Page 83 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
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Section 2 Agriculture et Pêche
UN SECTEUR ESSENTIEL FACE AUX PROBLÉMATIQUES SOCIALES ET DEMOGRAPHIQUES DU DÉPARTEMENT
En 2021, l’agriculture et la pêche représentent une faible part de l’économie formelle à Mayotte mais leur rôle social et nourricier reste primordial.
Dans le département français ayant la plus forte croissance démographique (+3,8 % de 2012 à 2017)1 mais le plus faible PIB par habitant (9 714 euros en 2020), l’agriculture et la pêche possèdent souvent un caractère familial et constitue un moyen d’autosuffisance alimentaire ou un complément de revenu.
1. L’AGRICULTURE
Le secteur agricole fait face à des difficultés structurelles, liées à la rareté du foncier et la quasi-absence des infrastructures de collecte, de stockage et de transformation. L’exiguïté du territoire ainsi que la pression démographique et migratoire mettent en concurrence les espaces agricoles, urbains et protégés. En 2020, les exploitations agricoles sont à 79 % des micro exploitations, elles produisent en majorité des fruits et disposent en moyenne d'une surface d’1,4 hectares. L’agriculture informelle s’insère en périphérie des villes et empiète sur les ressources forestières. Selon la Direction de l’alimentation, l’agriculture et de la forêt (DAAF), la production annuelle de Mayotte peut être estimée à plus de 115 millions d’euros.
En 2018, la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM) compte près de 1 8002 agriculteurs inscrits au Centre de formalités des entreprises (CFE) contre 2 736 en 2014. Ce recul de près de 900 agriculteurs recensés s’explique en partie par le découragement des professionnels par rapport à leurs obligations financières. Selon la DAAF, en 2022, 1 370 agriculteurs sont déclarés à la Mutualité sociale agricole (MSA)3 et 2 002 ont fait une déclaration à la Politique agricole commune (PAC) pour une parcelle moyenne de 1,5 ha.
Les dernières données actualisées du Recensement général agricole (RGA)4 font état de 4 300 exploitations agricoles pour une superficie exploitée de près de 6000 hectares. Selon le RGA 2020, quelques 2 500 familles pratiquent une agriculture exclusivement vivrière, donc tournée uniquement vers l'autoconsommation et l'économie de subsistance, sur une surface comprise entre 1 100 et 1 500 hectares, et ne sont pas comptabilisées dans les résultats du RGA. A cette surface s’ajoutent environ 11 000 hectares de jachère, c’est-à-dire des terres labourables laissées temporairement au repos. Représentant moins de 35 % des exploitations, la totalité des surfaces déclarées à la PAC dépasse pourtant 40 % de la superficie agricole utilisée.
La commercialisation formelle des produits locaux est encore largement minoritaire par rapport aux importations. Néanmoins, les filières maraîchères et animales se structurent et investissent progressivement le marché local. Après le déclin de filières traditionnelles (ylang-ylang notamment), le contexte mahorais offre plusieurs opportunités au secteur agricole de se renouveler avec les activités d’agrotourisme, l’exploitation des niches de marché des produits locaux et de qualité, etc.
1 Source : INSEE Analyses - Mayotte, 2017.
2 Source : « Bilan environnemental à mi-parcours du PDR de Mayotte », BRL Ingénierie, mars 2019. 3 La déclaration à la MSA est obligatoire à partir de 2 ha pondérés.
4 Source : « Recensement agricole 2020 », DAAF, décembre 2021.
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