La lettre de l'Institut d'émission
N°320 - Août 2019

 

 La voix des Banques centrales

Réunion du Conseil des gouverneur du 25 juillet 2019

À l’issue de la réunion du 25 juillet 2019 du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale européenne, Mario Draghi a déclaré lors de sa conférence de presse : "Au terme de notre examen régulier de la situation économique et monétaire, nous avons décidé de laisser les taux d’intérêt directeurs de la BCE inchangés. Nous prévoyons qu’ils resteront à leurs niveaux actuels, ou à des niveaux plus faibles, au moins pendant le premier semestre 2020" (...). "Nous entendons poursuivre les réinvestissements, en totalité, des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance acquis dans le cadre du programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP) pendant une période prolongée après la date à laquelle nous commencerons à relever les taux d’intérêt directeurs de la BCE" (...)."Le Conseil des gouverneurs a également souligné le besoin d’une orientation très accommodante de la politique monétaire pendant une période prolongée dans la mesure où les taux d’inflation, à la fois enregistrés et projetés, ont été constamment inférieurs aux niveaux correspondant à son objectif." (...) "Dans ce cadre, nous avons chargé les comités concernés de l’Eurosystème d’examiner différentes options, notamment les possibilités de renforcer nos orientations sur la trajectoire future des taux d’intérêt directeurs (forward guidance), des mesures compensatrices, comme la mise au point d’un système de paliers pour la rémunération des réserves, et des scénarios relatifs à l’encours et à la composition d’éventuels nouveaux achats nets d’actifs. Les informations disponibles depuis la dernière réunion du Conseil des gouverneurs, début juin, indiquent que, si de nouvelles créations d’emplois et la hausse des salaires soutiennent toujours la capacité de résistance de l’économie, le ralentissement de la croissance mondiale et la faiblesse des échanges commerciaux continuent de peser sur les perspectives de la zone euro. De plus, le maintien prolongé des incertitudes, liées aux facteurs géopolitiques, à la menace protectionniste croissante et aux vulnérabilités sur les marchés émergents, altère le climat économique, en particulier dans le secteur manufacturier. Dans cet environnement, les tensions inflationnistes demeurent limitées alors que les indicateurs relatifs aux anticipations d’inflation se sont contractés. Par conséquent, un degré important de relance monétaire reste nécessaire" (...).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Bloc-notes Eco de la Banque de France : Comment renforcer le filet de sécurité mondial face à la montée des risques ?

Le filet de sécurité mondial ou Global Financial Safety Net (GFSN) est un ensemble de mécanismes et d’instruments visant à procurer une assurance pour prévenir ou traiter les crises de balance des paiements en fournissant de la liquidité internationale. Il se compose des réserves de change, des accords de swap entre banques centrales, des ressources du FMI, et des arrangements financiers régionaux.

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FMI : Mise à jour des perspectives de l’économie mondiale de juillet 2019 - Une croissance mondiale encore languissante

[...] "Depuis l’édition d’avril dernier des PEM, les États-Unis ont encore relevé leurs droits de douane sur certaines importations chinoises, et la Chine a riposté en augmentant les siens sur une série d’importations américaines. [...] Les chaînes mondiales d’approvisionnement en technologies ont été menacées par la perspective de sanctions américaines, l’incertitude liée au Brexit a persisté et la montée des tensions géopolitiques a orienté à la hausse les prix de l’énergie. [...]"

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Les stagiaires 2019 de l’IEDOM reviennent sur leur expérience

L’agence IEDOM de Martinique accueille chaque année plusieurs stagiaires de différents niveaux universitaires dans ses services. Cette année, l’agence a accueilli 5 stagiaires aux profils variés. Aux Entreprises, Cédella LEBRETON, en master d’économie et gestion des entreprises et collectivités, est venue compléter l’équipe d’analystes financiers. Soukaïna BOUGFA, Manuel MOLONGO et Ali EL MORABIT ont appuyé les agents du service Particuliers lors du traitement des dossiers de surendettement. Chrismaëlle LAURENCIN-FELICIA a travaillé au service Études à la campagne de recrutement des entreprises participantes à l’enquête de conjoncture.
L’IEDOM remercie vivement ces stagiaires pour leur collaboration précieuse et leur souhaite beaucoup de réussite dans la suite de leur parcours professionnel et/ou universitaire.

