La lettre de l'Institut d'émission
Juillet 2020

 

 La voix des Banques centrales

Les Echos et Handelsblatt : Construisons maintenant l’avenir des paiements européens

Burkhard Balz, membre du Directoire de la Deutsche Bundesbank
Sylvie Goulard, Sous-Gouverneure, Banque de France

La manière dont nous travaillons, apprenons, faisons des affaires et des achats a radicalement changé ces derniers mois. La numérisation de notre vie quotidienne s’est accentuée durant la pandémie de COVID19, renforçant des tendances préexistantes. Les consommateurs se détournent de plus en plus des paiements en espèces, ils utilisent davantage leurs cartes de paiement, mais aussi leurs téléphones, même à la boulangerie. Les commerçants ont souvent joué un rôle moteur dans cette transformation en demandant à leurs clients, par mesure de précaution, de payer sans contact par carte ou par mobile. De plus, l’impératif de « rester à la maison et de garder ses distances » a accéléré les achats en ligne, accroissant ainsi le nombre de paiements électroniques. Il est probable que ces nouvelles habitudes persistent au-delà de la pandémie.

Parallèlement à leurs missions plus connues touchant à la politique monétaire et à la stabilité financière, les banques centrales sont chargées de garantir l’efficacité et la sécurité des moyens de paiement. En période ordinaire comme durant les crises, nous veillons à ce que, tout en fournissant des espèces en quantité suffisante, des solutions numériques innovantes soient accessibles. De nos jours, la majorité des paiements électroniques passent en Europe par des plateformes technologiques et des systèmes de carte internationaux. Les évolutions actuelles des comportements et la progression rapide de la numérisation contribueront à amplifier ce phénomène à l’avenir, ce qui posera de multiples défis à l’ensemble des sociétés européennes ainsi qu’aux régulateurs et aux autorités.

La pandémie a rendu plus claire encore la nécessité pour l’UE de préserver le fonctionnement ininterrompu des infrastructures fondamentales et la continuité des services essentiels, notamment de systèmes de paiement indépendants. Dépendre de prestataires non européens pourrait mettre en péril la souveraineté européenne.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

La Banque de France publie son Rapport de l’Observatoire de l’inclusion bancaire 2019

Permettre à toute personne de bénéficier des services bancaires indispensables, préserver nos concitoyens du risque d’isolement inhérent à l’exclusion financière, protéger et accompagner les plus fragiles d’entre eux, telles sont les missions auxquelles participe, depuis sa création, l’Observatoire de l’inclusion bancaire. Elles sont plus que jamais d’actualité. Dans la période de confinement que nous avons traversée, chacun aura pu mesurer le besoin de solidarité, d’attention à l’autre, mais aussi notre force collective. La Banque de France s’est mobilisée, tout entière, pour assurer la continuité de ses missions au service de l’inclusion bancaire des particuliers, ainsi que l’ensemble des travaux entamés avec les associations et les professionnels, au sein de l’Observatoire. Ils s’articulent sur les trois piliers des politiques d’inclusion financière : l’accès aux services de base, la protection des consommateurs, l’éducation financière du public.

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La production industrielle en hausse de 12,4% dans la zone euro et de 11,4% dans l’UE

En mai 2020, quand les États membres ont commencé à alléger les mesures du confinement liées au Covid19, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a augmenté de 12,4% dans la zone euro et de 11,4% dans l’UE, par rapport à avril 2020, selon les estimations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. En avril 2020, la production industrielle avait chuté de 18,2% tant dans la zone euro que dans l’UE. En mai 2020, par rapport à mai 2019, la production industrielle a diminué de 20,9% dans la zone euro et de 20,5% dans l’UE.

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Vers une Europe plus résiliente

Poul M. Thomsen

L’Europe, tout comme le reste du monde, est confrontée à une crise prolongée. Tant que la pandémie de COVID19 persistera, nous devrons, que nous le voulions ou non, maintenir une forme de distanciation sociale. À cela s’ajoutent des perturbations constantes des chaînes d’approvisionnement et d’autres problèmes qui prolongent une situation déjà difficile. D’après des projections actualisées du FMI publiées le mois dernier, le PIB réel dans l’UE devrait se contracter de 9,3 % en 2020, puis s’accroître de 5,7 % en 2021 et ne retrouver son niveau de 2019 qu’en 2022. La reprise pourrait s’accélérer si l’on découvrait un traitement efficace ou un vaccin contre la COVID-19, mais elle pourrait aussi ralentir en cas de nouvelles grandes vagues d’infection.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Publication du Tendances conjoncturelles du premier trimestre 2020

Au 1er trimestre 2020, sous l’effet de la crise sanitaire, l’indicateur du climat des affaires (ICA) accuse sa plus forte chute depuis sa création. Il s’inscrit en baisse de 36,1 points par rapport au 4e trimestre 2019 et de 49,9 points sur un an. L’indicateur s’inscrit ainsi à 12 points en dessous du niveau atteint durant la crise de 2009. Les résultats du 2e trimestre devraient reculer à nouveau.

