Page 121 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
P. 121
hectares de cultures agricoles seraient épargnés des inondations grâce à la protection de ces écosystèmes.
Les dépenses de tourisme maritime (exemple : la plongée maritime) représentent 50 % des dépenses du tourisme total. En 2016, l’économie bleue a généré une valeur ajoutée de 307 M€, soit 4,2 % du PIB de l’archipel. De plus, l’économie bleue emploie 5 211 équivalent temps
plein (ETP), soit une part de 4,1% de l’emploi régional1.
3.2 LE FLÉAU DES SARGASSES
La quantité de sargasses dans l'océan Atlantique a atteint un niveau record entre décembre 2022 et janvier 2023, avec 8,7 millions de tonnes. En Guadeloupe, l’environnement marin est particulièrement menacé par la prolifération de ces algues. Entre janvier et mars 2023, près de 200 000 tonnes de sargasses ont été ramassées, soit quatre fois plus qu’en 2022.
La présence de sargasses a un impact sur la biodiversité, mais également sur le développement économique de l’île. En effet, les sargasses ont une incidence sur l’activité des secteurs de la pêche et de l’aquaculture, et du tourisme de manière directe et indirecte, comme les activités sportives, récréatives et de loisirs en mer (plongée, baignade), ou le transport maritime de passagers (via les liaisons inter-île et les excursions touristiques). Par ailleurs, à travers les odeurs désagréables et toxiques qu’elles dégagent, le coût croissant des ramassages (main d’œuvre, achat de machines...) ou encore la corrosion des équipements électriques et électroniques qu’elles génèrent, les sargasses constituent un coût important pour la collectivité.
En 2023, les seuils d’alerte à l’hydrogène sulfuré dégagé par les sargasses, ont d’ores et déjà été dépassés sur certaines plages très fréquentées, en particulier celles du sud de l’île.
Afin de répondre à la problématique des sargasses, un opérateur unique de lutte contre cette pollution a été créé en août 2022, sous forme d’un groupement d’intérêt public (GIP) constitué de l’État, de la Région, du Département et de la CCI de la Guadeloupe : la SARGIP. Clé de voûte de l’action publique en matière de planification, programmation pluriannuelle et de définition des priorités, le GIP s’appuie sur le « Plan Sargasses 2 », doté de 36 millions d’euros sur la période 2022-2025. Disposant de ressources plus importantes que le premier plan, il a vocation à prévenir, approfondir et lutter contre les sargasses à travers 26 mesures. Par exemple, la commune de Capesterre de Marie-Galante, qui subit 40 % des échouages de sargasses en Guadeloupe, bénéficiera d’une digue constituant un barrage à l’arrivée des algues.
En parallèle, l’ADEME Guadeloupe contribue à la thématique « sargasses » en accompagnant les pouvoirs publics et en participant aux actions de Recherche, Développement et Innovation (RDI) sur le sujet.
1 Source : étude sur l’économie bleue en Guadeloupe, Vertigo Lab.
119