Publications conjoncturelles.
L’économie martiniquaise à la recherche d’un second souffle
Au deuxième trimestre 2023, l’économie martiniquaise montre des signes d’essoufflement. Le climat des affaires (ICA) s’établit à 99,7 (-5,7 points par rapport au 1er trimestre), soit à un niveau sensiblement équivalent à sa moyenne de long terme. Les chefs d’entreprise constatent que l’activité ne progresse plus et que des tensions persistent sur leurs trésoreries.
Selon l’enquête de conjoncture, les prix de vente des entreprises interrogées continuent de progresser, au même rythme qu’au premier trimestre, mais la hausse a fléchi par rapport à 2022. Les prix à la consommation sont en légère baisse ce trimestre (-0,2 %), et la hausse sur un an ralentit (+2,6 % après +4,1 % au premier trimestre). Robuste depuis la fin des restrictions sanitaires, la consommation s’essouffle, comme l’atteste la baisse des dépenses par cartes bancaires (-3,0 % en valeur et -1,6 % en volume par rapport au deuxième trimestre 2022). En revanche, le marché du travail conserve sa dynamique favorable, matérialisée par une nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi (-2,8 % ce trimestre). Ce constat est corroboré par la bonne orientation des soldes d’opinion sur les effectifs depuis plusieurs trimestres.
Dans ce contexte, le nombre de défaillances d’entreprises progresse sensiblement (+50 % en cumulé sur un an). Les secteurs les plus touchés sont l’hébergement et la restauration (+128 %) et les activités immobilières (+118 %). Pour autant, le nombre de défaillances reste inférieur à la moyenne pré-covid, aussi bien en valeur moyenne (-14 %), que médiane (-16 %).
L’économie martiniquaise se stabilise sur un plateau favorable
Au premier trimestre 2023, le climat des affaires en Martinique se stabilise à 106 et évolue toujours sensiblement au-dessus de sa moyenne de long terme (100). L’enquête de conjoncture de l’IEDOM au 1er trimestre 2023 confirme l’inflexion de la hausse des prix de vente entrevue en fin d’année. Si une majorité d’entreprises observe toujours une hausse des prix, elles sont moins nombreuses que par le passé à faire ce constat. L’activité a progressé ce trimestre, soutenue par une demande toujours robuste. Ces éléments laissent entrevoir une normalisation de la trésorerie après plusieurs trimestres de tensions, malgré un contexte d’augmentation du coût des intrants, de fin des dispositifs d’aides publiques et de remboursement des premières annuités des PGE. Les marchés de l’emploi et du travail (chômage en baisse de 1,1 % sur le trimestre) évoluent toujours de concert avec cette conjoncture favorable.
La hausse des prix, à laquelle l’énergie ne contribue plus, est stabilisée et ne semble pas entraver le dynamisme de la consommation avec des dépenses par carte bancaire en hausse de 10,8 % sur le trimestre (en volume, par rapport au premier trimestre 2022) et des recettes de TVA en hausse d’environ un quart (par rapport au premier trimestre 2022).
La situation des différents secteurs économiques tend aujourd’hui à converger, mais un point de vigilance réside dans l’augmentation des défaillances (près d’un tiers en cumulé sur un an), notamment dans les secteurs du commerce (+62 %) et de l’hébergement-restauration (les défaillances ont doublé). Pour autant, cette hausse peut être interprétée comme un mouvement de normalisation du nombre de défaillances, dans la mesure où le niveau est identique à celui du premier trimestre 2020.
L’enquête de conjoncture de l’IEDOM du 4ème trimestre 2022 dépeint une économie martiniquaise résistante, qui atterrit en douceur, après la période de rebond post-Covid. Plutôt que le signal d’une détérioration, le recul de 2,2 points sur le trimestre de l’ICA (indicateur du climat des affaires) confirme l’inflexion de la dynamique du début d’année, qui avait été singulièrement vigoureuse (point haut au 1er trimestre 2022 dans un contexte de rattrapage). La conjoncture reste globalement bien orientée. La croissance soutenue des recettes de TVA, ou encore des paiements par carte bancaire, signale une consommation robuste, alors que le chiffre d’affaires des entreprises de l’échantillon progresse de 5 % en 2022 (valeur médiane). En parallèle, les perspectives à court terme sont rassurantes, au regard de la bonne orientation du marché du travail (baisse continue du nombre de demandeurs d’emploi), de l’emploi, ou encore des intentions d’investir.