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La série de billets « Europe » est désormais complète

Depuis leur introduction fin mai, plus de 53 000 nouveaux billets de 100€ et près de 1000 nouveaux billets de 200€ ont été mis en circulation à la Martinique. La mise en circulation de ces nouvelles coupures complète la série dite « Europe » démarrée avec le billet de 5 € en 2013. Les nouveaux symboles de sécurité (le numéro émeraude, les hologrammes, le relief) figurent bien sur ces nouveaux billets dont la lisibilité a été améliorée. À cet égard, l’IEDOM propose régulièrement des formations à destination des professionnels sur la reconnaissance des faux billets.

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Rencontre avec les répondants à l’enquête de conjoncture

Le service Études de l’IEDOM organise sur plusieurs semaines des rencontres avec les répondants à l’enquête trimestrielle de conjoncture. L’objectif est de rappeler le rôle et l’intérêt de l’Indicateur du climat des affaires (ICA) puis de présenter et d’échanger autour de la conjoncture actuelle. Pour rappel, le rôle des chefs d’entreprises répondant à l’enquête est crucial : une fois collectées et retraitées statistiquement, leurs réponses permettent de produire l’ICA, qui aide à l’établissement d’un diagnostic économique conjoncturel. Cette présentation autour d’un petit-déjeuner permet par ailleurs aux acteurs des différents secteurs de se rencontrer et de partager autour de leurs réussites comme de leurs difficultés.

 Actualités économiques locales

Le rhum martiniquais attire les investisseurs étrangers

Le groupe martiniquais BBS (Bellonnie & Bourdillon Successeurs, regroupant les rhums Trois Rivières, Maison la Mauny et Duquesne) appartenant à la société française Rhumantilles SAS est en passe d’être racheté par Campari, sixième groupe mondial de spiritueux. Les rhums martiniquais, les seuls à bénéficier d’une Appellation d’origine controlée (AOC), pèsent 27 % du rhum commercialisé en grande et moyenne surface en France (557 millions d’euros de ventes, +7,2% en 2018). Ce rachat s’inscrit par ailleurs dans une conjoncture plutôt porteuse pour le secteur rhumier à la Martinique : au premier semestre 2019, la Martinique a exporté 33 359 HAP (hectolitre d’alcool pur) en hausse de +4,7% par rapport au premier semestre 2018, dont 78% de rhum AOC.

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La vie chère en Outre-mer : point d’analyse

L’Autorité de la concurrence a rendu son avis concernant le fonctionnement de la concurrence en Outre-mer. Selon l’avis, l’importance des intermédiaires dans le processus d’importation et de distribution, la surreprésentation des marques nationales au détriment des marques distributeurs et les frais d’approche (transport, taxes, etc.) sont les facteurs principaux expliquant le différentiel de prix avec l’Hexagone. La facture du grossiste-importateur et le coût des frais d’approche représentent chacun 16% en moyenne du prix final supporté par le consommateur ultramarin. En outre, le rapport préconise de réexaminer les taux d’octroi de mer applicables aux produits importés et d’appliquer un taux de 0% pour les produits pour lesquels il n’existe pas d’équivalent localement. L’Autorité de la concurrence recommande également de dynamiser la concurrence sur les prix en facilitant le commerce en ligne.]. Selon l’avis, l’importance des intermédiaires dans le processus d’importation et de distribution, la surreprésentation des marques nationales au détriment des marques distributeurs et les frais d’approche (transport, taxes, etc.) sont les facteurs principaux expliquant le différentiel de prix avec l’Hexagone. La facture du grossiste-importateur et le coût des frais d’approche représentent chacun 16% en moyenne du prix final supporté par le consommateur ultramarin. En outre, le rapport préconise de réexaminer les taux d’octroi de mer applicables aux produits importés et d’appliquer un taux de 0% pour les produits pour lesquels il n’existe pas d’équivalent localement. L’Autorité de la concurrence recommande également de dynamiser la concurrence sur les prix en facilitant le commerce en ligne.

 Actualités économiques régionales

La CEPALC présente ses prévisions économiques

La CEPALC publie son bilan économique et commercial pour l’année 2019 ainsi que ses prévisions de croissance de l’activité pour l’année 2019 en Amérique Latine et à la Caraïbe. Pour l’ensemble de la zone, les projections du taux de croissance sont de +0,5%. Cependant, la région souffre d’une certaine hétérogénéité : les pays de la Caraïbe présentent les prévisions de croissance les plus optimistes (+9,9% pour la Dominique, +5,9% pour Antigua y Barbuda et +5,5% pour la République Dominicaine). À l’inverse, la CEPALC anticipe une récession dans trois pays d’Amérique Latine (-1,8% pour l’Argentine, -5,0% pour le Nicaragua et -23,0% pour le Venezuela).