Publications conjoncturelles.
Le ralentissement de l’économie martiniquaise se confirme sur fond de perspectives incertaines
Au deuxième trimestre de l’année 2024, l’indicateur du climat des affaires (ICA) recule de nouveau pour s’établir à 98,6 (-1,8 point par rapport au premier trimestre). En baisse de 4,7 points depuis le début d’année, il évolue désormais à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme, soit au plus bas depuis le premier trimestre 2021. Le trimestre a été notamment marqué par une situation inédite de sécheresse, qui a conduit le Préfet à placer le territoire en crise sècheresse pour la première fois de son histoire.
Selon l’enquête, le ralentissement de l’économie, déjà perceptible au premier trimestre, se confirme au regard d’une activité qui a de nouveau légèrement fléchi au deuxième trimestre. Par ailleurs, de plus en plus de chefs d’entreprises anticipent une détérioration au prochain trimestre, laissant craindre une poursuite de la dégradation ces prochains mois.
La consommation des ménages semble fragilisée, dans un contexte inflationniste, dont l’évolution tend cependant à se stabiliser. L’emploi ne progresse plus (+0,1 % au premier trimestre) et le nombre de demandeurs d’emploi est en hausse ce trimestre (+0,6 %) pour la première fois depuis 4 ans (juin 2020).
L’économie martiniquaise montre des signes de ralentissement
Au premier trimestre 2024, le climat des affaires s’établit à 100,9, en baisse de 2,7 points par rapport au trimestre précédent, soit un niveau proche de sa moyenne de long terme (100). Les chefs d’entreprises constatent notamment un recul de leur niveau d’activité.
Le contexte inflationniste est toujours prégnant et pèse sur la consommation des ménages dont l’évolution est contrastée. Le marché du travail montre des signes d’essoufflement, et les soldes d’opinions sur les effectifs se sont significativement dégradés ce trimestre.
Les tensions sur la trésorerie sont toujours perceptibles et les défaillances d’entreprises sont en hausse de près d’un tiers à fin mars (en glissement annuel). Pour autant, les prévisions d’investissement sont toujours très bien orientées.
Une économie plus résiliente qu’attendu
L’enquête de conjoncture de l’IEDOM du 4ème trimestre surprend de nouveau positivement, avec un indicateur du climat des affaires (ICA) à 103,6, en hausse de 0,8 point sur le trimestre. L’économie martiniquaise se montre plus résiliente qu’attendu et les craintes d’un ralentissement plus prononcé s’atténuent au profit d’un scénario d’atterrissage en douceur de l’économie, sur un plateau favorable. Cette progression, qui reflète une fin d’année globalement dynamique, vient donc atténuer les inquiétudes mises en exergue au 1er semestre de l’année qui avait vu l’indicateur du climat des affaires se contracter et retrouver son niveau de longue période.
Le marché de l’emploi continue d’être bien orienté. L’emploi salarié privé progresse (+0,2 % à la fin du 3ème trimestre, +1,8 % sur 12 mois), et les soldes d’opinion sur les effectifs salariés dans l’enquête de conjoncture sont optimistes au 4ème trimestre.
En revanche, dans un contexte inflationniste toujours prégnant (les prix progressent de 0,9 % sur le trimestre, et de 2,5 % sur 12 mois), la consommation des ménages est en demi-teinte. Les importations de biens de consommation augmentent (biens durables, +1,9 % et non durables, +3,8 % en CVS), mais les dépenses par carte bancaire reculent (-6,9 % en valeur par rapport au dernier trimestre 2022). Une attention particulière doit être portée au nombre de défaillances d’entreprises (+153 entreprises, soit +52 % sur un an), dans un contexte où les trésoreries et les délais de paiement sont toujours dégradés (bien qu’en légère amélioration ce trimestre), et où les taux d’intérêt ont poursuivi leur progression au dernier trimestre.
Entre 2022 et 2023, les entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête de conjoncture déclarent une progression de leur chiffre d’affaires de 2,1 % en moyenne et de 2 % en valeur médiane. La hausse est particulièrement marquée dans le secteur du tourisme (11,0 % en moyenne et 4,8 % en valeur médiane). Cette évolution globale est cependant inférieure à l’inflation moyenne sur la période (3,3 %) en Martinique.
Au troisième trimestre 2023, le climat des affaires retrouve un niveau favorable après le ralentissement enregistré au deuxième trimestre. Il progresse de 2,7 points par rapport au trimestre précédent et s’établit à 102,6.
