La lettre de l'Institut d'émission
N°335 - Mai 2020

 

 La voix des Banques centrales

La solidarité européenne à l’épreuve de la crise sanitaire

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, lors de la Conférence numérique à l’Université Bocconi le 14 mai 2020

Mesdames et Messieurs, cari professori e studenti,

Je suis très heureux de partager ce moment avec vous. Et je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont rendu possible cette réunion virtuelle, en particulier le Recteur Gianmario Verona et le Vice-recteur Stefano Caselli, ainsi que Franscesco Daveri. Pour moi, la Bocconi représente une source majeure d’influence en faveur de l’intégration européenne. Évoquons quelques uns des grands « bocconiani » qui ont joué un rôle fondamental dans la construction de notre union économique : de Luigi Einaudi – le père des pères de l’Europe – à mon ami Mario Monti. Je voudrais également rendre hommage à Tommaso Padoa-Schioppa, disparu il y a maintenant dix ans. Dans la période difficile que nous traversons, sa vision et sa capacité à traduire les idéaux européens en initiatives concrètes – comme l’euro – demeurent des sources d’inspiration.

Aujourd’hui, je m’exprime devant vous en tant qu’Européen engagé, banquier central, mais aussi en tant qu’ami de l’Italie. Je tiens avant tout à exprimer ma profonde solidarité : l’Italie, de même que la France, a été l’un des pays le plus durement frappés par la pandémie. Je suis également bien conscient des critiques à l’encontre d’une Europe qui aurait été trop lente ou réticente à apporter son aide. Aussi, mon sujet du jour est-il ambitieux, car j’aborderai la question du prétendu manque de solidarité de l’Europe. Je démontrerai tout d’abord qu’en réalité l’Europe – et l’Eurosystème en première ligne – ont su relever le défi pendant cette phase aiguë de la crise. Mais nous devons faire davantage et je présenterai ensuite les grandes lignes d’une stratégie de sortie efficace et collective.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

La conjoncture Outre-mer en 2019 & Perspectives 2020. "Un rattrapage compromis"

Sur l’année 2019, l’évolution du climat des affaires apparait hétérogène entre les DOM. Deux types de trajectoires semblent ressortir. Dans l’océan Indien, l’indicateur du climat des affaires (ICA) est bien orienté sur l’ensemble de l’année : à La Réunion, l’activité économique retrouve une dynamique positive et une certaine stabilité après une fin d’année 2018 marquée par la crise des Gilets jaunes. À Mayotte, l’ICA est resté supérieur à sa moyenne de longue période sur l’ensemble de l’année. Cette évolution traduit un environnement économique apaisé malgré la persistance de certaines fragilités qui peuvent expliquer la volatilité de l’indicateur d’un trimestre à l’autre. La Martinique affiche également un ICA favorablement orienté en 2019, tiré à la hausse par un investissement des entreprises particulièrement dynamique. Enfin, l’activité économique à Saint-Pierre-et-Miquelon connait un regain après deux années moroses, soutenue par une saison estivale vigoureuse.

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La pandémie accroît les risques pour la stabilité financière

Malgré les très fortes perturbations sociales et économiques résultant de la pandémie de coronavirus (COVID-19), les réponses décisives des autorités ont contribué à empêcher une paralysie du système financier. Toutefois, bien que les taux d’infection diminuent dans de nombreux pays, l’impact sur l’économie et les marchés a mis au jour et accru les vulnérabilités existantes pour la stabilité financière de la zone euro, identifiées dans la Financial Stability Review (FSR) de mai 2020 de la Banque centrale européenne (BCE). Des risques pour la stabilité financière pourraient apparaître à mesure que ces vulnérabilités, identifiées dans des numéros antérieurs de la Revue, interagissent avec la pandémie. Il s’agit notamment de prix d’actifs valorisés à des niveaux élevés, de fonds d’investissement fragiles, de la soutenabilité de la dette souveraine et de celle des entreprises, et de la faible rentabilité des banques.

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Rendre les économies plus résistantes aux récessions

Le monde est en proie à la pandémie de COVID-19 et le Grand confinement qui s’en est suivi a plongé de nombreux pays dans une profonde récession, plus grave que celle consécutive à la crise financière mondiale de 2008-09. Les gouvernements et les banques centrales du monde entier ont réagi en prenant de fortes mesures discrétionnaires (ponctuelles et spécifiques) sur le plan budgétaire et monétaire pour atténuer les répercussions économiques de la propagation du coronavirus. Les stabilisateurs automatiques en place (impôts sur le revenu, indemnités de chômage, allocations familiales, etc.), qui diffèrent d’un pays à l’autre, ont en règle générale fonctionné librement, offrant une protection supplémentaire.

