Page 108 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
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avec le meilleur taux d’ensoleillement de la France, le photovoltaïque ressort comme étant la principale filière du potentiel mix énergétique du territoire. Les résultats de l’étude montrent toutefois également que le déploiement des nouvelles capacités ENR sur le territoire de Mayotte en vue d’atteindre l’autonomie énergétique apparait difficile à atteindre à horizon 2030, bien que les potentiels ENR locaux pour assurer un mix 100 % renouvelables et local tout en satisfaisant l’ensemble de la demande électrique à tout instant existent. La concrétisation de cet objectif nécessite des investissements importants. Elle implique quatre axes d’évolution :
- La recherche d’une ENR contrôlable comme la géothermie afin de limiter les coûts,
- Un travail de fond sur l’efficacité énergétique du territoire, notamment pour le poste mobilité,
- La recherche de compromis juridiques et sociaux donnant accès à une potentielle ENR plus diversifiée et en phase avec l’objectif,
- Une adaptation rapide des équipements de régulation du réseau électrique afin d’intégrer les nouveaux moyens de production décentralisés.
La CRE, créée en mars 2003, est une autorité administrative indépendante qui veille au bon fonctionnement des marchés de l'électricité et du gaz en France, au bénéfice des consommateurs finaux et en cohérence avec les objectifs de la politique énergétique. Ainsi, la CRE vient en soutien au développement des ENR au travers de deux mécanismes : le guichet ouvert, qui ouvre pour toute installation éligible, un droit à bénéficier d’un soutien et les procédures de mise en concurrence, qui peuvent prendre la forme d’appels d’offres ou de dialogues concurrentiels, et où le soutien est attribué aux seuls lauréats de ces procédures.
À Mayotte, la CRE est intervenue en soutien aux énergies renouvelables par des procédures de mise en concurrence. En effet, en 2019, la Société ALBIOMA a été lauréate du premier appel à projets, portant sur les installations de stockage à Mayotte. Un projet de stockage d’électricité par batteries pour une puissance de 7,4 MW et d’une capacité de 14,9 MWh permettant un service d’arbitrage pour le gestionnaire de réseau en stockant de l’électricité, lors des périodes de fort ensoleillement, pour la réinjecter plus tard, lors des pics de consommation. Ce projet contribue à réduire les émissions de CO2 du parc thermique de 6 100 tonnes par an à Mayotte. Le deuxième lauréat de cet appel à projet est le groupe TOTAL Energies Marketing pour des installations de stockage d’électricité par batterie lithium-ion d’une puissance de 4 MW et une capacité de 2 MW.
Par ailleurs, compte tenu de la hausse croissante de la consommation électrique ainsi que le déclassement progressif de la centrale Badamier, la mise en place d’une procédure de mise en concurrence pour une installation d’électricité de 12 mégawatts est jugée nécessaire. Le projet de centrale biomasse d’Albioma, avec une importation de granulés de bois en provenance du sud du continent africain, associé à la valorisation des déchets verts locaux est le seul jugé mature selon la PPE. La mise en service de ce projet est prévue pour 2028.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE), un acteur clé de la politique énergétique
Les Projets du territoire pour une production électrique plus verte
La PPE nouvellement révisée a permis d’acter les investissements nécessaires pour la transformation des centrales de Badamiers et de Longoni pour qu’elles puissent accueillir du bioliquide, fabriqué à partir d’huile de colza provenant de l’Hexagone. Pour la première, la mise en exploitation est prévue à horizon 2024/2025 et pour la seconde, 2027/2028, avec une éventuelle contribution de la CRE estimée respectivement à 10 millions et 40 millions.
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