Page 112 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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3. L’APPROVISIONNEMENT DE L’EAU1 3.1 CLIMAT, RESSOURCES NATURELLES ET BESOINS
La Guadeloupe dispose d’une ressource en eau plus riche qu’en France hexagonale. En effet, la ressource en eau potentiellement disponible est de 7 000 m3 par hbt/an contre 3 000 m3 en Hexagone. Les prélèvements proviennent en majorité de la Basse-Terre (90 % du volume d’eau prélevé), alors que les besoins sont localisés sur l’ensemble du territoire. Six principales prises d’eau alimentent les usines de production d’eau guadeloupéennes : Bras David à Petit- Bourg, Moustique à Sainte-Rose, Grande Rivière et Moreau à Goyave ainsi que Pérou et Grand Carbet à Capesterre-Belle-Eau.
Alors que la population diminue entre 2012 et 2020 (-0,6 % en moyenne par an), le volume d’eau prélevé augmente en moyenne de 1,9 % par an pour atteindre 104,4 millions m3. Ces prélèvements sont essentiellement destinés à l’usage d’eau potable (83 %). Cependant, certains prélèvements échappent à la comptabilisation des données de consommation, car ils relèvent de prélèvements clandestins.
405 000 400 000 395 000 390 000 385 000 380 000
Évolution du volume d'eau prélevé et de la population
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Population Volume d'eau prélevé (échelle de droite)
105 100 95 90 85 80
3
Millions de m
Parallèlement, les pertes d’eau potable
enregistrées représentent 60 % du volume d’eau potable distribué. Celles-ci sont liées en partie à l’activité sismique de l’île, qui entraîne de nombreuses fuites sur les réseaux, mais avant tout à la vétusté du réseau de distribution et de certains compteurs ainsi qu’à l’existence de raccordements clandestins. En effet, le réseau de distribution n’a pas bénéficié de travaux majeurs depuis 40 ans. Toutefois, le taux de pertes d’eau potable tend à diminuer, puisqu’il il s’élevait à 60,4 % en 2020 contre 63,3 % en 2019. C’est dans ce contexte que l’Office de l’eau2 a engagé des études d’analyse des infrastructures entre 2019 et 2022, afin de mieux identifier les fuites en vue de la reconstruction et de la réparation du réseau.
3.2 L’ÉCONOMIE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT
Au 1er janvier 2021, le prix moyen du service d’eau potable s’élevait à 3,43 € par m3, avec de fortes disparités selon les territoires. En effet, le prix du mètre cube est facturé 2,30 € à Deshaies, quand il s’élève à 3,88 € dans les communes du Nord Grande-Terre. Malgré un prix de l’eau parmi les plus élevés en France3, l’approvisionnement et la qualité de l’eau ne sont pas garantis. Face à ces problématiques, les habitants consomment en grande partie de l’eau en bouteille (50 millions de bouteilles d’eau sont vendues chaque année).
1 Source : « Eau et assainissement les chiffres clés », 2022.
2 L’Office de l’eau est un acteur majeur, dont l’article L213-13 du code de l’environnement lui confère les missions d’étude et de suivi des ressources en eau, ainsi que de l’assistance technique aux maîtres d’ouvrage dans le cadre d’actions et travaux portant sur la gestion de l’eau en Guadeloupe.
3 Source : CESE : https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2022/2022_15_gestion_eau.pdf.
Source : Observatoire de l'eau Guadeloupe.
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