Le 03 octobre, s’est tenue la 2e conférence régionale de l’ESS à Mayotte. Ce champ de l’économie recouvre les entreprises organisées sous forme de coopératives, de mutuelles, d’associations ou de fondations. Leurs activités se fondent sur des principes d’utilité sociale et de solidarité, et leur fonctionnement est démocratique et participatif. A Mayotte, la CRESS (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire) assure la promotion et le développement de l’ESS sur le territoire et représente ses acteurs auprès des pouvoirs publics. Elle effectue également des missions de formation et d’accompagnement des entreprises. Elle n’existe juridiquement à Mayotte que depuis 2016 mais les pratiques de l’ESS, formelle ou informelle, structurent depuis longtemps l’économie. Selon le panorama de 2016 de la CRESS, l’ESS à Mayotte compte 281 établissements qui emploient 2 613 salariés, soit 14 % des entreprises privées de Mayotte et 23 % de l’emploi privé. Ces entreprises sont des associations en grande majorité (89 %), des coopératives (10 %) et des mutuelles (1 %). C’est un secteur de l’économie jeune et relativement féminin : 38 % des salariés ont moins de 30 ans, 40 % entre 30 et 39 ans et 55 % des employés sont des femmes (contre 68 % au niveau national). La masse salariale brute représente au total 25 millions d’euros et la profession la plus représentée est celle d’animateur socioculturel et de loisir. L’ESS à Mayotte a un potentiel de croissance important, mais ses entreprises souffrent d’un déficit d’accompagnement, et surtout d’une méconnaissance de ces dispositifs. Elles peinent à établir leur complémentarité entre elles et à se coordonner. L’élaboration du schéma régional est censé (i) favoriser la formation et la montée en compétence collective des accompagnateurs techniques, (ii) faciliter la création et le développement des entreprises de l’ESS viables avec la publication d’un annuaire de l’accompagnement de l’ESS, (iii) sensibiliser les financiers au potentiel économique et à l’impact social des entreprises de l’ESS et, enfin, (iv) encourager le conventionnement pluriannuel.