Page 120 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 2.2 LES PLANS DE SAUVEGARDE ET DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
La protection de la biodiversité guadeloupéenne est régie par plusieurs plans et schémas sur le territoire. Ainsi, la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages d’août 2016 prévoit l’élaboration d’un plan d’action visant à protéger 75 % des récifs coralliens de l’Outre-mer français d’ici à 2021. Cet objectif, réaffirmé par le Plan biodiversité élaboré en 2018, a été étendu à l’ensemble des récifs coralliens français jusqu’à l’horizon 2025. Plus récemment, le Schéma Régional du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité a été intégré au Schéma d’Aménagement Régional (SAR).
Plusieurs enveloppes budgétaires viennent financer la protection de l’environnement :
 Le Fonds européen de développement régional (FEDER) y consacre 8,9 millions d’euros sur la période 2021-2027, dont 8 millions d’euros pour la mise en place d’infrastructures vertes et bleues ;
 Dans son volet « accélérer la transition énergétique », le Plan de relance déployé en 2021 à la suite de la crise sanitaire, prévoit le financement de projets de restauration écologique d'espaces naturels protégés ou dégradés sur l'ensemble de l'archipel des îles de Guadeloupe. L’État y investit près de 600 000 € ;
 Enfin, le Fonds vert, destiné à accélérer la transition écologique dans les territoires et doté 13 millions d’euros pour la Guadeloupe, verra sa mise en œuvre en 2023.
3. UN ÉCOSYSTÈME MENACÉ
Les vastes écosystèmes terrestres et maritimes contribuent à l’attractivité de la Guadeloupe, en tant qu’île à vocation touristique. De même, le bon état de santé des écosystèmes côtiers et marins guadeloupéens impacte les filières de l’économie bleue, représentant ainsi un enjeu majeur au développement économique du territoire.
3.1 LA FAUNE ET FLORE
Le bilan quinquennal de l’état des récifs coralliens publié en 2021, fait apparaître que 62 % des récifs coralliens évalués sont dégradés aux Antilles. Selon le rapport du GIEC de mars 2022, certains coraux, localisés pour la plupart dans la Caraïbe et notamment en Guadeloupe, sont cependant considérés comme prometteurs, car ils font partie des 10 à 30 % possédant la capacité de survivre jusqu’à +1,5°C de réchauffement climatique. En effet, ils sont dotés d’une plus grande résilience au réchauffement, d’où leur inscription sur la liste d’espèces prioritaires à protéger. En dépit de ces caractéristiques, la présence de certaines bactéries, considérées comme virulentes, contribue à l’altération de leur état de santé et favorise également leur fragilité.
Il est estimé1 que les récifs coralliens, mangroves et herbiers participent chaque année à la création de 114 millions d’euros de valeur ajoutée. Les principaux secteurs concernés sont le tourisme et la pêche, dont la valeur ajoutée annuelle liée aux écosystèmes coralliens génère près de 85 millions d’euros. L’importance des récifs, mangroves et herbiers se démontre également à travers leur capacité à protéger le territoire des inondations, puisqu’ils permettent d’absorber la force de la houle. Ainsi, 9 000 ménages, 180 000 m2 d’infrastructures hôtelières ainsi que 2 500
1Source : Valeur économique des services écosystémiques (récifs, herbiers, mangroves) de Guadeloupe : valeurs d'usages direct et indirects, IFRECOR, CRIOBE, UNC.
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