En dépit des mesures sanitaires de restriction d’activité prises pour endiguer la pandémie, les délais de paiement clients interentreprises s’inscrivent en baisse significative en 2020, pour atteindre leur niveau le plus bas des quinze dernières années. Les mesures de soutien public prises quasi simultanément au déclenchement de la pandémie expliquent pour une part ce résultat. Les délais fournisseurs sont, quant à eux, quasiment stables mais, au total, les délais de paiement ultramarins demeurent supérieurs d’une vingtaine de jours à la moyenne nationale : 58 jours de chiffre d’affaires (contre 43 jours) pour les délais clients et 70 jours d’achats (contre 49 jours) pour les délais fournisseurs.
La réduction des délais de paiement a permis d’alléger nettement la contrainte sur la trésorerie des entreprises. Le solde du crédit interentreprises, qui mesure l’intensité de cette contrainte, s’améliore de trois jours pour s’établir à 13 jours de chiffre d’affaires. Même s’il demeure supérieur de deux jours à celui observé dans l’Hexagone, l’écart n’a jamais été aussi faible depuis quinze ans.
Il n’en reste pas moins que les délais fournisseurs demeurent supérieurs à la limite légale des 60 jours introduite par la loi de modernisation de l’économie (LME) du 4 août 2008 (voir encadré ci-après) dans toutes les géographies ultramarines. En outre, des retards de paiement sont subis par 39 % des entreprises. La trésorerie nette susceptible d’être mise à disposition de l’ensemble des entreprises ultramarines si aucun retard de paiement n’était constaté atteindrait 672 millions d’euros en 2020. C’est dire combien les retards de paiement des clients ont un impact important sur les entreprises qui, à leur tour, peuvent être incitées à différer le règlement de leurs factures auprès de leurs fournisseurs.
L’année 2021 s’inscrit sous le signe de la reprise dans les économies ultramarines en particulier sur le premier semestre, stimulées par les mesures de soutien public mises en place en 2020.
Cette bonne orientation s’est poursuivie au second semestre mais à un rythme moindre, compte tenu de la recrudescence de la pandémie à mi-année et des conséquences économiques de la reprise mondiale sur les approvisionnements et les prix. La hausse des prix s’est en effet accélérée sur le second semestre, portée par la croissance marquée des prix de l’énergie (+23,2 % à fin décembre sur un an) et de façon plus générale, de la plupart des intrants et du fret. La reprise du commerce international a en effet engorgé les ports et les routes maritimes, augmentant les délais de livraison, en dépit de l’accroissement des capacités des transporteurs, ce qui a sensiblement renchéri le coût du fret et par ricochet celui des approvisionnements.
Au total, l’Indicateur du climat des affaires de l’IEDOM a retrouvé en fin d’année des niveaux supérieurs à sa moyenne de longue période dans l’ensemble de l’Outre-mer, excepté en Guadeloupe où il s’est replié en fin d’année, traduisant les conséquences de la crise sociale. De fait, la croissance du PIB ne permet pas d’effacer dès la fin 2021 la chute de 2020, à l’exception du bassin océan Indien qui s’est montré plus résilient.