Page 78 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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Réunionnaise Interprofessionnelle Fruits et Légumes (ARIFEL). Créée en 2012, elle permet une concertation entre les acteurs pour définir la stratégie de développement de la filière. Les enjeux de l’agriculture réunionnaise, notamment liés au changement climatique, font actuellement l’objet de discussions dans le cadre de l’élaboration du Pacte et la Loi d’Orientation et d’Avenir Agricoles (PLOA). Le plan de développement POSEI s’engage à relancer la production des cultures les plus stratégiques (carottes, pommes de terre, oignons et ail) dont les techniques de production sont maitrisées mais les surfaces en culture demeurent insuffisantes pour gagner des parts de marché face aux importations.
La production locale de légumes se concentre autour de la tomate avec plus de 16 400 tonnes produite (2019); viennent ensuite les salades et les brèdes. Les importations de légumes s’élèvent à 18 650 tonnes en 2022 (source DAAF), soit une hausse de 8 % par rapport à 2021. La moitié du volume importé concerne les oignons, avec 8 623 tonnes en 2022 (-4 % par rapport à 2021). Leur origine est en majorité l’Inde (59 %) et Madagascar (28 %). Les volumes importés de pommes de terre (en provenance de la France métropolitaine essentiellement), ont atteint 4 073 tonnes en 2022, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2021.
S’agissant de la production locale de fruits, elle se concentre autour de l’ananas (14 300 tonnes en 2019), des agrumes (8 400 tonnes) et des bananes (5 200). Les exportations de fruits (3 300 tonnes en 2022) se composent essentiellement d’ananas et dans une moindre mesure des mangues, letchis et fruits de la passion. Les importations de fruits frais demeurent à un niveau élevé, à 22 650 tonnes (+3 % par rapport à 2021, source DAAF). Les agrumes représentent près de la moitié de ces importations.
La production locale assure la couverture de 68 % du marché du frais (50 % du marché globale) en légumes et 58 % des fruits (49 % du marché globale). La production agricole couvre environ 70 % du marché intérieur en produits frais locaux, tant en fruits et légumes qu’en produits animaux (DAAF, 2021).
UNE FILIÈRE BIO EN PLEIN DÉVELOPPEMENT
L’agriculture biologique ne cesse de croître : quasiment inexistante en 2005, elle représente en 2020 plus de 1 500 ha (soit 3,9 % de la SAU, contre 9,5 % au niveau national) pour plus de 400 producteurs (respectivement +22 % et +18 % par rapport à 2019)24. Les secteurs des fruits et légumes et de l’élevage de poules pondeuses constituent les productions les plus importantes en volume. La présence accrue des produits bio dans les rayons des supermarchés témoigne de la montée en puissance du secteur. La Réunion est le territoire ultramarin où l’agriculture biologique est la plus développée.
2.4. LES PRODUCTIONS TRADITIONNELLES
La filière « vanille » concerne une centaine d’exploitations (187 ha) pour une production de 4 tonnes et environ 10 tonnes de vanilles importées. Elle s’organise autour de deux structures : la Vanilleraie et la coopérative Provanille. En 2021, l’association pour la valorisation de la vanille de La Réunion (A2VR) qui regroupe les producteurs de vanille a obtenu auprès de la Commission européenne l’inscription de la « Vanille de l’île de La Réunion » dans le registre des indications géographiques protégées (IGP)25.
La production d’essence de géranium et celle des autres huiles (vétiver, baie rose...) sont regroupées au sein de la Coopérative agricole des huiles essentielles de Bourbon (CAHEB), créée
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Agence Bio, Les chiffres clés, juillet 2021.
L’Indication Géographique Protégée (IGP) identifie un produit agricole dont la qualité, la réputation, ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Elle consacre une production existante et lui confère une protection à l’échelle européenne, mais aussi internationale.
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