Page 15 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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robuste, alors que le chiffre d’affaires des entreprises de l’échantillon progresse de 5 % en 2022 (valeur médiane). Reflet de cette conjoncture économique favorable, le marché du travail, de l’emploi, ou encore les intentions d’investir sont très bien orientés. La trésorerie constitue toujours un point de vigilance dans ce contexte inflationniste et de diffusion de la remontée des taux directeurs sur le coût du crédit. Les défaillances sont orientées à la hausse (+38 % sur un an), sans pour autant dépasser le niveau de 2019 (-13 %). Une accélération de l’indicateur du climat des affaires en 2022 En 2021, la croissance économique s’établit à +2,6 % ; pour autant, ce rebond ne permet pas de retrouver le niveau du PIB de 2019 (-1,2 % en volume). Le rattrapage s’est achevé en début d’année 2022, avec notamment un premier trimestre très favorable (ICA : 111,8). Forte de cet élan, l’économie martiniquaise a connu une phase d’accélération en 2022. Ainsi, en moyenne, l’ICA ressort à 108,6 (au plus haut depuis 2007) et situe l’année 2022 dans une zone de croissance supérieure à sa moyenne de long terme. Sur le dernier trimestre, l’ICA recule légèrement traduisant un atterrissage en douceur après cette phase d’accélération. Le contexte inflationniste explique, en partie, le niveau élevé de l’ICA. La hausse des prix de vente semble connaître une inflexion en fin d’année et ne contribue plus à la progression de l’ICA. Le niveau d’activité est globalement dynamique et le chiffre d’affaires des entreprises augmente de 5 % (valeur médiane), pendant que les charges progressent de 15 % (valeur médiane). Il en ressort un niveau de trésorerie et de délais de paiement dégradé dans un contexte de remboursement des premières échéances des PGE et de remontée des taux d’intérêt. Le marché de l’emploi et du travail, reflet de la conjoncture favorable Le marché de l’emploi a pleinement bénéficié de la conjoncture favorable en Martinique. Les effectifs salariés ont ainsi progressé de 2,0 % (et de 3,5 % pour l’emploi privé) en glissement annuel. Cela représente 2 632 emplois supplémentaires sur l’île. Le nombre de demandeurs d’emploi (toutes catégories confondues) est en recul de près de 6 % sur un an en 2022. Le recul annuel est particulièrement marqué pour les demandeurs de catégorie A (-11,3 %). Le nombre de demandeurs d’emploi est, en revanche, en hausse pour la catégorie B (personnes ayant exercé une activité réduite ; +14,1 %). Malgré ces évolutions favorables, le taux de chômage reste sensiblement plus élevé que dans l’Hexagone (10,3 % contre 7,2 %). Enfin, le stock d’offres d’emploi collectées par Pôle emploi est en hausse sur un an (3 400 offres d’emploi ; +3,0 % sur un an). À noter que le nombre d’allocataires du RSA est en recul de près de 9 % à fin septembre sur une année glissante. Cette vigueur du marché de l’emploi et du travail est confirmée par des soldes d’opinion sur les effectifs bien orientés dans l’enquête de conjoncture de l’IEDOM en 2022. Une inflation marquée et qui se diffuse notamment à l’alimentation En moyenne annuelle, les prix à la consommation augmentent de 4,2 % en Martinique par rapport à 2021 (+5,2 % en France hors Mayotte). Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des prix de l’énergie (+15,5 % en moyenne annuelle) et des services (+2,6 % en moyenne annuelle)1. L’alimentation et les produits manufacturés, également en hausse (respectivement +5,5 % et +2,6 %), contribuent dans une moindre mesure à la progression d’ensemble. Cependant, la structure de l’inflation a évolué au cours de l’année. La hausse des prix de l’énergie a commencé à ralentir à la fin du premier semestre, en contribuant ainsi moins fortement à l’inflation. Inversement, les prix de l’alimentation ont augmenté de façon croissante et ininterrompue au cours de l’année. En fin d’année, la contribution des prix de l’alimentation est deux fois supérieure à celle de l’énergie. Pour faire face aux conséquences de l’inflation, le 1 La variation des prix des services est plus faible que celle de l’alimentaire, mais sa pondération est plus forte ce qui explique que la contribution des services soit plus forte que celle de l’alimentaire. 15