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Publications partenaires

 Actualités économiques locales

La Société Générale de Banque aux Antilles (SGBA) devient la Banque des Caraïbes, nouvelle marque installée par le groupe américain My Money Bank

My Money Bank, Banque indépendante du Groupe Promontoria MMB controlé par le fonds d’investissement américain Cerberus Capital Management, a finalisé le 02 mars 2020 l’acquisition des titres de Société Générale de Banque aux Antilles (SGBA), filiale initialement détenue à 100% par le groupe Société Générale. Cette opération a concerné les 130 salariés des 5 agences des Antilles-Guyane.

Pour rappel, My Money Bank opère dans le financement de l’économie réelle dans les territoires d’Outre-Mer par l’intermédiaire de ses filiales locales en Guyane Française, Martinique, Guadeloupe (Somafi-Soguafi) depuis 60 ans. Son portefeuille se compose d’une clientèle de particuliers (banque au quotidien, crédits, épargne et assurance), de professionnels (solutions de trésorerie, conseil et assurance) mais également d’entreprises (banque au quotidien, financement, placement, opérations internationales, et assurance).

La SGBA devient ainsi la Banque des Caraïbes. Celle-ci reste réglementée par les mêmes organismes de contrôles (ACPR, Banque de France, IEDOM, etc.) que les autres banques de la place.

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L’octroi de mer remis en question

Le 31 décembre 2020, la permission d’exonérer de l’octroi de mer certains produits locaux, ou de le réduire, sera réexaminée par l’Europe. Pour rappel, ce dispositif vise à compenser les surcoûts d’une production locale liés à l’insularité, à l’absence d’effet volume en raison de la taille des marchés et du renchérissement des coûts d’importation eu égard au transport des marchandises. Il est considéré par certains Etats membres comme une entrave à leurs exportations.

Pour information, les douanes de Guadeloupe ont présenté leur bilan 2019 le 30 juin dernier. Ce sont près de 635 millions d’euros de taxes et de droits sur les marchandises qui entrent sur le territoire. Elles rétrocèdent 70 % de ces recettes aux collectivités locales : Région, Département et Communes soit près de 445 millions d’euros. Les services douaniers enregistrent les déclarations des importations et, de fait, collectent l’octroi de mer externe (celui payé par les importateurs) qui est en constante augmentation.

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Convention sécheresse-COVID-19 et soutien de la Région Guadeloupe au secteur agricole

Depuis le 6 juillet, La Collectivité régionale, en concertation avec l’Iguavie, l’interprofession guadeloupéenne de la viande et de l’élevage, a mis en place l’opération « Aliment bétail 2020 », pour aider les éleveurs de bovins et de petits ruminants, impactés par la crise sanitaire et souffrant actuellement de la sécheresse qui sévit depuis le mois d’avril.

C’est Jean-Marie Hubert, Président de la commission agriculture, pêche et de développement rural de la Région Guadeloupe qui a signé le 27 juillet la convention à Petit-Canal. Douze tonnes d’aliments pour bétail ont été distribuées sur place aux éleveurs de la Grande-Terre.

Ce plan, prévoyant la mise à disposition d’aliments concentrés, concerne la Guadeloupe continentale, l’île de Marie-Galante ainsi que l’île de La Désirade. Le coût total s’élève à 187 844 euros pour la collectivité régionale.

Globalement, 1 904 éleveurs bénéficient gratuitement, sur une durée de 8 semaines et pour une quinzaine de jours, de plus de 496 tonnes d’aliments. Les interprofessions regroupées au sein de l’Iguavie bénéficieront de ce dispositif, mais l’opération concerne aussi les éleveurs hors organisation.

Par ailleurs, s’inscrit également dans cette politique régionale, la construction actuelle du barrage de Moreau, financée à hauteur de 8 millions d’euros par la Région. Ce projet alimentera en eau les agriculteurs de la Côte-au-vent. A l’unanimité, la Collectivité a aussi récemment voté en commission permanente le versement d’une subvention d’un million d’euros à la Chambre d’agriculture.

 Actualités économiques régionales

Un bouclier qualité-prix instauré pour la première fois à Saint-Martin

En février 2020, des négociations ont eu lieu entre les représentants de la grande distribution, les opérateurs du fret, les transitaires et les transporteurs. C’est la première fois que le Bouclier qualité-prix (BQP), dispositif de lutte contre la vie chère mis en place dans les territoires ultramarins depuis 2013, est mis en œuvre à Saint-Martin.

Il est fondé sur un accord de modération des prix entre l’Etat et les distributeurs. Pour Saint-Martin, il a été signé le vendredi 17 juillet entre la Préfète des Îles du Nord Sylvie Feucher et le représentant de l’enseigne Super U, Alain Grezeleau, directeur du magasin de Hope Estate.

Pour le moment, seule l’enseigne Super U proposera ce dispositif. Le prix du panier global est fixé à 97 euros et ne pourra être incrémenté. Le coût de chaque sous-panier restera toujours identique, même si les prix des différents produits évoluent. Les produits seront signalés en magasin par le logo Bouclier qualité-prix.

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1 312 entreprises ont bénéficié du fonds de solidarité à Saint-Barthélemy

Le Fonds de solidarité, abondé par l’Etat et les collectivités locales, a permis aux petites entreprises de recevoir en moyenne 1 500 euros durant la période de confinement. 1 312 sociétés de l’Île ont pu bénéficier de ce dispositif pour un total de 1, 839 million d’euros.