Au 17 juillet, l’État a garanti 683 M€ de prêts bancaires (PGE) à 2 718 entreprises dont environ 87 % de très petites entreprises (TPE). De plus, les banques ont octroyé 163 M€ de moratoires sur les remboursements de crédits des entreprises. L’aide financière se monte ainsi à un total de 846 M€. Par ailleurs, d’après la préfecture de Martinique, l’Etat a financé à fin juin 98 M€ d’aides directes (activité partielle et fonds de solidarité) et 97 M€ de reports d’échéances fiscales et sociales.
Les différents dispositifs mis en place, les PGE, les moratoires, la mise en activité partielle, l’aide aux TPE, aux indépendants, aux professions libérales et aux micro-entrepreneurs via le fonds de solidarité, les délais de paiement d’échéances sociales et/ou fiscales (URSSAF, impôts directs) ainsi qu’une garantie des recettes fiscales liées à l’octroi de mer aux collectivités, représentent ainsi un soutien à l’économie martiniquaise dépassant le milliard d’euros.
Selon l’INSEE, en 2017, en Martinique, 28,6 % des habitants (14,1 % dans l’Hexagone) soit 96 400 personnes ont un niveau de vie inférieur à 1 041 € par mois par unité de consommation. Les jeunes et les familles monoparentales sont les plus concernés dans la mesure où 47 % des membres des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans et 41 % des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté. Les inégalités de niveau de vie en Martinique sont par ailleurs plus fortes que dans l’Hexagone. En effet, les 10 % les plus riches gagnent au moins 4,2 fois plus que les 10 % les plus pauvres contre 3,4 fois dans l’Hexagone. Les disparités se retrouvent également au niveau géographique avec les communes les plus modestes se situant au nord et au sud de l’île. La publication INSEE est disponible en ligne.
Selon l’INSEE, la Martinique a perdu 2 200 emplois (-1,8 %) sur le premier trimestre de 2020, notamment en raison des mesures de restriction de l’activité liées à la crise sanitaire, en vigueur depuis le 16 mars. Cette baisse provient principalement de la suppression nette de 2 100 (-2,5 %) emplois dans le secteur privé et dans une moindre mesure dans le secteur public avec -100 emplois (-0,3%). Excepté le secteur industriel (+0,5 %), tous les secteurs d’activité (hors intérim) ont perdu des emplois et tout particulièrement le bloc « commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles » (– 3,7 %, soit -500 emplois) et les services aux ménages (– 2,5 % soit -200 emplois). Comparativement, l’emploi salarié en Guadeloupe et en Guyane a également diminué avec respectivement -2,7% (-3 300 emplois) et -1,2% (-700 emplois). La publication INSEE est disponible en ligne.
Au premier trimestre de 2020, le niveau des taux moyens des nouveaux crédits à l’habitat reste historiquement bas (1,47 % ; -1 pdb) . Leur montant moyen s’élève à environ 139 200 euros, pour une durée moyenne de 17 ans et 4 mois.
Le taux moyen des nouveaux prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation affiche une hausse de +10 pdb pour s’établir à 3,95 %. Ces financements présentent une durée moyenne de près de 5 ans et un montant moyen avoisinant les 16 500 euros.
La publication est disponible sur le site de l’IEDOM Martinique.
Le 1er juillet 2020, l’agence IEDOM de Martinique tenu en visioconférence une réunion de la place bancaire martiniquaise. Ce rendez-vous a été l’occasion de présenter aux banquiers l’analyse de la banque centrale et du Cerom concernant l’impact de la crise sanitaire Covid-19 sur les économies mondiale, nationale et locale ainsi que la réponse financière à ce choc. La réunion a également permis de faire un point sur la situation financière des collectivités locales avec M. Nicolas PICCHIOTTINO, directeur de l’Agence Française de Développement.
Le 2 juillet 2020, le comité consultatif de l’agence IEDOM de Martinique (les représentants des principaux secteurs économiques) a été réuni en visioconférence. La réunion a eu pour but de débattre de l’impact de la crise du Covid-19 sur sur les différents secteurs d’activité de l’économie martiniquaise.
Selon la CEPALC, le chômage devrait atteindre 13,5 % à fin 2020, soit une hausse de 2 points par rapport aux estimations d’avril dernier et de 5,4 points de pourcentage par rapport à 2019 (8,1 %). Dans la Caraïbe, la crise du Covid-19 a eu d’importantes conséquences économiques, notamment sur le tourisme qui est le secteur le plus touché avec une baisse de 39 % des visites de touristes internationaux. Les économies insulaires en développement de la région, telles qu’Antigua-et-Barbuda ou Sainte-Lucie, où le tourisme représente respectivement 90 % (45 % du PIB) et 78 % (40% du PIB) des emplois, ont été fortement impactées. Pour rappel, selon les dernières estimations de croissance de la CEPALC, le PIB de la Caraïbe (hors Guyana) se contracterait de 7,9 % en 2020. Le rapport de la CEPALC est disponible en ligne.