Page 25 - rapport économique Saint-Pierre-et-Miquelon
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En décembre 1941, devançant une éventuelle intervention nord-américaine, les forces françaises libres débarquent dans le port de Saint-Pierre, faisant ainsi de l’archipel l’un des premiers territoires rattachés à la France libre.
Après la Seconde Guerre mondiale, la pêche à la morue devient particulièrement florissante permettant ainsi une expansion industrielle, avec l’apparition de navires-usines qui transforment et congèlent la ressource directement à bord. L’avitaillement des nombreux navires qui fréquentent le port de Saint-Pierre contribue également à l’essor de l’activité économique.
Le déclin de l’activité halieutique
La pêche industrielle intensive conduit à la création d’une zone de protection de la pêche (ZPP) en 1977 par le Canada, faisant écho à l’instauration d’une zone économique exclusive (ZEE) par la France la même année, conformément à une loi votée en 1976. Cependant, en raison de la proximité des territoires, les deux zones se chevauchent sur une surface importante. Cela donne lieu à plusieurs incidents, les Canadiens accusant les pêcheurs français de surpêche et la France reprochant aux Canadiens la mise en place de quotas trop faibles.
Le litige est porté devant le tribunal arbitral de New York en 1989, qui rend sa sentence le 30 juin 1992 : partant de l’accord franco-canadien du 27 mars 1972 fixant les eaux territoriales à 12 milles nautiques, le tribunal accorde un plateau territorial de 12 milles supplémentaires à l’ouest de l’archipel, tandis qu’un corridor de 200 milles de long sur 10,5 milles de large, appelé la « French baguette », est fixé au sud de Saint-Pierre-et-Miquelon. La ZEE française est alors de seulement 12 400 km2, totalement enclavée dans la zone sous juridiction canadienne, sans accès aux eaux internationales.
La même année, face à la diminution de la ressource halieutique, le Canada impose un moratoire de 5 ans (1992-1997) sur la pêche à la morue qui bouleverse l’économie de l’archipel. Les captures autorisées ainsi que leur clé de répartition sont fixées par l’accord bilatéral du 2 décembre 1994 entre la France et le Canada. Toutefois, la faiblesse des quotas rend ces derniers difficilement exploitables pour les pêcheurs français, d’autant plus que les stocks de morue ne se reconstituent pas, malgré le moratoire.
La structure économique basée sur une filière unique est ainsi remise en cause, les activités marchandes cédant progressivement le pas aux services administrés, qui prennent une place de plus en plus importante dans l’économie.
SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON, UN TERRITOIRE D’INTÉRÊT ARCHÉOLOGIQUE
Après une première mission à Saint-Pierre et au Sud de Langlade en 2018, une équipe du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) est revenue en septembre 2019 afin de continuer l’inventaire des sites archéologiques maritimes de l’archipel, cette fois-ci à Miquelon et sur l’isthme de Miquelon-Langlade. Ces recherches font partie d’une des missions du DRASSM qui est de constituer un inventaire dit de la carte archéologique nationale dans toutes les eaux françaises. À ce titre, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon revêt un fort intérêt en raison des nombreux naufrages référencés dans ses eaux territoriales au fil des siècles (au moins 343 entre 1816 et 1959) ;
Prolongeant les travaux de deux missions en 1999 et 2004, une équipe d’archéologues français et québécois, missionnés par le Ministère de la Culture et le préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon, ont mené des fouilles à l’Anse à Henry en septembre 2019. Ces fouilles archéologiques ont été renouvelées en 2021 dans le cadre d’un programme triennal (2021-2023), avec pour objectif d’alimenter le dossier de candidature de l’archipel au patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que d’étudier le phénomène d’érosion côtière dont souffre le site.
En 2022, des chercheurs de l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) se sont rendus sur l’ile de Miquelon à la recherche d’anciennes constructions de la période moderne.
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