Page 31 - Rapport annuel économique - Saint-Martin
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 Depuis 2014, la coopération s’est structurée autour des réunions quadripartites (République française, Royaume des Pays-bas, Collectivité de Saint-Martin et Gouvernement de Sint-Maarten)
La coopération entre les autorités locales a, malgré cela, eu du mal à se formaliser, compte tenu de l’asymétrie des compétences entre les deux parties de l’île et du manque de clarté concernant la répartition des compétences avec les autorités centrales. Pour y pallier, les autorités de La Haye organisent depuis 2014 une réunion quadripartite (France, Pays-Bas, Sint Maarten et Saint-Martin) annuelle afin de relancer la coopération.
Les échanges liés à la reconstruction post-Irma ont renforcé la collaboration sur les aspects sécuritaires et sanitaires. Cette coopération a donné lieu à la signature d’un mémorandum of understanding (MOU ou Arrangement Administratif) pour la promotion touristique de l’île à travers l’échange d’informations sur l’avancée des travaux de reconstruction des structures touristiques, portuaires et aéroportuaires. La coopération avec la partie hollandaise Sint-Maarten s’est intensifiée avec des réunions régulières de concertation de la cellule d’urgence Q4 (France, Hollande, Saint-Martin et Sint Maarten) en 2018 et 2019.
Ces différentes rencontres ont permis de formuler des propositions concrètes de collaboration en matière de reconstruction, de lutte contre l'immigration illégale, de gestion des déchets et de liaisons maritimes. Sur la base de ces propositions, des décisions ont été prises lors de la 4e réunion quadripartite qui s’est tenue le 28 juin 2018 à Paris. Un accord de fonctionnement coopératif a été entériné concernant la gestion de crise, afin de coordonner des actions communes visant à alerter et à communiquer avec la population. En temps de crise, les moyens d’intervention d’urgence seront mutualisés. Pour faciliter la traçabilité des biens, les parties se sont engagées à communiquer les données d’importations et d’exportations de marchandises réceptionnées sur une partie de l’île puis acheminées vers l’autre partie de l’île. Concernant l’immigration illégale, les parties se sont engagées à accentuer les contrôles. La coopération policière et judiciaire sera également renforcée, tout comme l’échange d’informations pour lutter contre la fraude aux prestations sociales.
La gestion de la crise sanitaire a fait apparaître des difficultés marquées de coopération
De fortes divergences sont toutefois apparues dans la gestion de la crise de la Covid-19 en 2020 et en 2021. Les seuls compétents en matière de santé étant d’un côté le gouvernement de Sint-Maarten et de l’autre l’État français, l’impossibilité de mettre en place un protocole sanitaire commun, associée à une capacité hospitalière limitée a conduit, pendant près de deux mois, en avril et mai 2020, à l’établissement d’une frontière entre les deux parties de l’île afin de limiter les brassages de populations. Cette situation s’est reproduite avec la différence de gestion de l’accueil des personnes en provenance des pays en « zone rouge » avec une fermeture d’un mois en août et septembre 2020 qui a entraîné des contestations au sein des populations des deux côtés de l’île.
Aujourd’hui, une collaboration renforcée existe, en marge des réunions Q4
En vue de faciliter les échanges sur des sujets de coopération et afin de créer des échanges plus réguliers, en complément des réunions Q4, des réunions bilatérales entre le Préfet de Saint- Barthélemy et Saint-Martin et la Première ministre du gouvernement de Sint-Maarten ont été mises en place depuis mars 2021. Celles-ci permettent d’échanger sur les sujets de coopération quotidienne et les avancées des projets structurants partagés par les deux parties de l’île. Le Président de la Collectivité est associé à ces échanges lorsque les sujets concernent ses compétences.
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