La lettre de l'Institut d'émission
N°313 - Janvier 2019

 

 La voix des Banques centrales

BCE : Réunion du Conseil des gouverneurs du 24 janvier 2019

À l’issue de la réunion du 24 janvier 2019 du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale européenne, Mario Draghi a déclaré : « Au terme de notre examen régulier de la situation économique et monétaire, nous avons décidé de laisser les taux d’intérêt directeurs de la BCE inchangés. Nous continuons de prévoir qu’ils resteront à leurs niveaux actuels au moins jusqu’à l’été 2019 [...]. En ce qui concerne les mesures non conventionnelles de politique monétaire, nous entendons poursuivre les réinvestissements, en totalité, des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance acquis dans le cadre du programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP) pendant une période prolongée après la date à laquelle nous commencerons à relever les taux d’intérêt directeurs de la BCE [...]. La persistance des incertitudes, liées en particulier aux évolutions géopolitiques et à la menace protectionniste, pèse sur le climat économique. Dans le même temps, les conditions de financement avantageuses, la dynamique favorable des marchés du travail et l’accélération de la hausse des salaires continuent de soutenir l’expansion de la zone euro et le raffermissement progressif des tensions inflationnistes.[...]. Un niveau significatif de relance monétaire reste essentiel pour consolider le renforcement des tensions domestiques sur les prix et de l’inflation globale à moyen terme. Nos indications sur la trajectoire future des taux d’intérêt directeurs (forward guidance), associées aux réinvestissements du volume considérable de titres acquis, y contribueront. [...]. »

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Perspectives de l’économie mondiale, mise à jour de janvier 2019 - Une expansion mondiale en perte de vitesse

Le Fonds Monétaire international à publié sa mise à jour de janvier 2019 des Perspectives de l’Économie Mondiale (PEM). Pour l’institution « Le solde des facteurs influant sur les perspectives de croissance mondiale est négatif. » Selon ces PEM, « la croissance mondiale en 2018 est estimée à 3,7 % malgré les résultats plus faibles de certains pays, notamment en Europe et en Asie...

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Rue de la Banque n°72 - Coûts et conséquences d’une guerre commerciale : une analyse structurelle

Depuis le début de l’année, l’administration américaine a annoncé et mis en place une série de mesures protectionnistes sur des produits tels que l’acier et l’aluminium. Pour l’instant, le volume global d’échanges commerciaux concernés reste limité : en septembre 2018, les nouveaux droits de douane à l’importation ne concernaient que 3 % des importations mondiales environ.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Tendances conjoncturelles : l’indicateur du climat des affaires se détériore

L’IEDOM a publié ses Tendances conjoncturelles pour le troisième trimestre 2018. Au cours de cette période, l’indicateur du climat des affaires s’est dégradé de 4,2 points pour s’inscrire, sous sa moyenne de longue période, à 96,5. Les chefs d’entreprises font état d’une hausse des charges d’exploitation et des difficultés de trésorerie. Dans ce contexte, ils déclarent réduire leurs effectifs. S’ils n’attendent pas une amélioration sensible de l’activité, ils anticipent néanmoins une réduction des délais de paiement.

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L’activité financière parvient à se stabiliser

Début janvier, l’IEDOM a présenté dans une nouvelle publication l’évolution du financement bancaire de l’économie en Martinique au 31 décembre 2017. En 2017, l’activité économique a faiblement progressé. La baisse des investissements et des dépenses des administrations publiques (-3,4 % des encours sur un an) a limité l’impact du rebond observé dans le secteur de l’investissement privé (+6,5 % des encours sur un an) et du dynamisme de la consommation (+7,3 % des encours sur un an).

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 Actualités économiques locales

Simplification du régime de l’indivision en Outre-mer

Fin décembre, un texte de loi en faveur d’un dispositif simplifié, visant à lutter contre des situations d’indivision successorale complexe, a été adopté par l’Assemblée et le Sénat. Ce dispositif dérogatoire, applicable jusqu’au 31 décembre 2028, permet de sortir de certaines situations d’indivision. Selon Annick Girardin, ministre des Outre-mer, ce décloisonnement des héritages permettra de contrer les effets négatifs sur le développement économique et social liés au gel des biens fonciers. En Martinique, 26% du foncier privé est géré en indivision.

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Démographie : nouvelle baisse de la population martiniquaise selon l’INSEE

Au 1er janvier 2018, la population légale en Martinique est estimée à 371 246 habitants. En deux ans, le territoire aurait perdu plus de 5 000 habitants. La baisse de la population s’accentue : entre 2011 et 2016 elle s’établit à -0,8 % par an contre -0,3 % sur la période 2006-2011. En cause, un déficit migratoire élevé dû aux départs des jeunes en âge de procréer, le ralentissement de l’accroissement naturel et la hausse du nombre de décès, résultante directe du vieillissement de la population. La publication complète de l’INSEE est consultable en ligne.

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L’autorité de la concurrence fait le point sur le bilan de 2009

À la demande du gouvernement, une délégation de l’Autorité de la concurrence réalise actuellement une mission, afin d’établir un bilan sur les prix pratiqués par la grande distribution en Martinique et dans les DOM depuis 10 ans. L’impact de la loi Lurel de 2012 et de la loi égalité réelle de 2017 sera également mesuré. L’écart des prix entre les DOM et l’Héxagone demeure structurellement très marqué. En 2015, le niveau général des prix est 12,3 % plus élevé en Martinique. Malgré un taux de pauvreté qui s’établit à près de 40 % en Martinique (contre 15 % dans l’Hexagone), les prix continuent d’augmenter (+0,6 % en 2017), principalement tirés à la hausse par le coût de l’énergie et des denrées alimentaires (respectivement +7,5 % et +1,1 % sur un an), creusant les inégalités. Les résultats de l’étude seront communiqués lors du premier semestre 2019.

 Actualités économiques régionales

La Banque Mondiale met en lumière le travail informel dans la Caraïbe

La Banque Mondiale a publié ses prévisions économiques régionales pour 2019. Dans l’espace Amérique latine - Caraïbes, la Caraïbe connait les taux de croissance les plus élevés. Cette tendance se confirme jusqu’en 2021. Néanmoins, la prépondérance du travail informel sous-évalue d’un tiers le PIB. Le travail informel prévaut notamment en Haïti où il représente 61 % du PIB. Dans le reste de la Caraïbe, il reste relativement limité (14 % aux Bahamas, 17 % à la Barbade). La persistance du travail informel résulte notamment d’une mauvaise gouvernance, d’un climat des affaires peu propice au développement économique, d’une libéralisation parfois trop accrue et d’un manque d’investissement public dans le capital humain. Dans l’Outre-mer français, on recense des entreprises informelles principalement dans le secteur du BTP et des services. Mayotte est l’espace le plus touché avec deux tiers de ses entreprises marchandes œuvrant dans le milieu informel.

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L’Europe pour financer le développement routier à St-Vincent

La Banque de développement des Caraïbes (CARIBANK) va mener un programme de gestion des routes à St-Vincent-et-les-Grenadines, financé par l’UE à hauteur de 18,4 millions de dollars caribéens. Ce programme s’inscrit dans la lutte contre les effets du réchauffement climatique, la hausse de la résilience des agriculteurs fragiles et la stimulation économique de l’archipel.