Page 29 - Rapport économique 2022 - La Réunion
P. 29
2.3. LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
La recherche française dans les régions polaires et subpolaires de l’hémisphère sud se développe principalement à partir de cinq stations permanentes : Alfred-Faure dans l’archipel Crozet, Port-aux-Français dans l’archipel Kerguelen, Martin-de-Viviès sur l’île Amsterdam, et Dumont-d’Urville en terre Adélie, point de départ vers la station franco-italienne de Concordia sur le continent Antarctique. Les quatre premières sont rattachées à la collectivité des TAAF. La maintenance et la logistique des bases subantarctiques sont assurées par les TAAF, alors que l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) veille à la mise en œuvre des projets scientifiques et à leur logistique associée. L’IPEV gère également la logistique et l’entretien de la station de terre Adélie (hormis la médecine et les télécommunications) que les TAAF lui ont délégués. Une nouvelle station scientifique sur les Glorieuses a été installée en 2020 et devrait permettre d’accueillir des chercheurs français et internationaux. En 2021, l’administration des TAAF a mis en service une nouvelle station terrestre du réseau européen de positionnement par satellite, Galileo, aux îles Kerguelen. La France est le seul pays à disposer de stations scientifiques le long d’un tel gradient de latitude dans l’océan Austral et en Antarctique.
2.4. LA PÊCHE
Les TAAF administrent 2 461 014 km2 de zones économiques exclusives (ZEE), soit la deuxième de France après la Polynésie française. La pêche dans les eaux subantarctiques concerne principalement la légine, mais aussi la langouste, le poisson des glaces, le cabot, le Saint-Paul, la rouffe antarctique, soumis à des totaux admissibles de captures (TAC) et d’autres espèces non soumises à des TAC (raie et grenadier). Ces pêcheries sont gérées par l’administration supérieure des TAAF, comme la pêche aux thonidés dans les îles Éparses qui s’inscrit par ailleurs dans les orientations définies par la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI).
Les TAC, dont le but est d’éviter la surexploitation, sont définis sur avis du Muséum national d’histoire naturelle. Depuis 2019, ils sont fixés pour trois ans, tandis que leur répartition en quotas entre armateurs est réalisée chaque année. Un contrôleur des TAAF est présent à bord des navires afin de veiller au respect de la réglementation et d’acquérir des données scientifiques nécessaires à la gestion des stocks.
En 2019, un second plan de gestion de la pêcherie à la légine australe 2019-2025 a été approuvé, qui vise quatre objectifs : maintenir un haut niveau de protection de la ressource, favoriser les retombées économiques dans l’océan Indien, donner une plus grande visibilité aux acteurs, et respecter les principes de transparence et de concurrence via la procédure de sélection des navires autorisés à pêcher. Sept navires avaient été retenus par ce plan. En 2022, le tribunal administratif de La Réunion a cependant annulé plusieurs dispositions du plan. Un nouvel appel à candidatures pour la période 2022-2025 a permis de sélectionner neuf candidats : île de La Réunion II (Comata), île Bourbon (Armements Réunionnais), Mascareignes III (Armas pêche), Cap Horn I (SAPMER SA), Albius (SAPMER SA), Austral (SAPMER SA), Atlas Cove (Réunion Pêche Australe), Saint-André (Pêche Avenir) et Cap Kersaint (Cap Bourbon). Tous les armateurs sont basés à La Réunion, car la réglementation spécifique des TAAF impose d’y débarquer la totalité des captures. Pour la période 2022-2025, les TAC s’élèvent, par an, à 5050 tonnes à Kerguelen et 900 tonnes à Crozet. Il s’agit des TAC les plus importants de tout l’océan Austral pour cette espèce. La pêche à la légine est essentiellement destinée à l’exportation, principalement vers la Chine (50 %), les États-Unis (33 %) et le reste de l’Asie (9 %).
Sur l’île de Saint-Paul, la langouste était pendant 50 ans exploitée par un seul navire, l’Austral (copropriété des armements Sapmer et Armas Pêche). Depuis le 1er février 2022, le
27