Page 140 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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4. LE TRANSPORT TERRESTRE 4.1 L’ORGANISATION DU RÉSEAU ROUTIER
Le réseau routier des îles de Guadeloupe représente 2 809 kilomètres. Outre 1 774 kilomètres de voies urbaines et rurales sous la responsabilité des communes, il est composé de 416 kilomètres de routes nationales (dont 300 ponts) sous l’autorité du Conseil régional et de 619 kilomètres de routes départementales (dont 200 ponts), sous la responsabilité du Conseil départemental.
4.1.1 Une fréquentation routière importante...
La fréquentation routière est en forte augmentation sur l’ensemble du réseau depuis une vingtaine d’années. Routes de Guadeloupe estime ainsi que le trafic entre la Grande-Terre et la Basse-Terre a triplé en 15 ans. La prépondérance de l’utilisation de la voiture individuelle entraîne la multiplication des points d’engorgement dans l’archipel. En plus des flux importants sur les axes, les services urbains (postes, écoles, commerces) engendrent des difficultés de stationnement sur la voie publique, ce qui accentue encore le ralentissement du trafic routier.
Selon l’ADEME1, les points de congestion du réseau routier sont particulièrement présents dans l’agglomération centrale (axes RN1 et RN5, zone d’activité de Jarry et de Providence) et sur les grands axes régionaux (La Boucan, Sainte Marie, Morne à l’eau, accès à Basse-Terre ainsi qu’à Sainte-Anne et sur la Riviera). La concentration des équipements et des emplois dans l’agglomération pontoise (Jarry, Abymes, Pointe- à -Pitre, Gosier) se traduit par un trafic routier dense (près de 100 000 véhicules par jour entre Destrelland et La Jaille) à l’origine des points de congestion. En Grande-Terre, le réseau secondaire et son offre d’itinéraires alternatifs notamment dans le secteur des Grand Fonds à l’est des Abymes, ne parvient pas à supprimer les points de congestion aux abords des agglomérations. Cette situation ne devrait pas s’améliorer compte tenu de la croissance du parc roulant et surtout du taux de motorisation des ménages.
4.1.2 ... en raison d’un service de transports publics limité2
Afin de desservir les communes guadeloupéennes, la Région et le Département proposent respectivement 10 et 77 lignes de bus. Toutefois, ces lignes ne répondent pas suffisamment aux besoins en transports collectifs. Pour preuve, 9 % seulement des actifs guadeloupéens ont recours aux transports en commun pour aller travailler, contre 16 % dans l’Hexagone. Des efforts importants doivent donc être réalisés pour atteindre les objectifs nationaux de transports collectifs, de 20 % en 2030 et 24 % en 2050.
Un projet de transport en commun en site propre (TCSP) devrait permettre la desserte des principaux pôles d’activité et d’habitat ainsi que des grands équipements urbains. Long de 45 km, il desservira la zone de Morne-À-L’eau jusqu’à Petit-Bourg, ainsi que la zone du Gosier jusqu’à Sainte-Rose. Alors que le TCSP devait initialement se voir dédier des voies uniques, il empruntera finalement les axes existants. Le chantier devrait débuter en 2024, sans précision à ce jour sur l’horizon de mise en service.
1 Faire de la Guadeloupe un archipel autonome énergétiquement dans le domaine des transports et de la mobilité. 2 Source : DEAL.
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