Page 80 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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l’agriculture biologique, puis l’indemnité compensatrice de handicaps naturels (ICHN), et enfin des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) surfaciques et des aides à la transition agro-écologique.
3.2. LA PRODUCTION DE LAIT
La production de lait s’élève à 16,8 millions de litres en 2021, en baisse de 1,7 % par rapport à 2020. Depuis dix ans, elle reste en dessous des 20 millions et s’est réduite de 19 % par rapport à 2009. Le nombre d’élevages ayant livré du lait ne cesse de diminuer : il passe de 120 en 2007 à 59 en 2020. Le taux de couverture du marché par la production locale est de 61 % pour les produits frais et de 13 % pour le total des produits.
4. La pêche
4.1. L’ORGANISATION DE LA PÊCHE
La Réunion est l’un des principaux centres névralgiques de l’organisation de la pêche dans l’océan Indien. Le Conseil maritime ultramarin du bassin sud de l’océan Indien (CMUB), instance de concertation et d’échanges sur les sujets liés à la mer et au littoral pour La Réunion, Mayotte et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), s’est installé en 2016 à Saint-Denis. L’île fait également partie, sous l’égide de la France, de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI). Créée en 1993, cette organisation intergouvernementale réunit 31 membres et s’attache à encadrer la gestion des stocks de thons et des espèces apparentées au niveau régional. L’Accord relatif aux pêches dans le sud de l’océan Indien (APSOI) a établi le siège de son secrétariat à La Réunion en 2016. Ratifié par 8 parties26 en 2012, son rôle est de coordonner les activités de pêche non-thonière dans une zone de 30 millions de km2. La pêche réunionnaise se répartit en trois grandes catégories : la pêche artisanale, la pêche palangrière hauturière et la grande pêche industrielle dans les TAAF (cf. section 3). Les deux premières concernent principalement les poissons pélagiques27. L’aquaculture a connu plusieurs tentatives d’implantation sur l’île à partir des années 80, avec un succès mitigé et un poids assez faible sur l’ensemble du secteur.
La pêche artisanale
En 2022, la pêche artisanale réunionnaise compte au total 196 marins inscrits au rôle (226 en 2021) répartis sur 175 navires (165 en 2021). Elle se divise en deux segments : la petite pêche et la pêche palangrière côtière.
La petite pêche est composée d’une flottille de barques et vedettes de moins de 12 mètres. Les produits de cette pêche s’écoulent essentiellement sur le marché local. Son activité connait une diminution tendancielle depuis le milieu des années 2000 (baisse de 20 % des effectifs depuis 2004), qui s’explique par le vieillissement des pêcheurs professionnels ainsi que par la concurrence des plaisanciers et des pêcheurs informels. Les captures de petite pêche artisanale s’élèvent à 511 tonnes en 2021 (en baisse de 5 % par rapport à l’année précédente).
La pêche palangrière côtière est composée d’une flottille de navires d’une longueur allant de 8 à 11,9 m. L’écoulement de sa production « ultra-fraîche » s’opère indifféremment entre les établissements de transformation et d’exportation et les groupements locaux de vente. Les
26 L’Australie, la Corée du Sud, la France, le Japon, les îles Cook, l’île Maurice, les Seychelles et l’UE.
27 Espèces de poissons vivant proches de la surface ou entre la surface et les fonds comme le thon, l’espadon, le
coryphène ou certaines espèces de requin.
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