Page 110 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe

3.4 LES PRINCIPES DE LA TARIFICATION ÉLECTRIQUE
Malgré des coûts de production plus élevés, les consommateurs paient un niveau de facture d'électricité identique à celui de la France continentale. Ce principe est celui de la péréquation à l’échelle nationale. La compensation est opérée au titre des charges de service public de l’énergie (SPE), acquittée par l’ensemble des contribuables. Il représente un montant de 2,2 milliards d’euros en 2021 pour les ZNI. En 2018, le montant prévu de la charge SPE était de 416 millions d’euros pour la Guadeloupe. Cette charge permet également à la commission de régulation de l’énergie (CRE) de financer des actions d’efficacité énergétique, permettant de compenser le coût de production élevé de l’électricité à partir d’énergie fossile. La finalité est que les ZNI atteignent une autonomie énergétique à l’horizon 2030. La Guadeloupe se doit ainsi de respecter le cadre de compensation fixé par la CRE le 17 janvier 2019. Ce document recense l’ensemble des mesures et actions éligibles à la compensation, concernant le développement des énergies renouvelables et également les économies d’énergies.
3.5 LES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN HAUSSE DANS LE MIX ÉLECTRIQUE
Répartition de la part d'électricité à partir d'énergies renouvelables dans le mix électrique
Fin 2022, la part d’énergie renouvelable dans le mix électrique atteint 35 %, progressant de +1,3 point par rapport à 2021. La puissance électrique des énergies renouvelables s’élève à 210 MW en 2022. Sous l’impulsion des filières photovoltaïque (+7,2 MW), éolienne (+15,3 MW) et surtout biomasse, l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables dans le mix électrique enregistre une hausse de 12 points entre 2020 et 2022. En effet, la tranche de la société Albioma au Moule
35 30 25 20 15 10
5 -
Source : OREC, EDF
33,70% 35%
2021 2022 Biomasse Biogaz
20,49% 21,24% 22,02% 17,59%
23,32%
2016 Géothermie
2017 2018 Hydraulique Eolien
2019 Photovoltaïque
2020
a été convertie en 2020 pour fonctionner désormais à la biomasse solide (pellet de bois). Avec un investissement de 80 millions d’euros, la société Albioma au Moule a vocation à effectuer une conversion intégrale de la centrale en visant l’abandon total du charbon afin de réduire de 87 % les émissions de gaz à effet de serre de la centrale par rapport au fonctionnement actuel et promouvoir la part renouvelable du mix énergétique. De même, la société utilise de la bagasse, qui permet de produire de l’électricité renouvelable et la vapeur basse pression, contribuant notamment à l’alimentation de la sucrerie de Gardel.
Dans le détail, on recense 16 installations hydrauliques en service en Guadeloupe au 31 décembre 2022. Le parc éolien est essentiellement installé au nord de l’île, dans les îles du sud et dans le nord Basse-Terre. Concernant les panneaux photovoltaïques, la majorité des 1 789 installations se retrouve sur les communes de Baie-Mahault, Petit-Canal, Le Moule et Saint- François (représentant 66 % de la puissance installée).
La Guadeloupe se distingue de la métropole et des autres territoires d’outre-mer par l’exploitation de la géothermie comme production d’électricité. Située à Bouillante, la centrale est la première à produire industriellement de l’électricité en France. La production d’électricité à a débuté en 1996. Avec la mise en service d’une autre unité de production, Bouillante 2, la production totale d’électricité à partie de la géothermie est de 96,4 GWh, soit 6 %.
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