Discours de Denis Beau, Premier Sous-Gouverneur de la Banque de France, à l’Université d’Orléans – 16 octobre 2020
Monsieur le Doyen, Mesdames et Messieurs les professeurs et maîtres de conférences, Mesdames et Messieurs
Je vous remercie de m’accueillir dans votre Université, pour échanger sur les « Défis économiques et monétaires du monde post Covid ». De mon point de vue, ceux-ci tiennent à la crise économique induite par la Covid19 mais aussi à ce que certains appellent la « stagnation séculaire » c’est-à-dire à la faiblesse du taux d’inflation et du taux d’intérêt naturel.
Pour ce qui concerne la crise Covid, la baisse d’activité a été inédite par sa profondeur et sa soudaineté. La réponse des politiques économiques a créé un bouclier de protection des ménages et des entreprises. Mais les défis de la reprise sont eux aussi inédits. Ils tiennent d’abord à la dynamique de la reprise qui semble marquer un palier comme l’indique la mesure de l’activité de septembre publiée par la Banque de France jeudi 8 octobre dernier, stable par rapport au mois d’août mais encore inférieure de 5% à l’activité normale.
Ces défis tiennent aussi à l’impact différencié de la crise entre secteurs et agents économiques. La crise a modifié, parfois fortement, les flux de recettes et de dépenses. Les ménages ont dans leur ensemble baissé momentanément leur consommation et accumulé de l’épargne « forcée ». Les entreprises se sont endettées pour faire face aux risques pesant sur leur trésorerie. L’État a augmenté son déficit pour protéger les ménages et les entreprises. Les enjeux autour de ces dynamiques seront au cœur la dynamique de la reprise économique.