Page 169 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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terme ne tirent pas leur épingle du jeu, signe probable d’une certaine précaution face aux incertitudes conjoncturelles. Les crédits d’investissement et à l’habitat restent dynamiques La demande de crédits ne semble pas encore avoir été pénalisée par la remontée des taux d’intérêt. Ainsi, la croissance de l’encours brut de crédits, toutes catégories d’agents confondus, s’accélère à +4,0 % en 2022, après une hausse de 2,9 % en 2021. S’agissant des ménages, ils continuent à profiter de conditions de financement encore favorables pour conclure leurs projets immobiliers. Les crédits à l’habitat maintiennent un rythme de croissance soutenu et régulier. En revanche, les crédits à la consommation enregistrent une faible hausse. Au sein des entreprises, les encours de crédits d’investissement sont en augmentation importante, comparable à celle de l’année précédente. De même, les crédits d’exploitation enregistrent une hausse notable. Il convient de noter que parmi les crédits d’exploitation, ce sont les comptes ordinaires débiteurs et l’affacturage qui augmentent, alors que les crédits de trésorerie diminuent du fait des remboursements de PGE. Ce constat fait écho aux soldes d’opinion un peu dégradés sur les questions de liquidité dans l’enquête de conjoncture de l’IEDOM. Enfin, les collectivités locales connaissent un nouveau recul de leurs encours de crédit, confirmant la tendance baissière des dernières années. Une progression du PNB mais des charges de personnel plus lourdes Le produit net bancaire de la place martiniquaise s’accroît en 2022, à la faveur des commissions et des produits divers. En revanche, la marge d’intérêts fléchit, du fait de la hausse marquée des intérêts versés. Pour l’heure, le relèvement des taux a été plus pénalisant pour les banques (via le financement de leurs ressources) que générateur de revenus. Les frais généraux augmentent fortement, avec notamment des charges de personnel et des services extérieurs en hausse. Dans le contexte inflationniste actuel, les établissements ont procédé à des revalorisations salariales. S’agissant du coût du risque, il s’inscrit en retrait en raison de reprises de provisions significatives. Les taux de rentabilité s’améliorent. Le secteur bancaire reste dense et concentré, la bancarisation est importante La plupart des réseaux bancaires français sont présents en Martinique. On compte ainsi 18 établissements de crédit installés localement, regroupant 140 agences et 304 automates bancaires. Les taux d’équipement demeurent d’un bon niveau, avec 1 agence bancaire tous les 9 km2 et 1 automate pour 1 200 habitants en Martinique (contre 1 agence pour 18 km2 et 1 automate pour 1400 habitants au niveau national). Ces établissements gèrent 1,1 million de comptes de dépôt ou d’épargne ; un habitant compte en moyenne 1,3 compte de dépôts à vue et 3,1 comptes bancaires au total. S’agissant des cartes bancaires, on en recense près de 700 000 en circulation, soit 2 cartes par habitant. Malgré la multiplicité des intervenants, une large part de l’activité est assurée par un petit nombre d’acteurs. Les trois premiers établissements détiennent 60 % du marché de la collecte des dépôts et 61 % du marché de la distribution de crédits. Le secteur bancaire local reste par ailleurs largement dominé par les banques mutualistes, qui détiennent 71 % des dépôts et 74 % des crédits. 169