La lettre de l'Institut d'émission
N°XX - Mars 2020

 

 La voix des Banques centrales

Quelle souveraineté financière dans un monde numérique ?

Les 8èmes rencontres de France Payments Forum - Mardi 3 mars 2020
Keynote de clôture de la matinée de Denis Beau, Premier sous-gouverneur de la Banque de France.

Nous vivons désormais dans un monde de plus en plus digital, dans lequel le progrès technique permet la commercialisation de nouveaux biens et services qui prétendent simplifier mais aussi enrichir nos modes de vie. Dans le domaine de la finance comme ailleurs, l’innovation semble ainsi avoir poursuivi un processus historique visant à la rendre pratiquement invisible : « Au terme de son évolution, la machine se dissimule » (St Exupéry, Terre des hommes). Derrière cette apparente simplification se cache cependant une mutation profonde des activités financières, de leur écosystème et de leur intégration internationale. Cette mutation soulève de nombreux défis pour notre souveraineté nationale et européenne, c’est-à-dire fondamentalement notre capacité à préserver et imposer nos choix collectifs en matière de stabilité, d’efficacité et d’équité du système financier. 
Comme banquier central et superviseur, je sers une institution qui a été chargée par le législateur de contribuer à faire respecter ces choix, en veillant à la stabilité du système financier et plus particulièrement dans le domaine des systèmes et moyens de paiement, qui est l’objet de cette conférence, à leur sécurité et à leur bon fonctionnement. Je ne peux donc rester indifférent à la montée de ces défis pour notre souveraineté. Je voudrais donc partager avec vous maintenant quelques réflexions sur le contenu de ces défis et la contribution que peuvent apporter les banques centrales pour bien les relever.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

L’OCDE fait le point sur les perspectives de l’économie mondiale lors du sommet du G20

En amont du sommet virtuel du G20 qui s’est tenu hier, le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría a dévoilé les dernières estimations de l’OCDE. Elles montrent que le confinement affectera directement les secteurs représentant jusqu’à un tiers du PIB dans les plus grandes économies. Chaque mois de confinement entraîne une perte de 2% dans la croissance du PIB annuel. Le secteur du tourisme est, à lui seul, exposé à une chute de l’activité qui s’élève à 70%. De nombreuses économies se dirigent vers une récession. Cela est inévitable dans la mesure où nous devons continuer à lutter contre la pandémie tout en mobilisant tous nos efforts afin de restaurer une activité économique normale dès que possible.

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Les émissions de CO2 dans le commerce international

L’article présente un portrait du commerce international établi à partir des émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à la production et à la commercialisation des biens et services échangés. Il s’agit de tenir compte non seulement du CO2 émis sur le territoire national d’un pays, issu de la production locale, mais aussi de celui exporté ou en provenance des importations. Ainsi, alors que la Chine exporte des émissions de CO2, les États‑Unis en importent. Plus généralement, les pays avancés consomment plus de CO2 qu’ils n’en émettent, contrairement aux pays émergents ou producteurs de matières premières. Ces écarts s’expliquent notamment par la composition sectorielle des échanges. D’autres facteurs comme l’échelle (taille économique ou population), l’efficacité des systèmes productifs en matière d’émission ou encore l’insertion dans les chaînes de valeur mondiales influent également sur les niveaux d’émission.

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L’IEDOM se mobilise pour les entreprises face à la crise engendrée par la pandémie de COVID-19.

Retrouvez ici toutes les mesures et contacts utiles si votre activité est impactée par le coronavirus.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Des taux de crédits aux particuliers stables à fin 2019

Au quatrième trimestre 2019, le taux moyen des crédits à l’habitat recule imperceptiblement à 1,48 % (-1 pdb), le taux moyen observé dans l’Hexagone fléchissant davantage à 1,23 % (-12 pdb). Le taux moyen des nouveaux prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation présente quant à lui une très légère hausse à 3,85 % (+1 pdb). L’écart avec le taux moyen pratiqué au niveau national se creuse légèrement (+17 pdb). A contrario le taux moyen des découverts aux particuliers s’inscrit en forte hausse pour s’établir à 9,18 % (+125 pdb). L’écart constaté avec la France hors DOM demeure très important (+364 pdb).

