Page 100 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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3. LA FILIERE CANNE - SUCRE - RHUM
UNE FILIÈRE HISTORIQUE
La culture de la canne à sucre est historiquement ancrée dans la société guadeloupéenne, les premières plantations datant du 17e siècle. Principale culture en termes de nombre d’exploitations (3 470 planteurs en 2017) et de surface utilisée (13 200 hectares en 2019), elle représente 13,3 % de la valeur ajoutée du secteur primaire en 20181.
À son apogée, au milieu des années 1960, 1,8 million de tonnes de cannes étaient manipulées. Soixante ans plus tard, ce volume a été divisé par 4, atteignant 454 630 tonnes en 2021.
Depuis 2017, l’environnement légal de la filière évolue. Les quotas régissant la production sucrière dans l’Union européenne (UE) sont supprimés, tandis que la fiscalité dérogatoire appliquée aux rhums des DOM est progressivement réalignée avec le régime normal des spiritueux.
À l’échelle locale, la crise sanitaire a peu d’impact sur la coupe de la canne. Cependant, les restrictions mises en place à l’échelle mondiale modifient l’offre et la demande des produits de la filière. Les sucreries rencontrent une concurrence accrue du Brésil à l’international, tandis que les distilleries doivent composer avec des périodes de fermeture des restaurants et discothèques et de la baisse de la fréquentation touristique qui impactent leurs ventes.
La canne à sucre totalise 13,3 % de la valeur ajoutée du secteur de l’agriculture en 2018 et constitue la première culture du département avec 13 200 hectares dédiés à son exploitation en 2019 (-1,0 % par rapport à 2018)2.
L’année 2021 a été une année relativement sèche avec un déficit pluviométrique qui a atteint 60 à 80 % selon le secteur géographique. Si cette situation a été bénéfique pour la richesse saccharine, elle a, en revanche, pénalisé la croissance des tiges, d’où une diminution du volume de cannes récoltées, notamment, en Grande-Terre.
3.1 L’INDUSTRIE SUCRIÈRE
Un nouveau contexte
Depuis 1968, l’industrie sucrière évolue dans le cadre de l’Organisation commune de marché du sucre (OCM sucre). L’offre sucrière des DOM rencontre la concurrence du sucre vendu par les producteurs européens, mais aussi celui de pays tiers importé par l’UE. Depuis le 1er octobre 2017, les quotas et le prix de référence (minimum) du sucre qui régissait la production sucrière de l’UE sont supprimés de l’OCM sucre avec pour conséquence, un accroissement de la concurrence, à l’International, pour les producteurs locaux.
1 Comptes économiques définitifs, dernières données disponibles.
2 Mémento de la statistique agricole - Édition 2020 (dernière édition disponible).
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