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Juillet 2022

Responsable de rédaction : XX

22 07 22
Comment l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe pourrait peser sur les économies européennes
Comment l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe pourrait peser sur les économies (...)

Mark Flanagan, Alfred Kammer, Andrea Pescatori et Martin Stuermer - le 19 juillet 2022

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a encore assombri les perspectives de la croissance mondiale, l’économie européenne étant exposée à de graves revers en raison de ses liens commerciaux, financiers et d’investissement avec les pays en guerre. L’Europe subit à présent une interruption partielle des exportations de gaz naturel de la Russie, son principal fournisseur d’énergie.

La perspective sans précédent d’une coupure totale alimente les inquiétudes concernant une éventuelle pénurie de gaz, une hausse encore plus forte des prix et ce que cela entraînerait sur le plan économique. Bien que les responsables politiques agissent avec célérité, ils ne disposent d’aucun modèle pour gérer et atténuer le choc.

Trois nouveaux documents de travail du FMI examinent ces importantes questions. Ils analysent la manière dont la fragmentation des marchés et l’effet retardé de la transmission des prix pourraient aggraver le retentissement sur l’économie, le rôle que pourrait jouer le marché mondial du gaz naturel liquéfié pour en modérer les répercussions, et les conséquences que ces facteurs pourraient entraîner en Allemagne, la plus grande économie d’Europe.

Nos travaux montrent que dans certains des pays les plus touchés d’Europe centrale et orientale (Hongrie, République slovaque, République tchèque), il est possible que le risque de pénurie atteigne 40 % de la consommation de gaz, la chute concomitante du produit intérieur brut pouvant atteindre jusqu’à 6 %. Il serait toutefois possible d’atténuer ces répercussions en veillant à se procurer d’autres sources d’approvisionnement et d’énergie, en desserrant les goulets d’étranglement des infrastructures, en encourageant les économies d’énergie tout en protégeant les ménages vulnérables et en élargissant les accords de solidarité afin de mutualiser l’offre de gaz entre les pays.

22 07 22
La monnaie numérique de banque centrale (MNBC) et l’intermédiation bancaire à l’ère numérique
La monnaie numérique de banque centrale (MNBC) et l’intermédiation bancaire à l’ère numérique (...)

Paris Europlace Forum financier international 2022 – 12 juillet 2022
Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France

Mesdames, Messieurs,

C’est un grand plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, grâce à Paris Europlace. Compte tenu du contexte géopolitique actuel, le thème de cette session apparaît particulièrement pertinent. L’autonomie stratégique européenne n’est pas absente de notre vision en tant que banques centrales. Nous nous assurons notamment que notre système bancaire reste robuste en période de grande incertitude – à savoir la guerre en Ukraine, et ses conséquences économiques : la poussée d’inflation, la détérioration des perspectives macroéconomiques et la normalisation des taux d’intérêt. Dans ce contexte, permettez-moi de saluer la solidité et les performances du système bancaire français : le ratio CET1 des banques françaises s’établit à 14,9 % au premier trimestre 2022, tandis que leur RoE a augmenté sur 12 mois glissants, ressortant à 7,6 % au premier trimestre 2022, tandis que le risque d’entreprise reste certainement gérable. Cette force collective ne doit cependant pas céder à un excès d’optimisme, d’autant plus que nous assistons à une triple révolution numérique dans le secteur financier [i] ; les nouveaux actifs tokenisés, les nouveaux acteurs et les nouvelles infrastructures de marché « décentralisées » visent à remodeler intégralement le système financier.

Dans ce contexte, les banques centrales envisagent de plus en plus la création d’une forme numérique de leurs monnaies. Et il faut l’admettre, l’idée soulève parfois des doutes, voire même des craintes, de la part des banques commerciales. La partie du projet qui est quasi-consensuelle, avec des cas d’usages solides, est aussi celle qui suscite peu d’intérêt public (ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas fondamentale) : il s’agit de la MNBC de gros, sur laquelle je reviendrai. Mais permettez-moi de commencer par l’autre face de la « montagne » MNBC : la MNBC de détail, sur laquelle se concentre au contraire à la fois l’enthousiasme public et les questionnements du secteur privé.