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Conjoncture fin 2019 : le calme avant la tempête

L’IEDOM de Martinique a publié ses Tendances conjoncturelles pour le quatrième trimestre 2019. L’indicateur du climat des affaires (ICA) s’inscrit en hausse (+1,0 point). Il s’établit au-dessus de sa moyenne de longue période à 102,8 points, ce qui signifie que, selon les chefs d’entreprise, la conjoncture demeure favorablement orientée. La hausse de l’ICA tient principalement à la hausse du solde d’opinions concernant les prévisions d’investissement dans les douze prochains mois et du solde des opinions sur la trésorerie. En outre, le solde d’opinions sur l’activité suggère que la production des entreprises est stable par rapport au trimestre précédent. Il faut toutefois noter que cette publication, disponible en ligne ici, repose sur une enquête réalisée auprès des entreprises avant les développements liés à la crise du coronavirus.

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Coronavirus : les aides publiques aux entreprises

Le gouvernement a mis en place des mesures de soutien immédiates aux entreprises (remises d’impôts directs, rééchelonnement des crédits bancaires, etc) consultables ici ou sur le portail « mes questions d’entrepreneur » de la Banque de France. Pour être accompagnées dans leurs démarches, les entreprises peuvent contacter leur référent unique de la DIRECCTE à l’adresse suivante : dd-972.direction@dieccte.gouv.fr. Par ailleurs, afin de sécuriser un découvert ou des lignes de crédit à court terme, les entreprises peuvent déposer leur numéro de mobile à l’adresse www.bpifrance.fr ou contacter la BPI au 09.69.37.02.40. Enfin, pour consulter les mesures d’aides prises par la Collectivité territoriale de Martinique une adresse est disponible ici.

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Coronavirus : les mesures mises en place par l’IEDOM Martinique

L’IEDOM Martinique a mis en place un dispositif gratuit pour vous accompagner et éviter que vous ne restiez seul face à vos difficultés. Quelle que soit la taille de votre entreprise :
- vous pourrez bénéficier de notre réseau de correspondants TPE/PME, pour vous accompagner et vous orienter vers les organismes professionnels susceptibles d’apporter une réponse à vos besoins. Pour de plus amples informations sur le rôle de nos correspondants TPE/PME cliquer ICI.
- si votre banquier ou votre assureur crédit oppose un refus ou ne répond pas à votre demande de financement, nous pouvons engager à votre demande une procédure accélérée de médiation du crédit afin de trouver ensemble la meilleure solution possible à vos difficultés.
- pour faciliter le dialogue entre vous et vos partenaires financiers, seulement si vos difficultés de financement ou d’assurance-crédit ont été provoquées par la crise sanitaire actuelle, nous vous offrons la possibilité de bénéficier d’un rapport synthétique d’analyse de sa situation financière ce qui démontrera le caractère ponctuel des difficultés rencontrées. Vous ne pourrez toutefois exercer cette faculté, que si vous êtes en mesure de fournir les liasses fiscales de 2 exercices comptables successifs (ex : 2017 et 2018 ou 2018 et 2019) et que votre activité ou la forme juridique (sont exclus les entreprises individuelles, les SNC et les GIE) de votre entreprise sont éligibles à cette analyse.
Quelles sont les démarches à entreprendre ? Nos correspondants TPE/PME sont joignables sur simple appel téléphonique du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 16h30 au numéro suivant : 0696 22 24 19. Pour bénéficier de l’intervention rapide du médiateur de crédit et obtenir en toute confidentialité votre rapport d’analyse financière, il vous suffira de nous adresser une simple demande en ayant soin de nous communiquer vos numéros SIREN et coordonnées téléphoniques à l’adresse suivante : mediation.credit.972@iedom-martinique.fr. Nous nous engageons à vous recontacter dans un délai maximum de 1 jour ouvré pour la poursuite de la procédure.

