Dix ans après la crise économique mondiale de 2007-2008, le marché du travail réunionnais a pu rebondir et redevenir dynamique. La courbe de l’emploi se redresse à partir de 2012, d’abord grâce aux contrats aidés, puis au retour de la croissance économique. Entre 2012 et 2017, La Réunion crée plus de 6 000 emplois supplémentaires par an. Ce rythme reste toutefois inférieur à celui observé avant crise. Le marché du travail est soutenu par une politique publique d’emploi aidé, notamment en faveur des jeunes avec le déploiement des emplois d’avenir.
En 2018, moins d’un Réunionnais en âge de travailler sur deux est en emploi (46 %), une proportion identique au taux de 2008. Il en est de même du chômage au sens du BIT. Cela concerne 24 % des actifs (personnes en emploi ou sans emploi, mais en recherche active) en 2018 comme en 2008, soit près de trois fois plus qu’en métropole. Après avoir augmenté jusqu’à 30 % entre 2008 et 2013 du fait des conséquences négatives de la récession économique sur l’emploi, le taux de chômage a nettement chuté pour atteindre un point bas de 22 % en 2016. Il est ensuite remonté à 24 % en 2018. Ce taux de chômage élevé reflète les difficultés des Réunionnais à s’insérer sur un marché du travail étroit : il reste notamment plus difficile qu’ailleurs de sortir du chômage. Ainsi à La Réunion, 60 % des chômeurs le sont depuis plus d’un an, contre 40 % en métropole. Dans ce contexte, depuis 2014, les Réunionnais sont plus nombreux à abandonner la recherche active d’un emploi et à quitter ainsi le chômage, par découragement. Aussi, la population active est quasi-stable depuis 2014, alors qu’elle augmentait jusqu’ici de façon très dynamique.
La dynamique de créations d’emplois, conjuguée à davantage de prestations sociales, favorise une hausse des revenus, encore plus soutenue pour les ménages les plus modestes. En conséquence, la pauvreté recule fortement à La Réunion entre 2007 et 2016 (– 9 points), en dépit de la forte récession économique en 2009 et 2010. Toutefois, en 2016, le taux de pauvreté à La Réunion reste l’un des plus élevés de France : 39 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté métropolitain (1 026 euros par mois et par unité de consommation). Les mineurs sont particulièrement concernés par la pauvreté : 115 000 vivent dans un ménage pauvre, soit la moitié d’entre eux.