La lettre de l'Institut d'émission
N°330 - Décembre 2019

 

 La voix des Banques centrales

Monnaie digitale de banque centrale et paiements innovants

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé à Paris le 4 décembre 2019

Mesdames, Messieurs,

Si l’on peut reconnaitre une grande qualité aux journées organisées par l’ACPR, c’est le sens du timing : elles interviennent toujours au cœur de débats animés. C’est encore le cas aujourd’hui avec la question de l’assurance-vie face aux taux bas. Je veux en introduction rejoindre et résumer les propos de B. Delas ce matin : les assureurs français sont solides et ont donc la capacité de conduire la double adaptation nécessaire. Tout d’abord, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser cette année, par rapport aux 1,8 % en moyenne de l’an dernier. Et ensuite, les assureurs doivent, tout en restant très attentifs à la qualité du conseil, activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants. Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance vie, nous sommes prêts à les soutenir.
J’en viens maintenant au sujet de cet après-midi dédié à l’innovation. Vous me permettrez à la fois de restreindre le champ et de l’élargir : limitation aux paiements où les innovations ont été particulièrement foisonnantes ces dernières années. Et élargissement au-delà du seul domaine de l’ACPR et du superviseur : je parlerai aussi comme banquier central, y compris de la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). La révolution numérique, portée par de nouveaux acteurs, est riche de progrès dont nous bénéficions chaque jour ; mais cette révolution pose également des questions importantes sur l’intermédiation bancaire, voire sur notre souveraineté monétaire. Je vous propose aujourd’hui de regarder en face ces questionnements (I), et d’y répondre en rappelant les deux arc-boutants de notre stratégie : garantir la confiance et soutenir l’innovation (II).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Changer d’ère : réchauffement climatique et finance

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.

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Le PIB en hausse de 0,2% et l’emploi en hausse de 0,1% dans la zone euro

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,2% dans la zone euro (ZE19) et de 0,3% dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2% dans les deux zones. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 1,2% dans la zone euro et de 1,4% dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après également +1,2% et +1,4%, respectivement, au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (après +0,5%, également, au deuxième trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 2,1% (après +2,3% au trimestre précédent).

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Les PME et TPE en France : une situation financière améliorée et un accès au crédit plus facile

Par rapport au milieu des années 2010, la situation économique et financière des PME-TPE françaises s’est améliorée. La plupart des ratios comptables permettant d’apprécier la santé des entreprises ont évolué de façon positive, tout en demeurant généralement à des niveaux moins favorables que dans les années d’avant-crise. Les TPE demeurent plus fragiles que les PME. L’accès au crédit n’a jamais été aussi aisé, tant pour les PME que pour les TPE. Les crédits sont particulièrement dynamiques et leur coût très bas. La relation PME/TPE-banque est plutôt satisfaisante et s’est améliorée au cours des dernières années. Toutefois, trois points doivent retenir l’attention : i) la question des délais de paiement ; ii) le renforcement des compétences financières des dirigeants de petites entreprises (point sur lequel la Banque de France a récemment engagé différentes actions) et iii) les défis majeurs à venir (comme la transformation numérique ou la prise en compte des questions environnementales).

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Tendances conjoncturelles du 3e trimestre 2019 : la confiance des chefs d’entreprise se maintient

Le temps reste clément dans le ciel des affaires. Après un premier semestre de reprise, suite à une fin 2018 marquée par la crise des Gilets jaunes, la tendance se confirme au troisième trimestre 2019 : la confiance des chefs d’entreprise se maintient. L’indicateur du climat des affaires (ICA) se stabilise à 99 points, proche de son niveau moyen de long terme. Cette bonne tenue de la conjoncture s’explique par une activité jugée légèrement positive. Les trésoreries restent tendues, mais se sont améliorées. Tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Les industries manufacturières et les services marchands tirent leur épingle du jeu alors que le BTP bénéficie moins de l’embellie.

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Publication du tableau de bord CEROM

Dans le cadre du partenariat Cerom, l’Iedom, l’Insee et l’AFD poursuivent leur bilan de l’économie réunionnaise dix ans après la crise de 2008 et publient trois notes sur l’emploi, le chômage et la pauvreté. Ces notes font suite aux deux publications de juillet 2019 sur le système bancaire et la croissance réunionnaise.

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Dans le cadre du partenariat Cerom, l’Iedom, l’Insee et l’AFD poursuivent leur bilan de l’économie réunionnaise dix ans après la crise de 2008 et publient trois notes sur l’emploi, le chômage et la pauvreté. Ces notes font suite aux deux publications de juillet 2019 sur le système bancaire et la croissance réunionnaise.

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 Actualités économiques locales

Le nouveau plan logement outre-mer 2019-2022 est signé

Annick Girardin et Julien Denormandie ont signé le lundi 2 décembre 2019 le nouveau plan logement outre-mer. Ce plan comporte 77 mesures réunies autour de 4 axes visant à favoriser l’accession sociale à la propriété et la production de logements. Les 4 axes présentés mettent en avant les principaux objectifs du plan logement : mieux connaitre et planifier pour mieux construire, adapter l’offre aux besoins des territoires, maîtriser les coûts et accompagner les collectivités territoriales en matière de foncier et d’aménagement. Concrètement, le plan prévoit notamment le rétablissement de l’aide à l’accession ou encore l’extension du crédits d’impôts au bénéfice des opérations de réhabilitation du parc social et l’extension de la prime à la rénovation énergétique. Dans un premier temps, un Appel à Manifestation d’Intérêt va être lancé à La Réunion pour la construction de logements locatifs intermédiaires et la création de structures collectives d’hébergement.

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La DAAF de La Réunion publie la conjoncture d’octobre 2018

En 2019, l’industrie sucrière réalise une meilleure campagne que l’année précédente. Le tonnage est proche de la moyenne décennale 2009-2018 (713 000 tonnes à Bois-Rouge et 660 000 tonnes au Gol), bien qu’un peu en deçà à l’usine du Gol. Cependant, la richesse cumulée en sucre est inférieure à la moyenne décennale et à celle de l’année 2018 (13,24% contre 13,6% en 2018). L’industrie agroalimentaire reste le premier secteur industriel de La Réunion avec 44% du chiffre d’affaires manufacturier régional. Plus précisément, l’industrie de fabrication de boissons génère le chiffre d’affaires le plus important dans le secteur, suivie de l’industrie sucrière. En 2018, 387 contrôles sur la sécurité sanitaire des aliments ont été menés auprès de 248 établissements de production ou de distribution alimentaire. Les résultats des contrôles sanitaires réalisés sont accessibles en ligne (www.alim-confiance.gouv.fr).

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De fortes disparités de consommation selon le niveau de vie à La Réunion

L’enquête budget de famille 2017 publiée par l’INSEE met en avant des disparités de consommation entre les ménages réunionnais. Ainsi, les 20% de ménages les plus aisés dépensent 3,6 fois plus que les 20% de ménages les plus modestes (contre 2,3 fois en métropole). La répartition budgétaire est également différente en fonction du revenu. Les ménages les plus aisés dépensent 24% de leur budget pour se nourrir et se loger, contre 40% pour les ménages les plus modestes. Dans l’ensemble, les ménages réunionnais consomment moins qu’en métropole avec une consommation moyenne de 1 930 euros contre 2 220 euros en métropole. Cela s’explique principalement par des revenus inférieurs.

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