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Coronavirus : le plan de continuité de l’IEDOM Martinique

Afin de respecter les dispositions prévues par le décret n°260 du 16 mars 2020 et à la loi du 23 mars 2020 sur l’entrée en vigueur d’un état d’urgence sanitaire, l’IEDOM Martinique a déclenché son plan de continuité d’activité. L’accueil au public est fermé. Des dispositions ont été prises pour accompagner les entreprises. Un numéro dédié (06.96.22.24.19) ainsi que des adresses de contacts permettent de recueillir les sollicitations du médiateur du crédit (mediation.credit.972@iedom-martinique.fr), du conseil TPE (TPE972@iedom-martinique.fr), et du service Entreprises pour la cotation des entreprises (bilans.entreprises@iedom-martinique.fr).

 Actualités économiques locales

Reprise du quotidien France-Antilles par Xavier Niel

L’offre de reprise de France-Antilles par NJJ Press, filiale média de la holding personnelle de Xavier Niel, a été validée par le tribunal de commerce de Fort-de-France le 17 mars 2020. L’opération a prévu de maintenir 126 des 234 salariés du groupe. NJJ prévoit par ailleurs de centraliser la production à la Guadeloupe. Le transport des journaux jusqu’en Martinique serait opéré par voie maritime ou aérienne. En Guyane, la société envisage de sous-traiter l’impression et la diffusion du quotidien. Sur les 8 millions nécessaires à ce projet de rachat, NJJ Press contribuerait à hauteur de 3,5 millions d’euros. Le reste proviendrait de subventions publiques, notamment du ministère de la Culture et des collectivités territoriales (Martinique et Guadeloupe), ainsi que d’un prêt du Fonds de développement économique et social.

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Rachat des activités de la Société Générale aux Antilles

Après des négociations commencées en juillet 2019, la Société Générale (SGBA) a cédé 100 % de ses activités aux Antilles-Guyane à MyMoneyBank, un établissement de crédit détenu par la société d’investissements américaine Cerberus Capital Management. Le groupe MyMoneyBank est déjà présent aux Antilles via ses sociétés d’investissement SOMAFI-SOGUAFI. Pour rappel, la SGBA est présente en Guadeloupe (3 agences, un centre d’affaires, un espace pro et 9 DAB), en Martinique (2 agences, un centre d’affaires, un espace pro et 3 DAB) et en Guyane (un centre d’affaires). Elle compte 17 000 clients, particuliers et entreprises, et 130 salariés.

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Nouvelle hausse des immatriculations en 2019

En 2019, 15 853 voitures particulières neuves ont été immatriculées à la Martinique, soit une augmentation de 3,2 % par rapport à 2018. Il s’agit de la sixième année consécutive de croissance du marché. La forte hausse des immatriculations au quatrième trimestre (+93,7 %) a permis de rattraper un début d’année moins dynamique. Toutefois, cette hausse reflète également des immatriculations anticipées réalisées par les concessionnaires sur des voitures non vendues, dont le but est de faire échapper ces dernières au nouveau barème de malus en application depuis le 1er janvier 2020. Pour rappel, le taux d’équipement en véhicule à la Martinique est de 42 automobiles pour 1000 habitants, en hausse de 14 points sur 5 ans. Tant le dynamisme des ventes que la baisse du nombre d’habitants ont contribué à cette hausse.

 Actualités économiques régionales

Covid-19 : la croissance 2020 révisée à la baisse

Selon les estimations de la CEPALC, la croissance de l’activité dans la région Amérique Latine et Caraïbe devrait être révisée à la baisse en 2020, de +1,3 % en taux de croissance annuel moyen à -1,8%, suite à la crise du coronavirus. Selon l’institution, la crise pourrait ainsi entraîner une hausse du chômage dans les pays de la région de +10 points de pourcentage. A noter que dans la Caraïbe, c’est la baisse de la demande de services touristiques qui affecterait le plus fortement les économies. En effet, la Commission estime que si l’interdiction de voyager se poursuivait sur une durée de trois mois, l’activité touristique dans la région se contracterait de 25 % en 2020.