Avant-propos
L’’économie guyanaise a souffert de la persistance de l’inflation et des difficultés logistiques en 2023. La croissance des prix à la consommation a en effet été de 3 % en moyenne sur l’année, avec une ré-accélération au second semestre, et des délais d’acheminement importants ont continué de peser sur l’activité.
Dans ce contexte, l’indicateur du climat des affaires (ICA) - qui reflète le niveau de confiance des chefs d’entreprise quant à la situation économique - s’est contracté, s’établissant à son plus bas niveau depuis la crise de la Covid-19. Les ménages ont dû procéder à des arbitrages de consommation. L’érosion de leur pouvoir d’achat les a conduits à privilégier les produits de consommation courante, au détriment de leur équipement.
Point positif sur l’année, l’investissement productif a marqué un rebond. Les anticipations d’investissement des entreprises se sont maintenues à un niveau élevé toute l’année et les encours de crédits à l’investissement se sont inscrits en forte hausse (+9,9 %). Les nombreux projets en cours, d’infrastructures publiques, énergétiques, commerciales, dans le secteur immobilier, etc., devraient constituer à terme un puissant relais de croissance pour le territoire.
Début 2024, les premiers indicateurs collectés par l’IEDOM laissent entrevoir une amélioration de la conjoncture économique. La consommation des ménages semble se réorienter à la hausse et les dépenses d’investissement continuent de soutenir la demande globale. L’ICA s’est d’ailleurs redressé au 1er trimestre, se rapprochant de son niveau moyen de longue période.
Pour autant, la Guyane, comme l’ensemble des Outre-mer, reste à la recherche d’un chemin de croissance durable qui nécessite d’y créer les conditions de la compétitivité (accélérer la transformation numérique, faire aboutir les réflexions sur la vie chère et les retards de paiement, etc.) et de l’attractivité (concrétiser les projets de transports, réduire l’insécurité, etc.)
Par cet ouvrage et ses autres publications, élaborés avec le concours des différents acteurs publics et privés, ainsi que par sa participation aux évènements socio-économiques locaux, l’IEDOM élabore un grand nombre de données, d’analyses et d’études pour contribuer à la réflexion et au diagnostic sur le développement économique des Outre-mer et de la Guyane en particulier.
L’IEDOM participe ainsi à l’édification d’une vision objective du territoire dans ses composantes économiques, sociales et environnementales pour permettre des décisions optimisant les choix institutionnels de croissance, de cohésion sociale et d’aménagement.
Régis ELBEZ
Directeur de l’IEDOM en Guyane