein de ces pays. Pour la zone OCDE, la croissance du revenu réel des ménages a dépassé la croissance du PIB de 2,1 points de pourcentage, le plus grand écart positif observé entre les deux mesures depuis la crise financière (2008 T4).
Les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, lequel se compose de 29 pays donneurs plus l’Union européenne, se sont mis d’accord sur une méthode de comptabilisation des opérations d’allégement de la dette dans l’aide publique au développement (APD). Cet accord voit le jour alors que les pays en développement et la société civile viennent d’appeler à une intensification des efforts d’allégement de la dette à l’échelle internationale. Les créanciers au sein du Club de Paris – enceinte regroupant des créanciers publics chargée de négocier des opérations de restructuration de la dette – avaient, pour leur part, demandé à ce que le système encourage les remises de dette et les rééchelonnements de la dette. Ce nouvel accord ouvre la voie à une action plus résolue pour que soit allégé le fardeau de la dette qui pèse sur les pays en développement, à l’heure où ceux-ci doivent surmonter les conséquences économiques et sociales de la pandémie de COVID-19.