Page 83 - Rapport annuel économique - Saint-Martin
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 Section 8 Le tourisme
L’ACTIVITÉ REPART À LA HAUSSE, MAIS N’A PAS RETROUVÉ SES NIVEAUX PRÉCÉDENTS
Après avoir enregistré des niveaux historiquement bas durant la crise sanitaire, la fréquentation touristique à Saint-Martin rebondit. En effet, grâce aux allègements des restrictions sanitaires, la fréquentation de l’île augmente fortement en 2022 (+144,8 % sur un an), tout en restant inférieure à 2019 (-35,2 %, année antérieure à la crise sanitaire et qui avait connu un net rebond après le passage de l’ouragan Irma en 2017).
Le nombre de croisiéristes débarqués augmente significativement, surtout dans la partie néerlandaise (+263,0 %) qui concentre la quasi-totalité de l’activité. Et le nombre de passagers aériens ayant débarqué sur les 2 parties de l’île continue de croître : +49,8 % à l’aéroport de Juliana et +76,7 % à celui de Grand- Case. Mais ces bonnes performances sont encore loin des pics d’avant-crises (2014 notamment) ou de 2019, que le secteur touristique pourrait retrouver dès lors que les reconstructions ou projets d’infrastructures d’accueil en cours auront été achevés.
1. APERÇU STRUCTUREL
Le secteur du tourisme constitue le véritable poumon économique de l’île de Saint-Martin, rassemblant diverses activités, en particulier dans les services. En 2022, l'hébergement et la restauration se distinguent comme les principaux employeurs de la partie française, représentant 21 % de la main-d'œuvre du secteur privé1. Au 31 décembre 2021, cette branche d’activité capte également 5,3 % des financements octroyés les banques locales2.
Le secteur touristique de Saint-Martin a traversé de nombreuses épreuves au fil des décennies. Les crises économiques et financières mondiales, les catastrophes climatiques - notamment les ouragans dévastateurs de 2017, dont Irma en septembre- et la pandémie mondiale de 2020 ont marqué de leur empreinte son évolution.
Ainsi, après des hauts et des bas, le pic de fréquentation touristique a été atteint en 2014, avec près de 2,7 millions de visiteurs, dont 78 % étaient des croisiéristes. Cependant, le nombre de visiteurs n’a cessé de décliner depuis, surtout après l’ouragan Irma en 2017. Malgré un net rebond en 2019, l'année 2020 a marqué un coup d'arrêt brutal au tourisme, à Saint-Martin comme ailleurs. Les deux années suivantes ont certes enregistré un retour significatif de la clientèle, mais sans retrouver ses niveaux précédents.
Malgré l’offre de nombreux emplois, le secteur touristique de Saint-Martin souffre d’une pénurie de main-d'œuvre locale qualifiée, faute d’offre de formations appropriées. Les programmes de formation se déroulent principalement en Guadeloupe et ne répondent pas toujours aux besoins locaux ni aux bénéficiaires, majoritairement anglophones. Ce déficit de main-d’œuvre, cumulé à l’offre insuffisante de chambres d’hôtels (leur nombre reste inférieur à celui d’avant le passage de l’ouragan Irma), constitue un handicap face à la concurrence de la
1 URSSAF.
2 Service central des risques (SCR), Banque de France.
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