Page 144 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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soit le motif de déplacement, la voiture est le mode de déplacement privilégié (74,6 % des déplacements). Selon l’Insee1, en Martinique, 83,5 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 73,7 % au niveau national (hors Mayotte). Dans le même temps, seuls 7,8 % des actifs se rendent au travail en transports en commun, un chiffre bien inférieur à la moyenne nationale (hors Mayotte) de 15,8 %. La marche concerne 4,6 % des déplacements. Les deux-roues et le vélo restent, quant à eux, des modes de transport marginaux, ne représentant respectivement que 1,1 % et 0,2 % des déplacements. Une saturation du réseau routier Le regroupement du centre économique de l’île sur deux communes adjacentes, Fort-de- France et le Lamentin, entraîne la saturation du réseau routier en période de pointe. Avec la prédominance de la voiture comme moyen de transport et en l’absence d’un covoiturage développé (cf. infra), le trafic routier atteint des niveaux particulièrement élevés sur certains axes. Entre 7h00 et 8h00, la congestion est conséquente et les conditions de circulation difficiles. Pour les deux sens de circulation, le trafic atteint 140 000 véhicules en moyenne par jour sur l’A1 (entre l’échangeur de Dillon et l’aéroport), 84 000 sur la partie nord de la RN5 entre l’échangeur de Carrère et l’échangeur de Ducos, et 64 000 sur la RN1 (partie ouest) entre le rond-point de Place d’Armes et le rond-point de Mangot-Vulcin. Le niveau de saturation routier atteint 136,0 % entre l’échangeur de Dillon et le canal du Lamentin, 110,0 % entre l’aéroport et l’échangeur de Ducos (RN5) et 99,0 % entre Mahault et le giratoire de Mangot-Vulcin. Face à la congestion du trafic et aux problématiques environnementales soulevées par les émissions de gaz à effet de serre des initiatives sont lancées. Dans le cadre du plan de relance et de refondation 2021-2023, la CTM encourage le développement et l’aménagement de pistes cyclables dans 5 communes de Martinique (Fort-de- France, Basse-Pointe, le Vauclin, la Trinité et Le Diamant). Ce projet participe à la transition écologique du territoire. Ces aménagements doivent permettre de proposer une alternative verte aux difficultés liées à la forte densité de voitures en circulation. D’autre part, la CTM prévoit la construction d’une « voie interzone » entre Dillon et la zone d’activité de Champigny à Ducos pour désengorger l’autoroute A1. Par ailleurs, une jeune startup martiniquaise lance une application pour faciliter le covoiturage sur le territoire. Nommée NouLa, l’application met en relation les piétons désireux de se déplacer avec des automobilistes situés dans leur périmètre via un système de géolocalisation. Les règlements sont gérés par l’application. Le prix de départ est fixé à 0,40 euro par kilomètre. L’application pourrait se développer très rapidement grâce à la mise en place, par le gouvernement au 1er janvier 2023, d’une prime de 100€2 pour les conducteurs qui se lancent dans le covoiturage courte distance. Une pollution atmosphérique aux particules fines élevée La circulation routière élevée engendre des problèmes de pollution sonore et atmosphérique3 notamment en termes de concentration de monoxyde de carbone (38 %), de dioxyde d’azote(33 %) et de particules fines (PM10) (32 %). 1 Données issues du recensement de la population RP2018 exploitation principale, Martinique au 01/01/2021. 2 Pour plus de détail : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16213 3 Madininair, Rapport d’activité 2021. Pour le reste des émissions de monoxyde de carbone, elles proviennent à 26 % du secteur de l’énergie, 2 % de l’agriculture, 6 % pour l’industrie et 24 %pour le secteur tertiaire. Concernant les émissions 144