Cependant, compte tenu des niveaux exceptionnellement bas des taux d’intérêt et des sommets historiques de la dette publique dans de nombreux pays, comment les pays avancés peuvent-ils se préparer et réagir au mieux à de futures récessions ?

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Impact économique immédiat de la crise sanitaire à La Réunion

Dans le cadre du partenariat CEROM, l’Insee, l’AFD et l’IEDOM ont collaboré pour réaliser un exercice d’évaluation de l’impact de la crise sanitaire actuelle au niveau local. La perte d’activité liée au Covid-19 est ainsi estimée à 28 % à La Réunion. Le poids plus important du secteur public dans l’économie réunionnaise permet d’amortir légèrement cette perte d’activité par rapport au niveau national (perte estimée à 33 %). Les secteurs contribuant le plus à la perte d’activité sont le commerce (6 points) et le BTP (5 points). Le chômage partiel concerne 56 % de l’emploi salarié privé à fin-avril. Les prêts bancaires garantis par l’État ont été fortement sollicités (376 millions d’euros préaccordés au 24 avril).
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Une chute historique du climat des affaires à La Réunion

L’Iedom présente les premiers résultats de son enquête de conjoncture relative au 1er trimestre 2020. Les chefs d’entreprise portent, sans surprise, un jugement très défavorable sur la conjoncture économique de ce début d’année. L’Indicateur du climat des affaires (ICA) chute de 29 points et s’établit à 71 points au premier trimestre 2020, son niveau le plus bas depuis le lancement de l’enquête. Ce résultat est principalement lié aux anticipations très négatives concernant le second trimestre. Les conséquences sur l’emploi apparaissent pour l’heure limitées grâce au télétravail et au chômage partiel, mais les perspectives des chefs d’entreprise en termes d’évolution de leurs effectifs salariés pour le deuxième trimestre sont néanmoins en baisse.
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Forte hausse des effets impayés dans les économies ultramarines

Suite à la mise en place du confinement, les effets impayés sont en forte hausse. Aussi bien le nombre que le montant des impayés progressent sur le bimestre mars-avril. À La Réunion, le nombre de rejets est en hausse par rapport au bimestre janvier-février 2020 ( +45 %), mais aussi par rapport au bimestre mars-avril 2019 (+28 %). Les montants impayés sont également en hausse vis-à-vis des deux périodes : +61,9 % par rapport à janvier-février 2020 et + 18 % par rapport à mars-avril 2019.
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 Actualités économiques locales

La CER BTP publie une note flash sur l’impact de la crise sanitaire dans le secteur BTP

La reprise des chantiers s’organise progressivement suite à l’arrêt complet de l’activité de construction durant le confinement. Les professionnels estiment une reprise des chantiers entre 15 et 30 % au 20 avril. La fédération des Promoteurs Immobiliers a redémarré 85 % des chantiers (1 500 logements). L’industrie des matériaux redémarre également. La prévision de production pour les trois filières (BPE, granulats et préfabriqué) se situe entre 25 et 40 % de l’activité normale. 13 000 salariés sur les 17 000 salariés de la filière BTP à La Réunion auraient été concernés par des demandes d’activité partielle.
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Les conditions de logement à La Réunion : moins souvent en appartement qu’en métropole, mais des problèmes persistants

28 % des Réunionnais vivent en appartement. C’est moins qu’en métropole où 37 % de la population vit en appartement. En revanche, les Réunionnais vivent plus souvent dans un logement sur-occupé, en particulier dans les quartiers les plus urbains. Le problème le plus rencontré par les habitants est l’humidité (51 %), loin devant le bruit (32 %), la difficulté à maintenir une bonne température (29 %) et la taille insuffisante du logement (19 %). 110 000 personnes, soit 13 % des Réunionnais estiment accumuler au moins trois de ces problèmes contre 2 % en métropole.
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De très hauts revenus presque aussi nombreux qu’en province

En 2017, à La Réunion, 5 100 personnes vivent dans un ménage percevant de très hauts revenus. Elles font partie des 1 % de la population la plus aisée. La part de la population réunionnaise avec de très hauts revenus est presque égale à celle de province (0,6 % contre 0,7 %). Les montants perçus sont également équivalents à ceux perçus par les personnes les plus aisées de province. Ces revenus sont généralement issus d’activités non salariées. Les ménages concernés sont plus souvent des couples, plus âgés et propriétaires de leur résidence principale. Le Nord et l’Ouest de l’île rassemblent les deux tiers des personnes à très hauts revenus.
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