Page 79 - rapport économique Saint-Pierre-et-Miquelon
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La répartition des prises de la pêche artisanale est extrêmement concentrée sur le concombre de mer qui représente 77,4 % des prises de la saison 2022 (contre 62,5 % en 2015). En effet, depuis 7 ans, les pêcheurs artisans concentrent leurs efforts sur cette seule espèce à forte valeur ajoutée, le concombre de mer, qui a aussi l’avantage d’être plus facile à prélever. Cette concentration se fait au détriment de la plupart des autres espèces : les prises de morue sont passées de 12,9 % en 2015 à 0,4 % en 2022, celles de coquille de 9,9 % à 1,3 % et celles de poissons plats de 8,9 % en 2015 à 0,2 % en 2022. Le crabe des neiges est la seule espèce, autre que le concombre de mer, qui connait un renforcement significatif de sa proportion dans le total des prises (de 1,5 % en 2015 à 18,7 % en 2022).
 (en tonnes) 3 000
2 500 2 000 1 500 1 000
500 0
Source : DTAM
Évolution des captures de la pêche artisanale
                 2018 Total des prises
2019 Concombre de mer
2020
Crabe des neiges
2021 2022
Poisons plats
Morue
Malgré le dynamisme de la pêche artisanale depuis quatre ans, les perspectives du secteur demeurent incertaines. Le concombre de mer est une espèce peu connue des scientifiques, le renouvellement de la ressource est à l’heure actuelle difficilement mesurable.
La concentration sur cette espèce s’explique en grande partie par la facilité de la pêche et par la forte valeur de revente. Cette concentration se fait au détriment d’une diversification du secteur et participe à l’inexploitation des quotas de l’archipel qui dispose de plus de 5 500 tonnes de quotas par saison pour un taux de prélèvement faible, par exemple 4,8 % pour la morue pour la saison 2022.
2.3 L’AQUACULTURE
L’activité de l’aquaculture, très marginale et peinant à émerger, a été marquée par la fermeture, en 2017, de la Ferme aquacole du Nord (FAN), qui se concentrait sur la mytiliculture (élevage de moules). Depuis, le secteur était composé d’une seule exploitation : l’Exploitation des coquilles (EDC) dont la première pêche a eu lieu en 2017, année où les juvéniles sont arrivés à maturité, 5 ans après leur ensemencement. La filière avait pêché 88 tonnes de coquilles Saint- Jacques en 2017 pour 8,5 millions de juvéniles et 49 tonnes de coquilles en 2018, résultat de l’ensemencement de 7 millions de juvéniles38.
L’activité qui demeurait dépendante des subventions publiques a cessé son activité au cours de l’année 2020 suite à la diminution des aides et à la faible projection d’une hausse des volumes de production.
Un nouveau projet de mytiliculture a été lancé à Miquelon en 2021. Les premières récoltes ont eu lieu courant 2022 et ont été commercialisées à Saint-Pierre.
38 Données 2019 et 2020 indisponibles.
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