La baisse de l’activité à Mayotte, mesurée par l’INSEE, en mai, s’élève à 18 %, soit pratiquement deux fois moins qu’en métropole. Néanmoins, ce chiffre doit être relativisé au vu de la structure de l’économie locale où les services non marchands, tels que l’administration, l’emploi public, pèsent deux fois plus qu’en métropole. En effet, le secteur marchand a été touché avec la même ampleur qu’en métropole, soit 35 % de baisse d’activité. La construction et l’hébergement-restauration sont les deux secteurs les plus touchés, avec une perte de 90 % de leur activité par rapport à la normale.
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et le directeur général de l’agence française de développement, Rémy Rioux, ont lancé lundi 28 mai l’initiative “Outre-mer en commun”. Dotée d’un milliard d’euros, cette enveloppe doit permettre de répondre à l’urgence sanitaire et économique, tout en soutenant la relance par de nouveaux investissements publics.
La santé financière des communes mahoraises a été mise à mal par la crise du Covid-19. La baisse des recettes liées à l’octroi de mer et la taxe sur les carburants a détérioré leurs trésoreries et révélé l’étroite dépendance des communes vis-à-vis de ces taxes. En moyenne, à Mayotte, l’octroi de mer rapporté représente 38,8 % de leurs recettes. Au mois d’avril 2020, le montant de l’octroi de mer s’est élevé à 5 millions d’euros, soit 21 % de moins par rapport au mois d’avril de l’année dernière. Afin de compenser ces baisses de recette, le gouvernement a octroyé 110 millions d’euros aux territoires d’outre-mer. Dans ce département, la recette fiscale est très inférieure à ce que les communes devraient réellement recevoir, en comparaison avec leurs homologues métropolitaines et d’outre- mer. Cela s’explique en partie par l’adressage encore largement insuffisant.
Depuis le 15 avril 2020, les entrepreneurs mahorais peuvent adopter le statut d’auto-entrepreneur. Cette structure d’entreprise simplifiée s’adapte parfaitement au tissu socio-économique mahorais, où les entrepreneurs sont souvent freinés par la complexité des démarches administratives. Ce statut juridique s’accompagne d’un régime fiscal avantageux, d’une exonération des cotisations sociales pendant 24 mois, et offre la possibilité d’exercer un métier en parallèle. Les acteurs du monde économique à Mayotte espèrent que ce nouveau statut encouragera la formalisation des petites entités de production et de vente.
Le niveau de vie médian des habitants de Mayotte est six fois plus faible que celui de métropole. Il baisse par rapport à 2011, alors qu’il avait nettement progressé auparavant. Les écarts de niveau de vie entre les plus aisés et les autres, déjà élevés en 2011, se sont encore accrus. D’un côté, le niveau de vie plafond des 40 % les moins aisés est 20 % plus faible qu’en 2011. De l’autre, le niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés a augmenté de 50 %.