La lettre de l'Institut d'émission
Novembre 2021

 

 La voix des Banques centrales

Innovation numérique : quel rôle pour les banques centrales ?

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France – Paris 8 novembre 2021

Mesdames, Messieurs,

C’est toujours un grand plaisir pour moi de m’exprimer au Singapore Fintech Festival, et je tiens à remercier ses organisateurs, Ravi Menon et la Monetary Authority of Singapore (MAS). Je vous parle aujourd’hui depuis Paris, mais j’attends avec impatience de pouvoir revenir à Singapour pour poursuivre nos échanges.

L’innovation n’est peut-être pas la première chose qui vient à l’esprit quand on pense aux banques centrales. Nos institutions existent depuis longtemps : la MAS vient de fêter ses cinquante ans – et je profite de cette occasion pour lui adresser mes félicitations pour ce golden Jubilee – et la Banque de France a plus de deux siècles d’existence. On nous associe davantage à la stabilité qu’à la disruption... Cependant, l’innovation numérique est en passe de bouleverser l’ensemble du système financier. Nous devons donc embrasser ces changements, tout en préservant un aspect central : la stabilité du système financier. Innovation et stabilité peuvent sembler contradictoires à court terme ; mais elles sont complémentaires via une valeur commune, une pierre angulaire : la confiance. La confiance du grand public dans la monnaie.

Pour une mise en œuvre efficace de ces deux principes d’innovation et de stabilité, un cadre de coopération est nécessaire. Je vais me concentrer ici sur la manière dont ces principes peuvent être mis en pratique, en examinant tout d’abord comment la réglementation peut traiter ces nouveaux risques, puis comment les banques centrales peuvent favoriser l’innovation, avec l’exemple des monnaies numériques de banque centrale.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Évolutions économiques, financières et monétaires récentes

Au niveau mondial, la croissance de l’activité économique s’est poursuivie, mais à un rythme qui se ralentit sensiblement en raison d’une combinaison de facteurs, notamment des goulets d’étranglement persistants au niveau de l’offre. Les données de l’indice des directeurs d’achat pour août et septembre 2021 vont dans le sens d’un ralentissement de la dynamique dans les économies avancées, qui est toutefois restée supérieure à sa moyenne historique, tandis qu’elle a fléchi dans les économies de marché émergentes.

Dans le même temps, les délais de livraison des fournisseurs au niveau mondial se sont maintenus à des niveaux record en septembre, principalement en raison de la forte demande. La croissance du commerce mondial a également continué de se modérer, à partir de niveaux toujours élevés toutefois.

Les tensions sur les prix demeurent élevées en raison de l’accélération de la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, reflétant le rebond par rapport aux bas niveaux de prix enregistrés immédiatement après le début de la pandémie de coronavirus (COVID-19). La plupart des tensions sur les prix sont jugées comme étant de nature temporaire.

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Une flambée des cours des métaux susceptibles de retarder la transition énergétique

Lukas Boer, Andrea Pescatori, Martin Stuermer et Nico Valckx - le 10 novembre 2021

Les besoins en énergie propre pourraient alimenter la hausse des cours du cuivre, du nickel du cobalt et du lithium pendant des années dans le cadre d’un scénario à zéro émission nette.
Le tournant historique que le monde a pris en faveur d’une réduction des émissions de carbone devrait susciter une demande sans précédent de certains des métaux les plus essentiels pour la production et le stockage des énergies renouvelables dans un scénario à zéro émission nette d’ici à 2050.

La flambée des cours qui en résulterait pour des matériaux tels que le cobalt et le nickel serait synonyme de prospérité pour certains des pays qui en sont les principaux exportateurs, mais l’envolée des coûts pourrait durer jusqu’à la fin de la décennie et compromettre ou retarder la transition énergétique.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Baisse des taux des crédits aux entreprises, hors découverts, au 3e trimestre 2021

L’IEDOM Martinique a publié l’évolution des taux des crédits aux entreprises au 3e trimestre. Le taux moyen des crédits immobiliers atteint 1,17 %, son niveau le plus bas depuis 2011. Le taux moyen des crédits à l’équipement est en baisse (-17 pdb) à 1,59 %. Concernant le taux moyen de découvert, il augmente à 7,03 % (soit + 110 pdb), son taux le plus élevé depuis 3 ans.

