La pêche artisanale de Saint-Pierre-et-Miquelon connait un regain de dynamisme depuis 2017 (+35 ,7 % en 2018 après +4,0 % en 2017 et -20,0 %en 2016) pour atteindre 2 356 tonnes en 2018. Ce regain est en très grande partie attribuable à la pêche intensive du concombre de mer dont les prises ont plus que doublé depuis 2016 pour atteindre 87,8 % (soit 2 068 tonnes) des prises des pêcheurs artisans. Cette tendance devrait se confirmer en 2019. L’exploitation peu contraignante, la rentabilité de l’espèce et la présence d’une usine de transformation du concombre sur l’archipel expliquent en partie la concentration de la pêche sur cette espèce.
Les scientifiques craignent aujourd’hui une surpêche de l’espèce (100 000 tonnes à l’échelle mondiale selon la FAO (Food and Agriculture Organization), sous la pression d’une demande mondiale en constante augmentation, notamment en raison du développement de la Chine où le concombre est un ingrédient des plats traditionnels. À Saint-Pierre-et-Miquelon, un rapport de l’Ifremer paru en mai 2018 souligne, à propos du concombre de mer, que « le potentiel de renouvellement de cette biomasse est inconnu et [qu’] en se basant sur le peu d’éléments disponibles sur le cycle de vie de cette espèce, il [le cycle de vie] est sans doute fortement limité ». En outre, l’étude préconise que « l’exploitation commerciale de cette ressource doit […] demeurer très modérée, afin d’éviter l’écueil d’une exploitation de type minière ».