Page 84 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
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1.1 UN APERÇU DES PRODUCTIONS AGRICOLES
1.1.1 Des cultures vivrières à petite Échelle
A Mayotte, les cultures vivrières assurent la consommation alimentaire de base des cellules familiales ainsi qu’un minimum de ressources. La quasi-totalité de la production de bananes (2 200 ha) et de tubercules (1 300 ha) est consommée localement. Traditionnellement, ces cultures associées sont implantées après défrichage et brûlis. Le modèle traditionnel mahorais, appelé « jardin mahorais », est un système de polyculture associant des productions vivrières, maraichères et des arbres fruitiers, largement utilisé en autoconsommation ou distribué dans le cercle familial. Néanmoins, cette pratique est sous pression de l’expansion de la culture vivrière par brûlis.
1.1.2 Les cultures fruitières et maraîchères
Mayotte dispose d’une grande variété de fruits (cocotiers, manguiers) en bonne quantité, sur une superficie totale de 3 765 ha. Outre les bananes qui couvre la très grande majorité de cette surface (59 %), la production fruitière s’articule autour de l’ananas (8,9 % de la surface), la noix de coco (7,8 %), tandis que les orangers occupent 164,74 ha (4,4% de la surface) dont une grande partie à M’Tsamboro. Une spécialité d’orangeraie, « ESAP 2003 », a d’ailleurs été développée sur l’îlot de cette commune.
La production maraîchère mahoraise, qui utilise 1 500 ha de surface (Source Agreste 2020) est très saisonnière, concentrée essentiellement sur la période d’avril à octobre. En effet, la plupart des cultures légumières se réalise en plein air et souffre de la saison des pluies. La production légumière sous abris est moins fragile mais nécessite des investissements conséquents ainsi qu’une bonne connaissance technique.
1.1.3 Les productions animales
Les productions animales sont concurrencées par les importations de viande congelée, notamment les ailes de poulet, ou le lait en poudre.
En 2018, la production animale est estimée à 17,9 millions d’euros contre 14,4 millions d’euros en 2017. augmentent de 33,7 % par rapport à l’année précédente pour atteindre les 65,6 millions d’euros. Par ailleurs, la DAAF révèle une progression de la taille des exploitations qui sont passées de 4,8 animaux par éleveur en 2012 à 8 en 2022. En production caprine et ovine, la DAAF dénombre 12500 têtes au total, correspondant à une production annuelle de 65 tonnes de viande ovine et caprine.
Néanmoins, ces dernières années
ont vu le renforcement de la filière avicole et l’émergence d’une filière lait. En dépit de leur dynamisme, ces filières ne représentent qu’un faible volume des quantités commercialisées (hormis pour les œufs – 90% des œufs consommés sont produits localement). Les filières bovines et caprines se développent mais pourraient se développer davantage. Les principales contraintes sont liées à la génétique, à l’alimentation durant la saison sèche et à l’absence de structures et d’infrastructures permettant l’abattage et la commercialisation dans le respect des normes sanitaires.
70 65 60 55 50 45 40 35 30 25 20
Importations de viande et abats comestibles
(en millionsd'€)
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Source: Douanes
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