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Recul généralisé du coût du crédit aux particuliers au 3e trimestre 2021

Selon la publication de l’IEDOM Martinique sur les taux de crédits aux particuliers, le montant moyen des crédits à l’habitat diminue à 145 000 euros, pour un taux en légère baisse à 1,30 % (- 6 pdb). Une baisse similaire est observée sur le taux moyen des prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation, à 3,69 %. Concernant le taux moyen des découverts, il baisse de 43 pdb, atteignant son plus bas niveau, à 7,32 %.

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 Actualités économiques locales

- Publication du rapport de la Chambre régionale des comptes sur la CTM.

La Chambre régionale des comptes (CRC) a publié un rapport d’observations définitives sur la gestion de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) de 2015 à 2020. Elle y indique que, malgré des ressources importantes, la situation financière de la CTM s’est dégradée sur la période, à cause d’un endettement en hausse, d’une trésorerie insuffisante, et de l’aggravation d’importants retards d’amortissement des bâtiments hérités de la fusion de la Région et du Département. La CRC a formulé 16 recommandations, dont la moitié au titre de la mise en conformité des comptes et l’autre moitié au titre de l’amélioration de la performance.

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- Des entreprises plus nombreuses à répercuter la hausse des prix

Selon les estimations avancées de l’enquête de conjoncture de l’IEDOM Martinique au 3e trimestre, 86 % des entreprises interrogées déclarent une hausse de leurs prix. Cette hausse est en moyenne de +17 %. Les derniers chiffres d’inflation connus en Martinique (+2,8 % en glissement annuel en juillet 2021) montrent une accélération de la hausse des prix. La reprise au niveau mondial a intensifié la pression sur les prix des matières premières : en un an, le cours de l’acier a augmenté de plus de 40 %, celui du bois de plus de 60 %. Le prix de l’énergie a également fortement augmenté : entre novembre 2020 et novembre 2021, il a augmenté en moyenne de 36 % (+32 % pour le sans-plomb, +39 % le gazole et +37 % pour le gaz) en Martinique. À cela s’ajoute des tensions dans le transport de marchandises : le cours du container a bondi de novembre 2020 à novembre 2021 de +287 %, selon le Freightos Baltic Index.

 Actualités économiques régionales

- Des politiques publiques nécessaires pour anticiper le vieillissement de la population à venir en Amérique Latine et Caraïbes

Selon la Commission économique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CEPALC), le vieillissement de la population risque de peser lourdement sur les finances publiques des pays de la région. En effet, l’augmentation du taux de dépendance des personnes âgées dans les prochaines décennies implique un accroissement des dépenses de santé et pensions de retraite, alors que les revenus de la population active devraient demeurer constants. La CEPALC recommande donc d’introduire dès à présent des mesures pour améliorer la productivité du travail. Avec de meilleurs revenus de la population active, les recettes fiscales comme l’épargne mobilisable en fin de vie devraient augmenter.

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- Les États de la Caraïbe signent la Déclaration de Glasgow

L’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECS) s’est engagée dans la Déclaration de Glasgow (COP 26) à travailler avec les acteurs du secteur du tourisme en faveur d’une réduction des émissions de CO2 d’au moins 50 % d’ici dix ans. Dans la Caraïbe, les catastrophes naturelles infligent de lourds dommages à l’économie, estimés à 2,5 % du PIB par an par le FMI. Elles impactent notamment l’activité du secteur du tourisme. Or les catastrophes naturelles deviennent plus fréquentes avec le changement climatique, rendant urgente la mise en place de coûteuses politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Voir la publication du FMI