Page 23 - rapport économique Saint-Pierre-et-Miquelon
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constitue la principale colonie abritée par l’îlot avec 368 000 couples, le Grand Colombier accueillant également les plus grandes colonies nationales de macareux moine (9 500 couples), de pingouin torda (1 500 couples) et de guillemot de troïl (7 100 couples). L’archipel est également un lieu d’importance pour les limicoles, petits échassiers se nourrissant dans les vasières. En 2022, jusqu’à 4 155 individus appartenant à 16 espèces, ont été recensés en une demi-journée à Miquelon par les observateurs de l’OFB.
Par ailleurs, la faune marine est très riche : les eaux de l’archipel abritent d’importantes colonies de phoques gris et de phoques communs notamment dans la lagune du Grand-Barachois de Miquelon. Des effectifs allant de 500 à 900 phoques gris et communs ont pu y être observés ces dernières années. De la même façon, les cétacés, principalement orques et baleines, profitent de l’abondance de poissons-fourrage tels que les capelans ou les lançons.
LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE À SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON
Actuellement, aucune étude spécifique au territoire n’existe sur les effets du changement climatique. En revanche, des études canadiennes régionales et des modélisations du GIEC donnent de nombreuses informations qui concernent aussi l’archipel. La hausse des températures des eaux océaniques et de l’atmosphère est déjà observée par endroits et va se poursuivre. Plusieurs évolutions sont attendues : augmentation des pics de chaleurs et diminution des pics de froids ; augmentation de la quantité de pluie ; diminution voire disparition par endroits de la couverture neigeuse, du gel des tourbières, des pieds de glace et de la banquise ; changement des courants marins, acidification des océans et baisse de l’oxygénation des océans ; montée des eaux.
Ces changements vont toucher la biodiversité terrestre et marine, flore et faune, et particulièrement la forêt boréale de l’archipel. Certains risques naturels, tels que l’érosion des côtes et des sols et la submersion, seront plus fréquents et plus forts du fait de la disparition des pieds de glace, de la montée des eaux et de l’abaissement des terres qui touche déjà une partie des côtes atlantiques du Canada et l’ensemble de l’archipel. Toutes ces évolutions auront des impacts sociaux et économiques plus ou moins importants. Les secteurs de la pêche, du tourisme, de l’agriculture sont les plus concernés. Le rapport GIEC 2022 estime que les trois prochaines années seront décisives pour inverser les émissions de gaz à effet de serre et limiter l’ampleur du réchauffement à +1,5°C.
Sources : Bush et Lemmen, Rapport sur le climat changeant du Canada, 2019 ; GIEC, Cinquième Rapport, Chapitre 26 « Amérique du Nord », 2014 ; GIEC, Rapport Océan et Cryosphère, 2019 ; GIEC, Sixième Rapport, 2022.
Littoral de Saint-Pierre sous la neige ©S. ATTALI
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