Page 168 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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Section 1 Aperçu général Peu d’évolution dans le paysage bancaire martiniquais en 2022 Alors que l’année 2021 avait été marquée par l’implantation de la Banque européenne de Crédit Mutuel (BECM) aux Antilles, aucun nouvel établissement bancaire n’a vu le jour en Martinique en 2022. À l’inverse, la place compte désormais une société de financement de moins, puisque la SAGEFI ne dispose plus d’agrément pour l’exercice de l’activité bancaire. Ce retrait d’agrément intervient après une baisse continue de l’activité de l’établissement au cours des dernières années ; la société ne gérait plus qu’un encours réduit sur le territoire. Une année marquée par l’inflation et la remontée des taux d’intérêt La forte reprise économique post-Covid puis l’invasion russe en Ukraine ont généré un double choc inflationniste. La formule de calcul des taux des livrets d’épargne étant basée sur l’inflation, l’ensemble des taux des livrets réglementés ont été revus à la hausse. Ainsi, le taux du livret A, qui avait atteint un minimum de 0,5 % en février 2020, a été relevé deux fois en 2022 (à 1,0 % en février, puis 2,0 % en août). Il a de nouveau augmenté en février 2023 pour atteindre 3,0 %. Pour endiguer cette hausse des prix, la BCE a mis fin à sa politique monétaire très accommodante et a procédé à une normalisation progressive des taux d’intérêt au second semestre 2022. Ainsi, les taux directeurs ont progressé de 250 points de base en 2022. Il s’agit de la première remontée des taux depuis 2011. Ces évolutions se répercutent assez mécaniquement en Martinique, où les taux des crédits ont commencé à remonter. En un an, les taux moyens des crédits aux entreprises ont augmenté de 1 à 1,5 point selon la nature des financements. Pour les ménages, les taux moyens ont pris environ 0,5 point. Une normalisation du comportement d’épargne des agents Après deux années où les restrictions sanitaires avaient fortement impacté la consommation et généré un surplus d’épargne des ménages, l’évolution des dépôts retrouve un rythme plus tendanciel, avec une croissance de 3,1 % en 2022. Ainsi, en moyenne, l’épargne « forcée » accumulée pendant les périodes de confinement n’a pas été utilisée à des fins de consommation. Pour leur part, les entreprises voient leurs actifs monétaires en légère hausse, après un recul marqué en 2021. Le recours massif aux prêts garantis par l’État (PGE) en 2020 avait entraîné une forte croissance de leur trésorerie, car les PGE avaient, pour partie, été souscrits par précaution et n’avaient été que peu utilisés au cours de la première année. Avec l’arrêt progressif des mesures d’accompagnement et de soutien aux entreprises (fonds de solidarité, activité partielle, report d’échéances fiscales et sociales, etc.), les PGE ont été davantage consommés en 2021 dans la mesure où les trésoreries ont été largement sollicitées. En 2022, l’évolution des actifs des entreprises se normalise. Les placements de court terme font le plein L’analyse par nature montre une autre évolution du comportement des épargnants. En effet, avec la remontée des taux d’intérêt créditeurs, les placements de court terme retrouvent une attractivité. Ils affichent une forte hausse en 2022, alors que les dépôts à vue connaissent une augmentation bien moindre, contrairement aux années précédentes, où dans un contexte de taux bas, ils captaient l’essentiel de la hausse des dépôts. En revanche, les placements de long   168 


































































































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