Page 13 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
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Une consommation des ménages dynamique malgré une progression moindre
La consommation des ménages semble poursuivre sa marche en avant en 2022, avec une progression toutefois moindre qu’en 2021. En effet, seules les importations de produits courants enregistrent une hausse plus prononcée en 2022 (+17,3 %, contre +12,2 % en 2021). Les autres produits décélèrent ou reculent légèrement. Les importations de biens d’équipement du foyer croissent de 16,3 % (+32,1 % en 2021). On observe également une moindre progression des encours de crédits à la consommation (+6,6 % contre +9,2 % en 2021). Les immatriculations de véhicules neufs reculent de 2,4 % (+12 % en 2021).
Hausse des échanges extérieurs
Après une forte progression en 2021, les importations augmentent de nouveau de 20,8 % en 2022. Cette hausse est soutenue tant par la demande des entreprises que celle des ménages. Les importations de biens « non-durables » (biens intermédiaires et produits courants) croissent de 19 % et 17,3 % respectivement. Les importations de biens « durables » enregistrent une évolution similaire (+8,1 % pour les biens d’équipement professionnel et +16,3 % pour ceux du foyer). L’année 2022 connaît une évolution historique pour les exportations avec une croissance de 48,6 %. Aussi, le déficit de la balance commerciale se creuse encore pour s’établir à 1 milliard d’euros (+20,6 % par rapport à 2021). Néanmoins, ces évolutions sont à nuancer au regard de la forte inflation en 2022. En effet, de décembre 2021 à décembre 2022, en volume, les importations se sont stabilisées (-0,2 %) alors que les exportations sont en recul (-4 %).
Des intentions d’investissement favorables tout au long de l’année
Comme en 2021, les intentions d’investir exprimées par les entreprises sont bien orientées en 2022, corroborées par l’évolution des indicateurs macroéconomiques. Les importations de biens à destination des entreprises poursuivent leur croissance. Le recours au crédit par les entreprises reste également dynamique. L’encours global (pour les établissements de crédit installés localement) augmente de 6,8% sur un an (+2,2% en 2021). L’encours des crédits d’investissement croît de 9,7 % (après +5,1 % en 2021) et l’encours des crédits immobiliers de 11,4 % (stable en 2021). En revanche, l’encours des crédits d’exploitation continue de diminuer (- 8,8 % après -3,2 % en 2021), en lien avec le remboursement des Prêts garantis par l’État (PGE) massivement contractés en 2020 pendant la crise COVID.
Un marché du travail difficilement mesurable
Au 31 décembre 2022, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A augmente de 20,3 % par rapport à 2021. Par ailleurs, au deuxième trimestre 2022, l’enquête emploi de l’INSEE recense 2 000 emplois de moins que 2019 et évalue le nombre de personnes en emploi à 50 000, soit le niveau le plus bas depuis 2009. Après une stabilisation à 30 %, le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail s’établit désormais à 34 % (+4 points par rapport à 2019), soit 27 000 personnes. Même si l’ensemble de ces chiffres semblent indiquer une dégradation du marché de l’emploi, leur interprétation se doit d’être nuancée. En effet, il demeure difficile de mesurer de manière certaine le marché du travail mahorais. De nombreuses personnes restent à la marge des données officielles, engendrant des difficultés de mesure de leurs comportements en matière de recherche d’emploi.
Des secteurs d’activité dynamiques
Les chefs d’entreprises du secteur de la construction déclarent une activité soutenue et en progression toute l’année. Les carnets de commandes largement remplis sont accompagnés d’une augmentation des effectifs. Les entreprises font également part d’une amélioration de leur trésorerie à compter du deuxième semestre. Excepté un recul au deuxième trimestre, l’activité commerciale est dynamique le reste de l’année, bénéficiant de la première année post-COVID sans restrictions ni application de mesures sanitaires. Le redressement de l’activité entamé en 2021 se confirme ainsi en 2022 même si les commerçants déplorent une dégradation de leurs trésoreries en fin d’année. Ils déclarent également une augmentation de leurs prix de vente. Après une année
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