Le 6 mars 2019, la Banque du Canada (BoC) a annoncé qu’elle maintenait son taux cible à 1,75 % après trois hausses en 2018 (+0,25 % en octobre, +0,25 % en juillet et +0,25 % en janvier). Le 20 mars 2019, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de maintenir son taux directeur dans la fourchette 2,25 % à 2,50 %.

La Banque du Canada (BoC) justifie sa décision de maintien du taux cible par le ralentissement de l’économie mondiale plus prononcé et plus généralisé que prévu. Ce constat est partagé par de nombreuses Banques Centrales. Les tensions concernant le commerce international et l’incertitude pèsent lourdement sur la confiance et l’activité économique. Une résolution des conflits commerciaux améliorerait les perspectives de l’économie mondiale. Le ralentissement de l’économie canadienne a été plus marqué que les prévisions de la BoC, malgré une inflation qui se situe dans la fourchette cible de 1 à 3 %, confirmant que l’économie canadienne tourne près des limites de ses capacités.

Lors de son allocution du 7 mars 2019, Lynn Patterson, sous-gouverneure de la BoC détaille les raisons du ralentissement de l’économie canadienne en s’axant en particulier sur la faiblesse des dépenses des ménages. Cette faiblesse est portée par un ralentissement des dépenses de consommation et des dépenses de logement. La sous-gouverneure rappelle qu’après la crise la faiblesse des taux d’intérêt a conduit les ménages à s’endetter, augmentant leur vulnérabilité. Ce fort endettement des ménages les rend plus sensibles à une nouvelle hausse des taux qui risquerait de pénaliser la consommation. La consommation des ménages est responsable de la moitié de la croissance de l’économie canadienne.

Au premier trimestre, la croissance américaine à légèrement faibli malgré un marché du travail solide caractérisé par un taux de chômage faible et un taux d’emploi élevé. L’inflation a ralenti du fait d’une baisse des prix de l’énergie. Pour assurer ses objectifs d’un maximum d’emploi et de stabilité de l’inflation, la Fed a fait le choix de la patience pour déterminer les futurs ajustements de sa politique monétaire.

Sources : Banque du Canada, Federal Reserve