Page 93 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 la crise sanitaire qu’en 2020. Toutefois, elles subissent une baisse des rendements causée par une longue période de sécheresse, de mai à novembre 20211.
Seule la production de melons progresse de manière significative (+6,9 % en moyenne par an). Ce fruit s’impose aujourd’hui comme la principale culture de diversification au regard des cultures historiques que sont la canne et la banane. Elle est devenue la seconde filière d’exportation, après la banane.
Un impact limité de l’inflation
En 2022, l’augmentation des prix des fruits et légumes produits en Guadeloupe est restée contenue. Dans leur étude menée fin 20222, les services de la DAAF observent l’absence de choc à la hausse sur les prix des principales productions de la Guadeloupe. Les cas d’augmentation de prix relèvent majoritairement de conditions de productions défavorables. C’est notamment le cas de la banane plantain, de la tomate ou encore de l’igname (respectivement +28 %, +27 % et +3 % en moyenne, sur le marché de Gourdeliane3).
Ainsi, l’inflation des produits frais est principalement issue des aliments importés4. Ils subissent l’envolée des coûts de production de l’agriculture française causée par celles des prix de l’énergie et des engrais. Cependant, contrairement aux prix finaux, les prix à la production locaux augmentent légèrement depuis le 2e trimestre 2021. Ainsi, les marges des grandes et moyennes surfaces (prix au détail diminués des prix à la production) s’affaiblissent : outre une concurrence accrue et certaines stratégies commerciales, le Bouclier Qualité Prix5 limite la possibilité de répercuter la hausse des prix de production de certains fruits et légumes.
2.3 LES PRINCIPAUX DISPOSITIFS DE SOUTIEN AU SECTEUR AGRICOLE
L’agriculture guadeloupéenne bénéficie de plusieurs dispositifs de soutien financier. En 2021, 68,4 millions d’euros (67,7 millions d’euros en 2020) ont été attribués au titre du Programme d’option spécifique à l’éloignement et à l’insularité (POSEI), dont respectivement 31,6 millions d’euros et 18,1 millions d’euros aux secteurs de la banane et de la canne à sucre.
En raison de la crise sanitaire, le programme du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), prévu initialement de 2014 à 2020 a été prolongé jusqu’en 2022. Les fonds initiaux de 171 millions d’euros ont été complétés à hauteur de 44,2 millions d’euros. En parallèle, 22,5 millions d’euros supplémentaires ont été accordés dans le cadre de la Politique européenne de relance, portant l’enveloppe totale à 237 millions d’euros. Sur la période de programmation 2023-2027, 110 millions d’euros sont prévus au titre du FEADER.
Le Fonds de garantie agriculture-pêche (FOGAP), créé en 2010 à l’initiative de l’État, facilite l’accès aux crédits bancaires des entreprises des secteurs agricoles (hors canne à sucre et banane), sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture. Il offre une garantie bancaire de 80 % du montant des prêts, d’un montant maximum de 300 000 € par entreprise. La garantie peut atteindre 600 000 € en cas de regroupement d’entreprises.
1 L’état de calamité agricole a été reconnu le 11 avril 2022.
2 Agreste, « Le marché des fruits et légumes frais guadeloupéens en période d’inflation », octobre 2022. 3 Gourdeliane représente le seul marché de Gros de la Guadeloupe.
4 En 2022, l’indice des prix à la consommation des produits frais progresse en moyenne de 7 %.
5 Voir chapitre II, Section 2 – Les principaux indicateurs économiques, paragraphe 5 - Les prix.
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