Pour autant, ces chiffres n’occultent pas un environnement économique marqué par des craintes prégnantes. Le contexte inflationniste est toujours un sujet de préoccupation majeure (+5,0 % sur 13 mois à fin décembre en Martinique), et la remontée des taux d’intérêt directeurs se diffuse progressivement sur le coût des crédits. Les défaillances d’entreprises progressent de nouveau dans le sillage de la suppression des mesures de soutien, tout en restant moins nombreuses qu’avant la crise sanitaire. Les inquiétudes sur la trésorerie et les délais de paiement restent majoritaires et significatives, mais ne s’aggravent pas sur le trimestre.
La situation reste hétérogène selon les secteurs d’activité : elle se dégrade dans le BTP (chiffre d’affaires moyen en baisse de 4 % en 2022), contrairement au tourisme, qui achève sa phase de rattrapage (hausse moyenne du chiffre d’affaires de l’ordre de 30 % en 2022).
Selon l’enquête de conjoncture du 3ème trimestre 2022, l’économie martiniquaise reste dynamique. L’indicateur du climat des affaires est stable à 108,4, soit un niveau favorable, sensiblement supérieur à sa moyenne de long terme (100). Le regain de dynamisme de l’activité est généralisé et contribue à la stabilisation de l’ICA, tout comme l’emploi et l’investissement. Également de bon augure pour la croissance, la consommation est vigoureuse, avec notamment une hausse des montants cumulés de paiement par carte bancaire (+11,4 % en volume et +11,7 % en nombre, par rapport à fin septembre 2021).
Pour autant, des incertitudes demeurent pour la fin d’année en raison principalement de craintes sur l’activité et de tensions sur les indicateurs de liquidité. L’inflation reste également une source majeure de préoccupation. Les soldes d’opinion relatifs aux prix de vente sont toujours en progression, reflétant la répercussion de la hausse des coûts de production sur les prix finaux.
Annexes statistiques - 3ème Trimestre 2022
L’indicateur du climat des affaires (ICA) perd 3,6 points au 2ème trimestre, effaçant une partie du net rebond enregistré au 1er trimestre (+8,9 points). Malgré ce repli, il s’établit ainsi à 108,7, nettement au-dessus de sa moyenne de long terme (100), soit un niveau correspondant à une zone de croissance du PIB favorable.
Le recul de l’ICA sur le trimestre est principalement lié à la composante du trimestre écoulé, dans le sillage notamment d’une orientation moins favorable de la trésorerie et des délais de paiement. Dans un contexte d’extinction progressive des dispositifs de soutien à l’économie mis en place à la suite de la crise sanitaire, l’amélioration de ces indicateurs enregistrée en début d’année ne semble donc pas se confirmer, sans pour autant apparaître comme une source d’inquiétude majeure pour les trimestres à venir.
Le redressement de la croissance en 2021 se confirme au premier trimestre 2022 malgré la vague de contaminations de mars (variant Omicron) et un climat social incertain. Selon l’enquête de conjoncture, le recours au chômage partiel devient marginal (3,1 % des entreprises enquêtées), actant la poursuite de la normalisation de l’activité en Martinique. L’activité et l’emploi, tout comme la trésorerie et les perspectives d’investissement sont mieux orientés laissant espérer le développement d’une dynamique favorable ces prochains mois. Néanmoins, les tensions sur les prix (en lien avec la reprise post-covid et plus récemment avec le début du conflit russo-ukrainien) se diffusent peu à peu, et constituent un facteur de vigilance pour les mois à venir aussi bien pour les entreprises que pour les ménages. Les chefs d’entreprises anticipent un impact modéré à fort des conséquences du conflit sur leur activité pour le trimestre à venir.