D’après les chefs d’entreprise interrogés, le niveau d’activité tend à se stabiliser. Les prévisions d’investissement à un an sont bien orientées et le solde d’opinion sur l’emploi est favorable. La nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi et la bonne tenue du marché de l’emploi corroborent ce sentiment.
Pour autant, certains signaux sont à surveiller. Principal moteur de la croissance martiniquaise, la consommation des ménages ralentit et fait l’objet d’arbitrages et de disparités. Le ralentissement est visible à travers les dépenses par CB. Dans le même temps, la hausse des prix continue. Les prix à la consommation ont progressé de 1,0 % entre fin juin et fin septembre 2023.
Les chefs d’entreprises font part des tensions qui persistent au niveau de leur trésorerie. Le nombre de défaillances d’entreprises progresse de nouveau au troisième trimestre (+58 % sur un an à fin septembre). Cette situation est particulièrement préoccupante dans le secteur du BTP dont les acteurs, majoritairement des TPE, apparaissent fragilisés.
La situation pour les autres secteurs est contrastée au troisième trimestre. L’activité touristique et celles du secteur agricole et des industries agroalimentaires ralentissent alors que pour les entreprises commerciales et les entreprises du secteur des services marchands, l’activité semble dynamique.
L’économie martiniquaise à la recherche d’un second souffle
Au deuxième trimestre 2023, l’économie martiniquaise montre des signes d’essoufflement. Le climat des affaires (ICA) s’établit à 99,7 (-5,7 points par rapport au 1er trimestre), soit à un niveau sensiblement équivalent à sa moyenne de long terme. Les chefs d’entreprise constatent que l’activité ne progresse plus et que des tensions persistent sur leurs trésoreries.
Selon l’enquête de conjoncture, les prix de vente des entreprises interrogées continuent de progresser, au même rythme qu’au premier trimestre, mais la hausse a fléchi par rapport à 2022. Les prix à la consommation sont en légère baisse ce trimestre (-0,2 %), et la hausse sur un an ralentit (+2,6 % après +4,1 % au premier trimestre). Robuste depuis la fin des restrictions sanitaires, la consommation s’essouffle, comme l’atteste la baisse des dépenses par cartes bancaires (-3,0 % en valeur et -1,6 % en volume par rapport au deuxième trimestre 2022). En revanche, le marché du travail conserve sa dynamique favorable, matérialisée par une nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi (-2,8 % ce trimestre). Ce constat est corroboré par la bonne orientation des soldes d’opinion sur les effectifs depuis plusieurs trimestres.
Dans ce contexte, le nombre de défaillances d’entreprises progresse sensiblement (+50 % en cumulé sur un an). Les secteurs les plus touchés sont l’hébergement et la restauration (+128 %) et les activités immobilières (+118 %). Pour autant, le nombre de défaillances reste inférieur à la moyenne pré-covid, aussi bien en valeur moyenne (-14 %), que médiane (-16 %).
L’économie martiniquaise se stabilise sur un plateau favorable
Au premier trimestre 2023, le climat des affaires en Martinique se stabilise à 106 et évolue toujours sensiblement au-dessus de sa moyenne de long terme (100). L’enquête de conjoncture de l’IEDOM au 1er trimestre 2023 confirme l’inflexion de la hausse des prix de vente entrevue en fin d’année. Si une majorité d’entreprises observe toujours une hausse des prix, elles sont moins nombreuses que par le passé à faire ce constat. L’activité a progressé ce trimestre, soutenue par une demande toujours robuste. Ces éléments laissent entrevoir une normalisation de la trésorerie après plusieurs trimestres de tensions, malgré un contexte d’augmentation du coût des intrants, de fin des dispositifs d’aides publiques et de remboursement des premières annuités des PGE. Les marchés de l’emploi et du travail (chômage en baisse de 1,1 % sur le trimestre) évoluent toujours de concert avec cette conjoncture favorable.
La hausse des prix, à laquelle l’énergie ne contribue plus, est stabilisée et ne semble pas entraver le dynamisme de la consommation avec des dépenses par carte bancaire en hausse de 10,8 % sur le trimestre (en volume, par rapport au premier trimestre 2022) et des recettes de TVA en hausse d’environ un quart (par rapport au premier trimestre 2022).
La situation des différents secteurs économiques tend aujourd’hui à converger, mais un point de vigilance réside dans l’augmentation des défaillances (près d’un tiers en cumulé sur un an), notamment dans les secteurs du commerce (+62 %) et de l’hébergement-restauration (les défaillances ont doublé). Pour autant, cette hausse peut être interprétée comme un mouvement de normalisation du nombre de défaillances, dans la mesure où le niveau est identique à celui du premier trimestre 2020.
